Le 26 avril 2008
Madonna, bête de marketing, nous a conçu un album bien plus disco que hip hop. Subtil dans ses sonorités malgré un manque d’originalité patent.
Madonna, bête de marketing, nous a conçu un album bien plus disco que hip hop. Subtil dans ses sonorités malgré un manque d’originalité patent.
Notre avis : On avait adoré Confessions, on aime moins Hard candy.
On passera vite sur la promo opportuniste de la mère de famille bourgeoise transformée le temps d’une séance photo seulement en « prostipute » RnB ou en vieille mère-maquerelle du ring, selon les goûts (désolé, elle ne fait pas si jeune que cela sur les photos douteuses du livret).
Pour son nouvel album qui sonne le glas de sa collaboration avec sa maison de disques Warner (quittée pour un contrat de cent millions de dollars pour le tour operator Live Nation, qui n’a jamais sorti le moindre disque au passage), la reine de la pop souhaite récupérer sa couronne sur le sol américain, perdue il y a près de 15 ans, mais vaillamment retrouvée par Mariah Carey alors que celle-ci se rendait « in the ghetto » pour jouer les bimbos ! Voilà donc Madonna qui s’acoquine avec quelques pointures de la scène black américaine (Timbaland, Pharell Williams...) pour rafraichir une image un peu trop lisse, voire démodée pour tout un pan de la jeunesse américaine qui ne l’entend plus du tout en radio depuis 7 ans, suite à des boycotts multiples (ah, cette méchante guerre en Irak !).
L’association est opportuniste, éloignant Madonna des innovations électro underground de ces dernières années et des producteurs alternatifs qu’elle avait l’habitude de dénicher, toutefois elle est loin d’être inintéressante. Sur 12 titres, l’on compte pas moins de 8 excellents morceaux, marqués par une tendance disco inattendue. Un retour au vieux son funky des seventies que Tarantino ne refuserait sûrement pas sur la bande originale de ses films. Ces consonances datées sont ici savamment mélangées à des sonorités électroniques subtiles façon Mirwais à la grande époque de Music. Les morceaux sont par ailleurs souvent alambiqués. Ils prennent parfois des tours surprenants en cours de mélodie, comme souvent dans le RnB contemporain. Mais ici, plus qu’aux rythmes hip hop qui ouvrent tristement l’album avec Candy shop (curieux choix pour démarrer la dégustation) et le définitivement trop lourd 4 minutes, la tendance disco-rétro-psychédélique est favorisée dans des titres aussi prestigieux que She’s not me ou Incredible. De vrais must !
Les puristes de la madone, toujours méfiants, peuvent se consoler. Le mélodieux Miles away est du pur Madonna, qui justifiera bien, à lui tout seul, l’achat même de l’album, tandis qu’un grand nombre de mélodies rendent hommage à la voix gracieuse de l’artiste, toujours aussi agréable à l’écoute (quand elle ne chante pas en VRAI live, comme lors du Who’s that girl tour en 1987).
Reste néanmoins quelques ratés, comme l’inaudible Spanish lesson dont on se demande bien comment pareille paresse artistique peut bien figurer sur un album qui sent bon le travail acharné et les millions de dollars. Car évidemment, au vu du prix de la production de cet LP et les enjeux de marketing énorme, on pouvait s’attendre à moins de faiblesses et d’inégalités de la part d’une artiste qui, en un an de préparation, pouvait quand même se payer le luxe de 12 singles potentiels sur son album. Après tout, avec l’argent ne peut-on pas tout acheter y compris le talent des autres ?
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