Le 20 août 2017
- Réalisateur : Jerry Lewis
- Acteur : Jerry Lewis
- Voir le dossier : Nécrologie
L’acteur et réalisateur était l’auteur de petits bijoux du cinéma burlesque des années 60-70, et avait tourné avec Frank Tashlin, Martin Scorsese, Emir Kusturica...
Jerry Lewis, comme tous les grands comiques du cinéma, était caractérisé par une trogne, une gestuelle et des mimiques spécifiques. À l’instar d’un de Funès, à qui il remit un César d’honneur en 1980, il était expert dans l’art des grimaces, roulements d’yeux et grognements. Son succès public dans les années 50 et 60 laissait la critique américaine perplexe, et il fut rarement considéré comme un authentique artiste dans son pays. C’est en France que les analystes des Cahiers du Cinéma, Positif et autres revues spécialisées reconnurent le talent réel de celui qui devint très vite l’auteur complet de ses films. En effet, après avoir formé un duo comique avec Dean Martin dans plusieurs comédies dont le subtil Artistes et modèles (1955) de Frank Tashlin, Jerry Lewis travailla en solo et signa la mise en scène de plusieurs perles de la comédie américaine, fondées sur un humour à la fois burlesque et pince-sans-rire, potache et poétique, dont le sommet fut Docteur Jerry Mister Love (1963), désopilante parodie de Docteur Jekyll et Mister Hyde.
Dans cette mouvance s’inscrivent également Le Tombeur de ces dames (1961), Les Tontons farceurs (1965), Ya ya mon général (1970), ou T’es fou Jerry (1983). À partir des années 80, Jerry Lewis ne tourna plus qu’en tant qu’acteur. On retiendra d’abord son rôle de star harcelée et séquestrée par Robert De Niro dans La Valse des pantins (1983) de Martin Scorsese. S’il se fourvoya dans Par où t’es rentré ? on t’a pas vu sortir et Retenez-moi ou je fais un malheur, nanars de 1984 respectivement réalisés par Philippe Clair et Michel Gérard, il fit d’étonnantes compositions dans Arizona Dream (1993) d’Emir Kusturica, Les Drôles de Blackpool (1995) de Peter Chelsom, ou Max Rose de Daniel Noah, projeté en séance spéciale au Festival de Cannes 2013. Jerry Lewis rejoint Buster Keaton, les Marx Brothers, Jacques Tati et autres artistes majeurs au paradis des génies du rire. Il était âgé de 91 ans.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.