Fantômes contre fantômes - Peter Jackson - critique

Critique : Suite au succès critique de Créatures célestes, Hollywood commence à s’intéresser à ce petit barbu rondouillard du nom de Peter Jackson. On connaissait sa capacité de mise en scène avec des bouts de ficelle, on connaît désormais sa faculté à développer des personnages consistants sur une histoire bien construite. C’est ce qui va inciter Robert Zemeckis, alors producteur, à confier les rênes de Fantômes contre fantômes au réalisateur néo-zélandais. Le résultat, loin d’être renversant, reste cependant une œuvre-clé dans la filmographie du futur réalisateur du Seigneur des anneaux. On y relève toute sa maestria pour développer une mise en scène dynamique voire innovante au niveau des effets spéciaux (le spectre est une formidable réussite). Un mise en scène qui s’offre en outre un degré de noirceur trop souvent absent des productions hollywoodiennes.
Ce qui aurait pu être un sous S.O.S. fantômes se transforme sous nos yeux en film bizarre, hybride, drôle mais inquiétant ; on ne sait jamais - et c’est l’intérêt majeur - si la star du film Michael J. Fox va y passer ou non. De là naît le paradoxe de Fantômes contre fantômes : en dépit de son envie de s’extirper d’un carcan pesant, on sent quand même la pression des producteurs pour contrôler l’imagination débridée de Peter Jackson. Le film effectivement aurait pu aller bien plus loin dans son délire déconnant ; il demeure une œuvre carrée, sans génie, qui fait passer un bon moment. D’excellents éléments sauvent ainsi le métrage de l’anecdotique : humour malin, violence à peine déguisée, direction d’acteurs efficace. Et comme le rappelle Peter Jackson dans sa présentation : sans ce film, pas de trilogie sur l’univers de Tolkien. Alors respect !

Le DVD


Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Un très (trop ?) long making of de plus de quatre heures nous raconte les coulisses de cette guerre de fantômes sous tous les angles. Si on est emballé par l’honnêteté du propos (Peter Jackson dans sa grande mansuétude ne nous cache rien), on manque à plusieurs reprise de s’endormir tant les détails, aussi infinitésimaux soient-ils, sont abordés. Ce making of, plus concis, aurait été un chef-d’œuvre. Mais ne boudons pas notre plaisir : les anecdotes fourmillent, les informations pédagogiques aussi, ainsi que les nombreuses interventions des protagonistes (magnifique Jeffrey Combes).

Image & son : La qualité est au rendez-vous pour cette édition spéciale. Un master impeccable rend hommage aux artisans qui ont confectionné ce film : belle définition pour une intégration des effets spéciaux réussie. Le son n’est pas en reste avec une répartition des canaux à vous faire hérisser les petits poils du dos (le déplacement de la Faucheuse).