Le 4 mai 2022
Un ambulancier sans histoires tombe sous le charme de la belle-fille d’une riche héritière. Un modèle de film noir orchestré par Otto Preminger, et admirablement servi par son couple vedette, Jean Simmons et Robert Mitchum.


- Réalisateur : Otto Preminger
- Acteurs : Robert Mitchum, Jean Simmons, Herbert Marshall, Barbara O’Neil, Mona Freeman , Leon Ames
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Théâtre du Temple
- Durée : 1h31mn
- Reprise: 2 mai 2007
- Titre original : Angel Face
- Date de sortie : 27 mars 1953

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Résumé : Une société d’ambulances est appelé au chevet de Catherine Tremayne une riche héritière (Barbara O’Neil) intoxiquée au gaz. Après avoir interrogé Charles, son mari (Herbert Marshall) et Diane, sa belle-fille (Jean Simmons), la police conclut à l’accident. Au moment de partir, Frank (Robert Mitchum), l’un des ambulanciers, est intrigué par des notes de piano.
Critique : Diane, au si doux visage qui joue du piano, va immédiatement envoûter Frank. Dès cette première rencontre, une menace sourde et persistante va s’attacher au destin de l’ambulancier. Celui-ci, jusque-là homme simple et plutôt flegmatique, menait une vie simple entre son métier, Mary son amie (Mona Freeman) avec qui il ne veut pas s’engager plus que ça, et son projet d’ouvrir un garage pour voitures de sport. Diane, sous ses airs angéliques, semble rongée par la haine qu’elle voue à cette belle-mère, riche et directive, qu’elle rend responsable de la situation de son père : ce dernier, célèbre romancier, n’a plus écrit une ligne depuis son remariage. Diane, amoureuse de Frank, ne va pas pouvoir s’empêcher d’imaginer une funeste machination.
Otto Preminger, à qui l’on devait à cette époque plusieurs films noirs réussis dont le fameux Laura (1944), décrit, avec une certaine distance bienvenue, la relation toxique de ce couple de circonstance qui va faire monter crescendo un suspense.
Le choix des acteurs principaux est tout à fait judicieux : Jean Simmons, qui pourtant lui a été imposée, prête sa silhouette gracile et son visage angélique à cette jeune héritière instable et névrosée. Robert Mitchum est parfait dans le rôle de ce brave garçon qui aurait mieux fait de passer sa route. Tout de même, tout le long du récit, on se demande jusqu’à quel point son personnage est dupe de ce qui lui arrive.
On retrouve aussi avec plaisir Herbert Marshall, transfuge des comédies de Lubitsch notamment.
Un film noir élégant, énigmatique et fascinant à (re)découvrir.