Le 31 août 2024
Luc Besson retrouve l’inspiration avec ce thriller qui se laisse regarder sans déplaisir. Et son interprète Caleb Landry Jones s’impose définitivement dans la cour des grands.
- Réalisateur : Luc Besson
- Acteurs : Marisa Berenson, Caleb Landry Jones, Christopher Denham, Clemens Schick, Iris Bry, Jojo T. Gibbs, Grace Palma, Lincoln Powell
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Action, Thriller, Policier
- Nationalité : Américain, Français
- Distributeur : EuropaCorp Distribution, Apollo Films
- Durée : 1h54mn
- Date télé : 10 septembre 2024 22:38
- Chaîne : Canal+ Cinéma
- Titre original : Dogman
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 27 septembre 2023
- Festival : Festival de Venise 2023
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Résumé : L’incroyable histoire d’un enfant, meurtri par la vie, qui trouvera son salut grâce à l’amour que lui portent ses chiens.
Critique : Écrit, réalisé et produit par Luc Besson, DogMan devrait ravir les fans du cinéaste, et laisser dubitatifs ses détracteurs, qui pourront toutefois reconnaître que c’est ce qu’il a fait de mieux depuis plusieurs années. Roi du box-office des années 1980 et 90, du Grand bleu au Cinquième élément, Besson avait déployé au cours de cette période un savoir-faire technique indéniable, au service de récits démesurés révélant superficialité (Subway) et grandiloquence (Léon), avec un goût certain pour le sentimentalisme mêlé à une esthétisation de la violence (Nikita), et une référence constante à l’univers de la BD. Dans leur genre, ces longs métrages n’étaient pas forcément déplaisants, en dépit d’une roublardise évidente. DogMan est de la même veine, et permet à Besson de retrouver une certaine inspiration, après une série de films médiocres et d’accidents industriels ces deux dernières décennies (Valérian et la cité des mille planètes). Le récit de ce jeune homme traumatisé par une maltraitance horrible qui avait eu lieu lors de son enfance est réellement prenant. Ami des chiens, il forme avec eux une sorte de gang, et propose ses services à des individus victimes de la cruauté humaine, tout en se prenant pour un Robin des Bois des temps modernes, avec le vol de bijoux dérobés dans de luxueux appartements. À la suite d’un règlement de comptes qui tourne mal, il est arrêté par la police puis interrogé par une psychiatre bienveillante.
- Caleb Landry Jones
- © Shanna Besson 2023 - LBP - EuropaCorp - TF1 Films Production. Tous droits réservés.
C’est avec cette arrestation et cet entretien que débute la narration, qui opte ensuite pour une structure en flashback. Celle-ci est plutôt habile, sous forme de reconstitution d’un puzzle, et évite une linéarité qui aurait affadi le dispositif. Pourtant, l’histoire est limpide et Besson parvient à rendre son protagoniste attachant. Et il semble avoir altéré les défauts inhérents à son art, en privilégiant souvent une violence filmée hors champ. Ainsi, les corps défigurés par les attaques canines ne sont pas filmés, le sentiment d’effroi étant créé par le son et le montage. Il faut ici souligner le travail honorable de l’équipe artistique et technique, dont le fidèle Éric Serra pour la bande originale. Surtout, DogMan vaut par le jeu halluciné (mais sans cabotinage) de Caleb Landry Jones, qui avait été révélé par Antiviral du fils Cronenberg, et que l’on avait admiré dans plusieurs films dont Nitram (Prix d’interprétation Cannes 2021). Il entre définitivement dans la cour des grands.
- Jojo T. Gibbs, Caleb Landry Jones
- © Shanna Besson 2023 - LBP - EuropaCorp - TF1 Films Production. Tous droits réservés.
Pour autant, les défauts habituels du cinéma de Besson persistent, dont sa propension à susciter le chantage aux sentiments (la psychiatre, mère divorcée, dont les problèmes évoquent, en mode mineur, ceux de son patient). Et si l’on ne reprochera pas au cinéaste ses influences conscientes ou inconscientes (Les yeux sans visage), on regrettera des emprunts trop manifestes à des films célèbres. Ainsi, le travestissement de Douglas fait écho à ceux des protagonistes de Psychose et du Locataire, quand son traumatisme et son comportement semblent parfois calqués sur celui du Joker. Par ailleurs, Besson abuse un peu trop des éléments de « french touch » susceptibles de plaire à un certain public international (telle la chanson d’Edith Piaf, comme s’il cherchait à réitérer le succès du film La Môme). On est donc partagé face à DogMan tout en reconnaissant que le réalisateur s’est donné à fond et que l’on passe un agréable moment.
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