Le cinéma italien n’est certainement plus ce qu’il était. N’empêche : Nanni Moretti fait partie de cette poignée de réalisateurs qui contribuent à lui redonner des couleurs, et pas seulement politiques. Car si l’homme est l’une des rares voix à se faire entendre parmi l’opposition à la politique de Berlusconi, il est aussi un réalisateur de talent, dont le deuxième film déjà était sélectionné à Cannes (Ecce bombo, 1978). Egalement acteur, il crée le personnage de Michele Apicella , que l’on suit dans Sogni d’oro (1981), Bianca (1983) et Palombella rossa (1989). En 1986, avec La messe est finie, il signe une comédie amère sur une société qui va mal, avant de se lancer dans une nouvelle aventure : mêler des éléments autobiographiques à une approche documentariste du monde. Ce qui donnera le lumineux Journal intime (1994), aussi émouvant que la musique de Keith Jarrett qui l’accompagne (le concert de Cologne !), puis Aprile, un mois où naquit son enfant et où s’éteignit (enfin, presque) la gauche italienne. Les deux films seront sélectionnés à Cannes et le premier lui vaudra le Prix du meilleur réalisateur. En 2001, Moretti signait un retour gagnant à la fiction avec La chambre du fils. Après un silence de cinq ans, le voici une fois de plus sélectionné à Cannes avec un brûlot anti-Berlusconi, Le caïman (2006).
Filmographie
– Aprile & the last customer
– Je suis un autarcique (Io sono un autarchico, 1976)
– Ecce bombo (1978)
– Sogni d’oro (1981)
– Bianca (1983)
– La messe est finie (La messa è finita, 1986)
– Palombella rossa (1989)
– La cosa (1990)
– L’unico paese al mondo (1994)
– Journal intime (Caro diario, 1994)
– La seconde fois (La seconda volta, 1995)
– Le jour de la première de Close-up (Il giorno della prima di Close-up), 1996)
– Aprile (1997)
– La chambre du fils (La stanza del figlio, 2001)
– Le caïman (Il caimano, 2006)