Le 21 juillet 2005
On pourrait résumer un concert du Berlinois Jamie Lidell ainsi : une synthèse de Femi Kuti pour l’énergie, d’Amon Tobin pour le beat et de Nirvana pour la durée.
Une synthèse de Femi Kuti pour l’énergie, d’Amon Tobin pour le beat et de Nirvana pour la durée.
Il faisait chaud très chaud dans la petite salle du Point éphémère, l’attente du concert était longue très longue, trois heures, pour un concert expéditif de 45 minutes (sans rappel). Si on ne devait s’en tenir qu’aux conditions matérielles, on pourrait taxer ce concert de pénible et décevant. Le show est venu contrebalancer, partiellement, cette mauvaise impression.
La presse spécialisée l’avait annoncé : Jamie Lidell en concert, c’est un vrai showman. Là-dessus, rien à redire. Le Berlinois habillé d’une robe de chambre dorée s’enflamme sur ses compositions, se tord sur ses consoles comme s’il était victime de coliques néphrétiques, saute comme un cabri d’une caisse opportunément placée derrière lui au sol et vice-versa et chante en direct avec une voix soul à la frontière d’un Otis Redding pour le meilleur et d’un Sinclair pour le pire. La voix constitue d’ailleurs un élément essentiel du concert. Lidell entame ses morceaux par des bruitages vocaux empruntés au hip-hop ou des chants soul qu’il sample avant de les lancer en boucles. Ces dernières se superposent, se croisent et Lidell construit son univers à coups de basses lourdes et saturées, de montées rythmiques cinglantes et de breaks cassant dans lesquels on sent l’influence très nette d’Amon Tobin. Beaucoup plus démonstratif que son grand frère, il claque ses tongs sur la scène, frappe les touches de son Korg et maltraite son sampler sous des lumières rouge-orange percées de faisceaux laiteux.
Dans cette atmosphère rutilante et suffocante, Lidell grimace, la langue pendante, et offre au public sa vision de l’enfer (et si Lidell s’écrivait maintenant "Lid’Hell" ?). Puis au détour d’une chansonnette exécutée a capella la scène prend des allures de cabaret avec une poursuite qui vient accompagner les gestes et déplacements du crooner. Lidell s’amuse, se montre généreux et enthousiaste sur la courte durée, il lui faudrait maintenant faire comme à l’école, un peu d’endurance...
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