U2 - The Joshua Tree (1987)

Mars 1987. Je me vois encore, sortant de la Fnac, fier comme un pape, le vinyl The Joshua Tree de U2 entre mes mains. Je me souviens de ces minutes d’insouciance. Ma dernière demi-heure avant d’être marqué à jamais par ce monstre jamais égalé du rock des années 80.

Après The Unforgetable Fire et ses dix mois de tournée mondiale, U2 se devait de donner une suite. Ne changeant pas une équipe qui gagne, le groupe rappelle une nouvelle fois les producteurs Brian Eno et Daniel Lanois. The Joshua Tree sort. Certainement l’album studio le plus organique du quatuor irlandais, le disque se vend par quantité industrielle. Même certaines personnes découvrant U2, imaginent écouter le premier album du groupe.

L’ouverture est à elle seule un monument avec l’enchaînement de Where the street have no name, I still haven’t found what I’m looking for et With or whitout you. La voix de Bono frise la perfection et se fait plus soul. La section rythmique (basse et batterie) amène l’équilibre juste, le tout secoué des guitares de The Edge, passant du larsen menaçant de Bullet blue sky aux riffs anarchiques de Exit, préludes des compositions futures.

Son statut hors normes mis de côté, The Joshua Tree marque la fin du rock des années 80. Avec Achtung Baby en 1991 et surtout Zooropa en 1993, U2 va prendre le virage de l’électronique et abandonner des groupes comme Simple Minds dans la nébuleuse « eighties ».