Le 24 mars 2020
Tous les publics seront séduits par des personnages loufoques et excentriques, des situations saugrenues, un rythme haletant, et un ton oscillant entre l’humour pince-sans-rire à la Aardman et la folie destructrice de Pixar.


- Réalisateurs : Stéphane Aubier - Vincent Patar
- Acteurs : Benoît Poelvoorde, Jeanne Balibar, Bouli Lanners
- Genre : Animation, Film pour enfants
- Nationalité : Français, Belge, Luxembourgeois
- Distributeur : Gebeka Films
- Durée : 1h16mn
- Date de sortie : 28 octobre 2009
- Festival : Festival de Cannes 2009
Résumé : Sur la colline faisant face à l’exploitation d’un éleveur de porcs, la maison de Cheval héberge Co-Boy et Indien. Le premier y a trouvé refuge après avoir manqué de tuer un ours rancunier ; le second a échoué sur une plage de nos contrées en restant accroché à la flèche tirée sur un poisson... Voulant fêter l’anniversaire de Cheval, âme moral du village, les deux êtres humains commandent par Internet des briques pour le barbecue. Mais une faute de frappe multiplie le nombre de briques par un milliard, ce qui est le début d’une folle aventure...
Critique : La trame du scénario s’adresse, a priori, à un public enfantin. Rencontrés lors de leurs études aux Beaux-Arts, Stéphane Aubier et Vincent Patar partagent depuis la fin des années 80 la passion de l’animation. Primés dans plusieurs festivals, leurs courts métrages sont réputés pour leur ton de dérision insolite. Panique au village « Le gâteau » (2000) a été récompensé à Annecy et Bruxelles ; Panique au village « Les 20 épisodes » (2001-2003) a raflé maints trophées dont le Prix SACD Belgique de la Création Audiovisuelle. C’est en séance de minuit de la sélection officielle du Festival de Cannes 2009 qu’ils ont présenté leur premier long métrage, dans lequel ils reprennent les personnages ayant assuré leur succès (mais ils avaient réalisé d’autres productions animées). Techniquement, la préparation du film a été surprenante. Si les figurines représentant les silhouettes ont été préparées en amont, aucune caméra n’a été présente sur le plateau, et un simple appareil photo numérique a permis l’assemblage des images. Pour avoir un gain de temps et une préservation de l’aspect saccadé de l’animation, une même image a pu être capturée deux fois, les allers-retours de l’animateur entre le décor et des ordinateurs devenant un ballet extrêmement concentré. Le travail sur le son est également admirable : les techniciens et bruiteurs ont multiplié par cinq le nombre de pistes-son, des écrans d’ordinateur ayant servi de table de montage virtuelle. Et le choix des voix s’est avéré judicieux : même s’il est regrettable de faire systématiquement appel à des vedettes pour les films d’animation, force est de reconnaître que le travail vocal de Benoît Poelvoorde en acariâtre Steven ou de Jeanne Balibar en gracieuse Madame Longrée n’est pas pour rien dans le charme fou de l’ensemble. La partition musicale (décalée et éclectique), le montage nerveux et épuré, la remarquable infographie de pointe complémentaire de l’aspect délibérément artisanal, ainsi qu’un excellent mixage apportant relief et texture achèvent la perfection de Panique au village. Au final, l’œuvre est d’un haut niveau. Elle ne saurait pourtant se réduire à ses atouts techniques (la qualité plastique est indéniable) ; tous les publics seront séduits par des personnages loufoques et excentriques, des situations saugrenues, un rythme haletant, et un ton oscillant entre l’humour pince-sans-rire à la Aardman et la folie destructrice de Pixar.
Norman06 7 août 2009
Panique au village - Stéphane Aubier & Vincent Patar - critique
L’œuvre est d’un haut niveau. Elle ne saurait se réduire à ses atouts techniques (la qualité plastique est indéniable) ; tous les publics seront séduits par des personnages loufoques et excentriques, des situations saugrenues, un rythme haletant, et un ton oscillant entre l’humour pince-sans-rire à la Aardman et la folie destructrice de Pixar.
Frédéric de Vençay 6 novembre 2009
Panique au village - Stéphane Aubier & Vincent Patar - critique
Décidément, l’année 2009 fourmille de pépites graphiques estampillées "animation traditionnelle", pauvres en moyens et riches en idées. Après le bouleversant "Mary et Max", "Panique au village" est de celles-ci : personnages délirants, univers barré irrésistiblement belge, péripéties de fou... Surtout, il réussit haut la main un pari de taille : tenir la distance du long-métrage avec trois pauvres figurines en plastoc. Au final, on y croit et c’est hilarant !