Le dernier Lubitsch
Le 10 octobre 2019
Une comédie surannée, dans une principauté d’opérette, en Europe Centrale. Le dernier film de Lubitsch. Pas le plus inoubliable.


- Réalisateurs : Ernst Lubitsch - Otto Preminger
- Acteurs : Cesar Romero, Betty Grable, Douglas Fairbanks Jr.
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Twentieth Century Fox France
- Durée : 1 h 29
- Reprise: 6 octobre 2010
- Titre original : That Lady in ermine
- Date de sortie : 7 octobre 1949

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Résumé : Dans le château d’une petite principauté imaginaire de l’Europe centrale, la Princesse régnante Angelina (Betty Grable), épouse un de ses officiers Mario (Cesar Romero). Le jour même des noces, le château est assiégé par les Hongrois, commandés par le colonel Treglas (D Fairkanks Jr). Le mari, sous un prétexte fallacieux, se sauve à cheval. La princesse refuse de recevoir le colonel, en prenant exemple sur son aïeule Francesca dont le portrait, en grand manteau d’hermine, trône, parmi d’autres, dans une galerie du château.
Notre avis : C’est l’ultime réalisation d’Ernst Lubitsch, qui décédera pendant le tournage, ne verra donc pas le film achevé. Otto Preminger, son premier assistant, se chargera de le terminer. Pour ce long métrage, le maître revient à un genre qui a fait son succès du temps du muet et du début du parlant : la comédie musicale historique. Seulement, le genre est un peu démodé, et ce n’est pas le moindre des handicaps de l’œuvre. Si Preminger a dit avoir suivi les indications d’Ernst Lubitsch en poursuivant le tournage, le film est-il celui qu’il aurait été, sans la mort de son metteur en scène initial ? Rien n’est moins sûr ! Ainsi, le choix de Betty Grable, la pin-up des GI’s, pour le personnage principal, est assez curieux : trop âgée pour le rôle, elle ne dispose que d’une variété dramatique très limitée. Les deux acteurs principaux (Douglas Fairbanks Jr. et Cesar Romero) ne sont pas inoubliables non plus. Le technicolor trop coloré et les décors uniquement en studio rendent le récit encore plus factice, même si le film décline des thèmes chers au cinéaste : l’adultère, les faux-semblants, le serviteur complice, le second degré, l’intrigue qui se poursuit derrière une porte fermée.
Ce dernier opus reste largement en deçà du niveau de l’œuvre immense d’Ernst Lubitsch, l’un des plus grands cinéastes de comédie de tous les temps.