I’m going to tell you a secret

Le premier album live de Madonna est un joli bric-à-brac artistique à l’artificialité décevante mais tout à fait appréciable.

Madonna a beau avoir fait de beau progrès en chant, sa grande faiblesse, outre son jeu d’actrice peu recommandable, demeure sa voix, comme l’ont démontré ses interprétations en direct à la télévision, toutes plus difficilement audibles les unes que les autres. Il n’est donc pas étonnant qu’il n’y ait jamais eu d’album live commercialisé autour de ses grandes tournées mondiales. Pourtant la technique aidant avec ses micros de plus en plus perfectionnés et l’usage intensif du vocoder qui permet d’"électroniser" la voix , et l’aide substantielle des choristes judicieusement sélectionnées, la voix de Madonna en concert semble depuis ses trois dernières tournées miraculeusement juste et parfois puissante.
La légitimité de ce disque en tant qu’enregistrement live devient paradoxalement quelque peu contestable, puisque toutes les faiblesses de l’artiste qui la rendent humaine ont été effacées au détriment d’une galette sans aspérité et donc sans âme, qui s’apparente davantage à un enregistrement studio ou à un album remix auquel on aurait apposé les applaudissements de la foule. Dans la furie d’une salle de spectacle, chaque titre est une apothéose d’émotions, un moment de transe collective, qui tombe à plat sur CD. La sélection des titres est pourtant charismatique avec des mixes délirants d’Into the groove, qui est accompagné de cornemuse, ou d’Holiday qui clôturait mémorablement le show, et s’écoute sans déplaisir aucun. Mais que dire de l’inclusion de la démo d’I love New York en fin de CD alors que le titre ne figurait même pas au programme du Re-invention tour ? Un cadeau pour les fans un peu poussif qui confirme toute l’artificialité du projet.
Le CD est par ailleurs complété par un DVD bonus comprenant le documentaire évènement d’I’m going to tell you a secret et douze scènes supplémentaires (lire notre critique de ce DVD).