Le 4 novembre 2005
Une très jolie salle cosy avec tables et lampions pour un concert intimiste et cérébral. Avec Jérôme Attal, il vaut mieux arriver reposé, frais et dispo.
Une très jolie salle cosy avec tables et lampions pour un concert intimiste et cérébral. Avec Jérôme Attal, il vaut mieux arriver reposé, frais et dispo.
Une guitare sèche aux accords langoureux, une autre électrique pour le soutien, une contrebasse baladeuse et une voix féminine folk sudiste américaine, tel pourrait être le résumé du concert de Constance. L’apéritif était agréable, tant du point de vue sonore que visuel. Le style avait la tranquillité des longues balades le long de champs de coton imaginaires, l’esprit ailleurs, en harmonie avec le lieu qui invite à siroter un verre d’une oreille distraite si personne ne vient vous rappeler que vous êtes là pour assister à un concert. Constance aura l’audace de finir son set par une chanson au titre traître qu’elle demandera à l’assistance de reprendre en cœur : Ouf !
"Avant c’était Constance, avec moi ce sera l’inconstance", Jérôme Attal change le ton. Il sollicite son public, le bouscule. En préambule, il diffuse sur écran le clip de son dernier single, Comme elle se donne, réalisé par le journaliste des nuits VIP parisiennes, Frédéric Taddéi. Le morceau est efficace, il le reprendra d’ailleurs sur scène, répondant ainsi à l’attente de son public. Un public choisi, qu’il veut "délicieux", attentif à ses discours, à ses références littéraires : Rimbaud, Michel Foucault (dont il lira un texte, Le miroir et la mort, avec beaucoup de talent)... Et à celui qui, dans un laisser-aller excusable, a répondu par un hurlement à l’une de ses questions, Attal lancera, lapidaire : "’est ça mon public...".
Jérôme Attal est un dandy décadent de Saint-Germain-des-Prés, un cérébral qui a écrit pour Florent Pagny (dans sa jeunesse, soyons honnêtes), un Miossec sans l’alcool, un homme de texte plus que de scène et davantage à l’aise avec son esprit qu’avec son corps. Et pourtant il bondit comme un petit cabri de manière un peu gauche sans se soucier du rythme, il se crispe sur son pied de micro et s’enroule d’une écharpe pendant les épisodes instrumentaux de ses chansons. Il est amusant et énervant. Musicalement, Frédéric Rouet, le clavier-bassiste, compositeur de la quasi-totalité des morceaux du dernier album d’Attal, mène la formation sans couac. Le son est soigné, influence new-wave des années 80 pour la basse, riffs saturés à la Diabologum pour la guitare. La batterie bien adaptée à la petite surface du Réservoir accompagne l’ensemble sans jamais noyer la mélodie. L’ensemble est bien ficelé et si vous oubliez le jeu de lumières médiocre et que le personnage de Jérôme Attal ne vous insupporte pas, vous avez de bonnes chances de passer une soirée sympathique. Mais avec des si...
Prochaines dates
Constance : 16 février 2006 à Gentilly (94).
Jérôme Attal : 1er mars 2006 à Paris (Café de la Danse) ; 11 mars à Rochefort (17) ; 31 mars à Suresnes (92).
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