Seconde chance
Le 26 novembre 2010
L’édition ultime de ce chef-d’oeuvre à la réputation bien établie est en tous points admirable.
- Réalisateur : Friedrich Wilhelm Murnau
- Acteurs : George O’Brien, Janet Gaynor, Margaret Livingston
- Genre : Drame, Film muet
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Carlotta Films
- Plus d'informations : http://carlottavod.com/film-394-aur...
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– Titre original : Sunrise
– Durée : 1h34mn / 1h19mn (blu-ray)
– Durée : 1h30mn / 1h14mn (DVD)
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L’édition ultime de ce chef-d’oeuvre à la réputation bien établie est en tous points admirable.
L’argument : Séduit par une vamp venue de la ville, un fermier tente de noyer sa femme, mais renonce au dernier moment. Apeurée, celle-ci fuit vers la ville. Son mari la suit afin de lui prouver son amour et, après avoir résisté, la jeune femme le pardonne... Alors que le couple rentre heureux dans son village, une tempête s’abat sur son bateau et la jeune femme disparaît. Tenant la vamp qui l’avait séduit pour responsable, le fermier décide de l’étrangler. Mais sa femme est retrouvée vivante. Le couple enfin réuni se retrouve à l’aurore d’une nouvelle vie...
Notre avis : Suivant d’assez près la trame d’une nouvelle de Hermann Sudermann (1857-1928) intitulée Die Reise nach Tilsit - Le voyage à Tilsit, publiée en 1917 dans le recueil Litauische Geschichten, l’intrigue de Sunrise véhicule un fond idéologique douteux que l’adaptation parlante réalisée par Veit Harlan en 1939 fera ressortir. Murnau l’utilise comme un des ressorts d’une oeuvre complexe dont les significations ne sont pas préétablies mais sans cesse réinventées par une mise en scène qui est pensée en mouvement. Les moyens exceptionnels mis à la disposition du cinéaste allemand auréolé du prestige de ses films européens et la liberté totale qui lui fut accordée sur ce projet font de l’Aurore une de ses oeuvres les plus magistrales.
Pour une critique plus détaillée lire l’article de Virgile Dumez
Le DVD
Une superbe jaquette avec lenticulaire offre un digne écrin aux deux DVDs contenant, outre les deux versions subsistantes du film, nombre de remarquables compléments de programme. Le coffret sortira le 1er décembre, en même temps que City girl, les deux titres étant également proposés en blu-ray.
Les suppléments
Plusieurs d’entre eux figuraient déjà dans l’édition précédente :
– Qui fut Murnau ?, une interview de Jean Douchet qui brosse un portrait rapide de Murnau en dégageant quelques lignes de force de sa personnalité de cinéaste.
– Murnau ou Qu’est-ce qu’un cinéaste analyse sur pièces très fouillée (42mn) et passionnante du processus créateur à l’oeuvre dans L’aurore, toujours par l’indispensable Douchet.
Four devils, que Murnau réalisa juste après L’aurore, avec des moyens à peine moins faramineux, est perdu. Janet Bergstöm le fait renaître sous nos yeux grâce aux nombreux documents subsistants (storyboards, photos de plateau, commentaires dans la presse) et nous raconte l’histoire mouvementée d’une grosse production hollywoodienne à l’heure du passage au parlant. Un documentaire passionnant qui nous fait regretter plus amèrement la perte du film. On signalera que deux autres très belles adaptations de la nouvelle de Herman Bang ont, elles, survécu : celles de Robert Dinesen (Danemark 1911) et celle de A. W. Sandberg (Allemagne 1920).
– 9 minutes de rushes et de scènes alternatives qui permettent d’apercevoir Murnau au travail.
Viennent s’ajouter ici :
– Le retour à Murnau (1981) un court métrage de Pierre Guy mettant en scène le retour posthume de Friedrich Wilhelm Plumpe dans la ville bavaroise à laquelle il emprunta son pseudonyme mais où il n’a jamais vécu. Une curiosité à l’intérêt et à la pertinence très limités.
– La version tchèque de L’aurore, plus courte d’environ 15mn (certaines scènes y sont effectivement moins développées). L’image est un peu plus large car il s’agit d’une version muette alors que celle que l’on connait généralement comporte une bande son musicale. Les prises ne sont généralement pas les mêmes mais seule une étude plan par plan permettrait de déceler les différences.
Image
Si quelques griffures subsistent çà et là, on peut considérer que la restitution de la photo de Charles Rosher et de Carl Struss est quasi idéale : les contrastes sont bien rendus, et on pourra apprécier la gamme très riche allant du noir intense au blanc juste assez éclatant pour ne pas éblouir. Nous n’avons malheureusement pas pu visionner la version blu-ray.
Son
Deux pistes sont proposées :
– Le movietone d’origine en mono 1.0. Bien nettoyé, d’une belle présence sonore, il fait toujours son petit effet mais force un peu sur l’émotion.
– Une nouvelle partition de Timothy Brock, pour grand orchestre, classique mais efficace, et surtout pas trop envahissante, bénéficie d’une stéréo 2.0 bien équilibrée et fort agréable à l’écoute.
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