Décès de Richard Matheson, l’écrivain culte de Je suis une légende

L’écrivain Richard Matheson s’est éteint à l’âge de 87 ans le dimanche 23 juin 2013 des suites d’une longue maladie qui n’a pas été précisée par la famille. Né le 20 février 1926 dans le New Jersey aux Etats-Unis, Richard Matheson commence sa carrière dans le journalisme avant de publier des nouvelles qui connaissent une popularité immédiate en ce début des années 50. Ce joli succès lui permet d’enchaîner immédiatement sur des romans destinés à devenir des références dans leur domaine, à savoir l’anticipation. Dès 1954, il publie son chef-d’œuvre Je suis une légende et continue sur sa lancée avec la création en 1956 de L’homme qui rétrécit. Cette notoriété soudaine l’amène à Hollywood où il veille à la bonne adaptation de ses œuvred au cinéma. Il participe ainsi à la rédaction du scénario de L’homme qui rétrécit dès 1957, mis en images par Jack Arnold. Le résultat est un pur classique du cinéma de SF des années 50.
Dans les années 60, il continue à rédiger un nombre considérable de nouvelles (on en dénombre près de 200 au total), tout en signant des scripts pour des séries télévisées. Il participe ainsi à des programmes télévisés de qualité comme Au nom de la loi, La quatrième dimension (une bonne quinzaine d’épisodes parmi les plus fameux de la série) et même Star Trek. Il supervise une première version officielle de Je suis une légende (Ubaldo Ragona, 1964) avec Vincent Price et rédige également le script d’un film Hammer très réputé intitulé Les vierges de Satan (Terence Fisher, 1968).
En 1971, il revient au roman en publiant l’excellente Maison des damnés qui donnera lieu à une adaptation cinéma éponyme réalisée par John Hough en 1973. Si l’écrivain s’estime trahi par la nouvelle version de Je suis une légende tournée en 1971 par Boris Sagal avec Charlton Heston - dont le titre français est Le survivant - il est davantage satisfait par sa collaboration avec le jeune Steven Spielberg sur le téléfilm Duel qui est devenu par la suite un grand classique du cinéma. Dès lors, l’auteur est considéré comme une légende vivante. Il est adapté dans toutes les langues. Même un cinéaste français comme Georges Lautner s’est emparé de son œuvre pour signer Les seins de glace (1974) avec Alain Delon et Mireille Darc.
Les années 80 se sont sans doute révélées moins fastes pour l’auteur qui ne publie plus grand-chose, mais son nom reste attaché à de nombreux épisodes de séries télévisées comme les Histoires fantastiques. Il faut donc attendre 2007 pour que l’écrivain refasse parler de lui grâce à une énième version de Je suis une légende avec Will Smith. Plus récemment, une de ses nouvelles faisait encore l’objet d’une adaptation à travers le blockbuster Real Steel. Voilà donc une œuvre copieuse qui fournira encore des idées à de nombreux aspirants scénaristes pendant des décennies. Et si c’était lui la légende, finalement ?