Le 23 août 2021
Adapté du roman de Tonino Benacquista, Malavita s’amuse de ses références cinéphiliques dans un film de pur divertissement, construit pour le plaisir récréatif de ses trois acteurs principaux.
- Réalisateur : Luc Besson
- Acteurs : Tommy Lee Jones, Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, Dianna Agron, John D’Leo, Domenick Lombardozzi, Claudine Acs
- Genre : Comédie, Action
- Nationalité : Américain, Français
- Distributeur : EuropaCorp Distribution
- Date télé : 7 février 2024 23:06
- Chaîne : Paris Première
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 23 octobre 2013
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Résumé : Fred Blake alias Giovanni Manzoni, repenti de la mafia new-yorkaise sous protection du FBI, s’installe avec sa famille dans un petit village de Normandie. Malgré d’incontestables efforts d’intégration, les bonnes vieilles habitudes vont vite reprendre le dessus quand il s’agira de régler les petits soucis du quotidien…
Critique : Il y a encore quelques années, une génération s’impatientait de voir Besson piétiner joyeusement le serment qu’il s’était fait lui-même de ne réaliser pas plus de dix films. Et pourtant, les projets venus rompre cette promesse initiale ont donné un goût amer à ce revirement : films formellement pauvres, encombrés de messages balourds et pompeux, et de personnages accablés du poids de leurs stéréotypes. Malavita s’annonçait comme l’espoir pour le cinéaste-producteur-entrepreneur de renouer avec un amusement plus primitif et dynamique, à la base même de son cinéma, et de lâcher prise au cœur d’un système pourtant devenu massif en termes d’outils de production. Adapté d’un roman de Tonino Benacquista, Malavita suit les aventures d’une famille mafieuse en planque dans un petit village de la campagne normande.
Le casting de monstrueuses têtes d’affiche, la volonté de faire un film « d’époque » (années 90) et d’assumer une violence bête et adolescente marquent clairement le plaisir retrouvé du réalisateur à diriger un film efficace, sur-rythmé, servi par des comédiens en pleine récréation et sous-tendu par une morale régressive. Le récit s’autorise des séquences entières d’outrance, et un aller-retour constant entre une forme – toute relative – de gravité et un humour potache et décalé, qui donne à Malavita sa caution de divertissement peu familial aux accents de vaudeville. Ultra-référencé, avec un scénario en forme de fanzine de cinéphile, le film ne s’épargne jamais le plaisir de mettre en scène De Niro dans une resucée comique assumée de ses rôles culte – jusqu’à le mettre curieusement face à lui-même dans son personnages des Affranchis… À un point tel que le seul casting (Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, Tommy Lee Jones) prend des allures de fantasme cinéphilique et d’hommage aveuglé au cinéma américain.
On ne peut que se réjouir que Besson retrouve un enthousiasme certain qui manquait à ses dernières réalisations, et de manière plus générale aux productions récentes d’EuropaCorp. La couche de sérieux feint qui plombait de grosses productions sans âme est ici éreintée par le pouvoir d’attraction des deux acteurs principaux, et la conscience de fournir un produit essentiellement divertissant. Cette stratégie a d’ailleurs ses limites – aussitôt vu, aussitôt oublié, le film s’efface aussi vite qu’il est apparu, noyé dans l’ombre trop imposante de ses références et dans sa franchouillardise postiche. On ne peut s’empêcher de penser en le regardant lque s’est évanoui le temps béni où Besson alliait recherche de l’efficacité cinématographique, plaisir personnel et talent de réalisateur, sans s’interdire ni écarts de ton, ni échappées de violence. Malavita reste au fond bien peu subversif, et les personnages qu’il met en scène ne parviendront sans doute jamais au statut culte qu’ont pu atteindre Léon ou Korben Dallas. C’est un jalon supplémentaire dans une carrière paradoxale, mais qui du moins a évité de sombrer dans le vide.
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