Le 13 septembre 2009
- Plus d'informations : http://www.etrangefestival.com/
- Festival : L’Etrange Festival 2009
Le retour de l’événement cinématographique le plus singulier et le plus passionnant de la capitale. Trash, décalé, corrosif, il vous offrira raretés et découvertes à un rythme effréné du 4 au 13 septembre.
Le retour de l’événement cinématographique le plus singulier et le plus passionnant de la capitale. Trash, décalé, corrosif, il vous offrira raretés et découvertes à un rythme effréné du 4 au 13 septembre.
Coup d’œil : Certains l’avaient oublié, mais L’Etrange Festival, la manifestation déglinguée qui attire comme les mouches tous les zinzins, excentriques, bobos, métalleux, bissophiles, et autres artistes dérangés, est de retour. Après plus de deux ans d’absence sur Paris pour cause de travaux au Forum des Images et quelques petits tours en version light à Strasbourg et à Lyon, la revoici prête à poser l’étrange comme norme cinématographique. Toujours sans concession, mais avec une bonne dose d’ironie, ses organisateurs passionnés ont glanés des perles, introuvables sur grand écran, inconnues de beaucoup, mais tellement jouissives à découvrir en groupe, dans une ambiance de convivialité assez unique, loin de l’ostracisme et de l’élitisme de maintes manifestations.
Au programme de cette quinzième édition, un film d’ouverture en provenance de Belgique, complètement décapant, Panique au village. De l’animation stop-motion remarquée à Cannes qui sortira en salle en octobre prochain. Cette adaptation de la série TV fera parler d’elle, à coup sûr et s’invitera même dans les couloirs du forum des images avec l’expo qui lui est consacrée. Il sera suivi le soir même par le choc horrifique Macabre.
En clôture, c’est un autre métrage d’animation qui se distinguera, également prévu en salle pour un peu plus tard dans le mois, le mélancolique Mary et Max., un chef d’œuvre d’humanité et de noirceur qui ressortira comme l’un des grands favoris du public.
Entre ces deux moments d’intensité, vous pourrez découvrir en séances spéciales le nouveau film du réalisateur de Casshern, Goemon et ses décors numériques visionnaires ; de l’animation russe First Squad ; de l’horreur, belge avec Left bank, britannique avec l’angoissant The children et l’excellent Mum & dad, indonésienne avec Macabre, brésilienne avec Embodiment of evil ; des zombies du Tarn avec la comédie sanguinolente Villemolle 81 - version 3...
Toujours au menu, dans le dérangeant, deux œuvres viendront asseoir un peu plus le génie tortueux de Clive Barker. L’auteur de Hellraiser sera célébré à travers deux adaptations récentes, Clive Barker’s book of blood de John Harrison (ancien compositeur de B.O. pour Romero) et Dread de Anthony DiBlasi. Deux projets très prometteurs qui arrivent juste après la semi-réussite de Midnight meat train. Autre électrochoc annoncé, Canine du grec Yorgos Lanthimos mettra en scène une famille d’incestueux monstrueuse.
Les amateurs de science-fiction ne seront pas en reste avec le très attendu District 9. Ce petit choc d’intelligence a déjà secoué l’Amérique (numéro un du box-office à sa sortie) et sera parallèlement diffusé à Deauville. Un conseil, ne le ratez pas ! Moon affichera des ambitions moins commerciales en s’érigeant comme une odyssée de l’espace contemporaine, réalisée par le fils de David Bowie, Duncan Jones.
Outre un western poétique et atmosphérique australien (The proposition de John Hillcoat), le festival proposera des documentaires pointus. Un docu sur la subculture « vampyrique » (Vampyres), un autre sur la scène musicale tokyoïte avant-gardiste (We don’t care about music anyway de Cédric Dupire et Gaspard Kuentz), un document sur le métal iraquien (Heavy Metal in Bagdad d’Eddy Moretti & Suroosh Alvi) et un autre sur la censure que subît Marvel en France dans les années 60 (Marvel 14 : les super-héros contre la censure de Philippe Roure & Jean Depelley)...
Le maître de l’underground gay contemporain, Bruce Labruce, sera célébré à travers son dernier film, récit de mort-vivant intimiste (Otto ; or, up with dead people). On donnera d’ailleurs carte blanche au réalisateur de No skin off my ass qui proposera sept morceaux d’anthologie iconoclastes, dont l’étrange film d’Agnès Varda Lions love (1969), un Jean Genêt (Un chant d’amour (1950), et une compilation de courts-métrages sexy gay des 70s, The erotic films of Peter de Rome.
Une autre carte blanche sera offerte à l’écrivain sans concession Norman Spinrad. Il offrira un panel de choix aux spectateurs du festival avec Général Idi Amin Dada de Barbet Schroeder, le Nosferatu de Murnau, le cultissime Vampires à la Havane de Juan Padron, deux films de la contre-culture de la fin des années 60, empreints de drogue et de frénésie sexuelle, Psych-out de Richard Rush (1968) et The magic garden of Stanley sweetheart de Leonard Horn.
Le cinéaste allemand Uwe Boll, devenu ultra nullissime aux USA avec son House of the dead sera remis au goût du jour avec son œuvre teutonne, complètement scandaleuse et surtout très rare : Amoklauf (1994), sorte de Chute libre sauvage et nihiliste, et Postal (2007) qui met en scène Oussama Ben Laden, une armée de singes, des poupées porteuses de la grippe aviaire, des flics sodomites.... Enfin, le cinéaste nous proposera sont dernier opus, Rampage (2009), d’origine canadienne cette fois-ci. Un film d’horreur, cela va sans dire.
On saluera la diffusion de trois œuvres de Mario Mercier, écrivain-cinéaste, chantre du fantastique du terroir à l’instar de Jean Rollin. On pourra ainsi découvrir sur grand écran La goulve (1972) et La papesse (1975), deux sommets de poésie érotico-fantastique surannée (pour spectateurs avisés), mais aussi, encore plus rare, son premier film, Les dieux de la colère.
Autre personnalité honorée durant ces 9 jours, le comédien culte Franco Nero sera acclamé à travers Le temps du massacre (1966), l’excellent western de Lucio Fulci, le survival routier La proie de l’autostop de Pasquale Festa Campanile (1977), magnifié par la bande-son d’Ennio Morricone, sorte d’ancêtre de Hitcher de Robert Harmon (1986), et enfin l’homoérotique Querelle de Fassbinder.
Si on ajoute à toutes ces festivités six pornos soft japonais des années 70 et 80 (des pinku eiga) aux titres évocateurs (L’homme-femme, Le violeur à la rose, Dans l’arène du vice, La femme aux seins percés par des maîtres du genre comme Tatsumi Kumashiro, Noboru Tanaka ou Masaru Konuma, une impressionnante compétition de courts-métrages, une thématique sur l’enfer à travers quatre œuvres (dont deux Méliès), trois pépites de l’étrange (dont le rare Le cabinet du Dr Ramirez de Peter Sellars et le Meurtres sous contrôle de Larry Cohen) et la traditionnelle manifestation parallèle L’étrange musique, le spectacle sera total. Juste incroyablement dense pour une rentrée qui s’annonce fatigante pour les curieux.
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