Dead Body Road - La chronique BD

Une histoire habituelle de vengeance  : la femme de Gage a été assassinée dans un braquage. Ancien flic, il va tout faire pour retrouver les hommes qui lui ont fait du tort. Croiser un ancien collègue ripou, dépasser la femme enceinte du hacker du groupe, et surtout se retrouver sur la même file qu’un gang de motards... la route sera évidemment semée d’embûches. Dans une ambiance sombre à souhait malgré un décor de désert américain, des personnages sans scrupules se rendent coup pour coup, œil pour œil jusqu’à ce qu’il sorte de son orbite. Il y a du sang qui coule, il y a des balles qui fusent et des pneus qui crissent dans un one shot haletant. Étrangement, ce n’est pas le suspense qui maintient l’album sous tension : on songe au début que des flashbacks vont arriver, des pistes se brouiller et des rebondissements sur le héros se révéler. Mais Dead Body Road n’en a pas besoin, les cadavres arrivent vite, l’action ne connaît pas vraiment d’intermède et ne nécessite pas de longs dialogues ou explications de plusieurs planches. Forcément, cette histoire n’est pas trop difficile, voire même plutôt basique, mais elle fonctionne car, il faut bien le dire, les méchants ont de sales gueules et semblent bien mériter ce qui leur arrive. Les gentils ne le sont pas vraiment, mais ils sont plus appréciables, et tout l’enjeu réside dans cette simple question : qui va survivre au final ?

© Delcourt

Le dessin de Scalera est reconnaissable au premier coup d’œil, et s’il n’est pas dans l’originalité de Black Science, il reste frappant. Les personnages ont des mines brutales, des sourires salement ironiques et des poings de géants. Un décor et des visages coupés au couteau, bref un style véritable et une force qui dépassent le simple cadre de l’action. La vengeance d’Orson Gage est certes le fil directeur de l’ensemble, mais ce n’est clairement pas le vrai atout de cet album. Brutal dans son format, direct dans son fond, Dead Body Road est solide et tranché : il n’y aura pas de suite sans fin, il y aura seulement une fin un peu abrupte, un unique épisode haché comme un film de Tarantino.

© Delcourt

Découvrez la librairie de BD numérique aVoir-aLire avec Sequencity

"