Hypercapitalisme - La chronique BD

Ouvrage de vulgarisation exemplaire, Hypercapitalisme est une de ces BD, ou plutôt comic en vérité, qui devrait servir de base à nombreux étudiants, hommes et femmes qui souhaitent s’investir en politique, les futurs chefs d’entreprises, voire les futurs cadres de banques... Non, en fait, tout le monde devrait lire ce livre. Chaque concept y est bien éclairé, rapidement amené par l’auteur, rapidement approprié par le lecteur. C’est une sorte de thèse simplifiée, avec des parties, des chapitres, et une genèse, soit une brève histoire de la société actuelle, du point de vue économique. Noms et dates ne sont jamais oubliés, les chiffres toujours détaillés, les sources chaque fois citées. Ce travail de recherche est minutieux, ambitieux, mais s’accompagne d’un rendu BD qui rend la tâche complexe, et doublement ambitieuse : rendre ces pages beaucoup moins ardue, beaucoup moins arides, qu’un livre normal. Ainsi, les graphiques, camemberts ou colonnes, sont toujours accompagnés d’un petit personnages comique, d’une bulle ironique, qui permettent de donner à ces indices sérieux de décadence et d’abus, une forme ludique, et surtout moins difficile pour la compréhension.

© Delcourt

C’est peut-être là l’unique point faible du livre. Excellent support pour rendre accessible un savoir, la planche de BD de Larry Gonick est élémentaire, simple, efficace. Peut-être trop, manquant d’un poil de charisme, ou de couleur, de personnages attachants ou de jolis détails, ce support a une fonction esthétique trop maigre. Mais l’essentiel est ailleurs, car rappelons-le, le graphisme est ici au service d’une noble visée : la critique éclairée de mécanismes socio-économiques qui influence la vie de tout un chacun.

© Delcourt

Critique lucide du capitalisme du géant Américain, l’ouvrage de Larry Gonick et Tim Kasser n’est pas un simple pamphlet loufoque, un compte-rendu dessiné, mais il propose des solutions, des alternatives et, chose fondamentale, de l’espoir et de l’optimisme pour l’humanité.