Le 2 mars 2018
- Festival : Les César 2018
On avait jubilé en découvrant l’affiche de cette 43e nuit des César, avec Jeanne Moreau, mythique, prêtant sa moue au cinéma français... Va-t-on aussi jubiler en découvrant les lauréats de cette manifestation présidée par la divine Vanessa Paradis qui ouvrira la cérémonie ? La soirée sera présentée pour la première fois par le vilain comique, Manu Payet, à l’humour ravageur...
- spip-bandeau
Les césar 2018 démarrent. aVoir-aLire vous assure le direct en ligne ! Mise à jour continue !
Notre coup de gueule sur le César du public, c’est ICI
Ouverture
– Manu Payet entre comédie et musical, pour ses premiers pas comme présentateur des César. Pas intimidé l’acteur de Radiostars s’amuse du snobisme de la cérémonie, à l’égard des comédies. Sa volonté ? S’amuser du système et dépoussiérer cette fête qu’il aime beaucoup... L’humour est vachard, décalé, avec des piques amusées (Bacri, mentionné deux fois en 5 minutes). On l’aime déjà !
Allusion aux tracas politiques d’Anne Hidalgo, visage de Valérie Pécresse hors sujet, deux représentants du gouvernement : oui, deux, la politique est présentée, mais on préfère déraper sur la belle Penélope Cruz, avec une introduction de l’invitée d’honneur, présente dans la salle avec Javier Bardem, son époux, via une bonne blague sur l’intérêt des langues vivantes 2...
L’ombre formidable de Jeanne Moreau disparue en 2017, n’est plus. La star revit à l’écran, avec une sélection d’extraits de ses plus grands rôles sur 5 décennies. Moreau a obtenu de son vivant 3 César : 2 César d’honneur, en 1995 et 2008, et César de la Meilleure actrice, en 1992.
Le panorama d’extraits s’achèvent sur la rencontre entre Moreau et Vanessa Paradis, lors des César. Moment mythique pour introduire Vanessa Paradis, tout de rose vêtue. Elle a rarement été aussi resplendissante.
Première gaffe de la soirée, Vanessa Paradis et sa lutte des Vieux... Oups... La Cérémonie de la 43e cérémonie des César est donc ouverte.
Juliette Binoche est à l’écran, robe noire que l’on peut ne pas apprécier, tout comme la coupe de cheveux... Récite un long texte pour présenter le Meilleur espoir masculin. L’occasion d’un premier césar pour 120 Battements par minute. Le film concourt pour 13 César, tout comme Au revoir là-haut, où l’on retrouve également Nahuel Pérez Biscayart.
Pour introduire le César de la Meilleure Photo, une petite parodie Instragram et hop, on passe aux choses sérieuses. Premier César pour Aurevoir là-haut.
Introduction fort drôle du César du Meilleur espoir féminin, en revenant sur la situation des femmes... sans lourdeur, mais avec un délicieux sens du politiquement incorrect. Camélia Jordana, gagne grâce au film d’Yvan Attal, Le Brio, la reconnaissance du monde du cinéma, après celui de la musique, puisque la jeune femme émue est avant tout chanteuse issue de La Nouvelle Star.
Le Brio sera disponible en DVD à partir du 28 mars, il a réalisé plus d’un million d’entrées en France, en 2017.
Guillaume Canet rend hommage à son mentor, Jean Rochefort, jusqu’à sa période nanardeque chez nos amis italiens. Défilent la première vague de disparus de l’année sur une chanson de France Gall, Plus haut. Quelle chanson ! Oui, on a une pensée pour France Gall, Mathieu.
Le comique français annonce le moment #Balancetonporc . Sobre, il n’abuse pas de dérision, mettant en avant la nécessité d’agir, en invitant l’assemblée à se lever. Comme toujours, la ministre Marlène Schiappa n’a pas le sourire...
On passe aux décors... C’est Au Revoir là-haut qui l’emporte. Albert Dupontel prend l’avantage, avec ce prix technique mérité ! Mais c’était sans compter le montage que Robin Campillo, également réalisateur, remporte en tant que chef monteur sur 120BPM.
Eddy Mitchell vient présenter les nommés pour la meilleure musique originale. Il ne parlera pas de Johnny et Laetitia... Et de trois pour 120 Battements par minute, qui permet au roi de l’électro, Arnaud Rebotini, de manifester une émotion non feinte. Il avait notamment composé la musique du précédent long de Campillo, Eastern Boys.
Oui, "le sida n’est pas qu’un film."
Visite surprise de Noomi Rapace, star de Prometheus et Seven Sisters, pour remettre le Prix du Meilleur Scénario Original. Elle est accompagnée de Lucien Jean-Baptiste. Un duo iconoclaste. Campillo profite de son deuxième César de la soirée, et c’est le 4e pour son film.
Enfin un discours politique de gauche, Campillo ajoute de la substance à cette soirée d’auto-congratulations et attaque en filigrane la loi à venir sur les Migrants que passera l’actuelle majorité.
"Silence = mort" (Campillo)
Line Renaud remet un César à Dany Boon pour le succès de Raid Dingue. Désolé, on n’est pas d’accord, et on vous dit pourquoi ici. C’est donc Dany Boon qui introduit l’hommage à Johnny. On aurait pu rêver d’une plus belle évocation, pour celui qui a souvent célébré le 7e art, de Lellouche à Patrice Leconte, en passant par Godard et Johnnie To. Découvrez ici la filmo de Johnny Hallyday.
Sur la chanson Quelque chose de Tennessee, l’on découvre la suite des disparus de 2017.
Aure Atika, en Mireille Darc, vient remettre le prix des Meilleurs Costumes, qu’obtient Au Revoir là-haut, évidemment, puisque Valerian de Besson, n’a même pas été nommé. Snobisme intergalactique, Luc.
C’est Po le Panda, de la trilogie Kung Fu Panda, qui vient remettre les prix des Meilleurs Films d’animation (long et court). On parle évidemment de Payet lui-même... Après le César d’Ernest et Célestine, Renner et Imbert remportent à nouveau un prix pour Le Grand Méchant Renard....
Marion Cotillard est officiellement blonde et, en tant que star internationale, vient remettre un César d’honneur à sa muse ibérique, dont elle loue la liberté, Penélope Cruz. En avant le Jamon, Jamon.
Retour sur la filmo de Penélope Cruz, muse d’Almodovar, certes, mais aussi d’un certain Bigas Luna, qui ne faisait pas que la déshabiller des yeux dans la comédie érotique Jambon Jambon, qui révéla la future épouse de Tom Cruise.
Pedro Almodovar est convié pour livrer le César à cette "femme très importante dans ma vie". Il rêvait de la faire jouer depuis Jambon jambon (1992), mais il devra attendre Volver pour l’inviter à rejoindre son répertoire de femmes fortes qui hantent son plus grand cinéma. Volver était un chef-d’œuvre.
On aime l’émotion de Cruz, en larmes. Merci pour la traduction de son "Gracias". On n’avait pas compris qu’elle nous remerciait.
Petit paysan, de Hubert Charuel est le Meilleur premier film de 2017, un choix essentiel, disponible en vidéo depuis le 9 janvier.
Le Moment gênant de la soirée par Monsieur Poulpe. Oui, effectivement, c’est vraiment gênant, même par anticipation, on aurait pu s’en passer. Ah, un jeu de mots drôle, enfin, "120BPM, c’est déconseillé aux moins de 14 ans, alors que cela ne fait même poppers." On appréciera.
Laurence Arné (La Ch’tite famille) vient remettre le prix du Meilleur Second masculin, furieuse de ne pas voir de noms féminins dans cette catégorie ! François Xavier Demaison la remet gentiment à sa place. Un bon duo, pour un petit moment sympa, court mais efficace. Pas de bol pour Lellouche et Macaigne dans Le Sens de la Fête (qui va devoir bientôt montrer un sacré sens de la défaite), c’est le quasi inconnu Antoine Reinartz, qui ressort victorieux pour sa prestation formidable dans 120 battements par minute.
Pour "la" César de la Meilleure adaptation, Olga Kurylenko, que l’on reverra bientôt dans le thriller de science-fiction, aux côtés de Romain Duris, Dans la Brume.
Pour le César du meilleur film étranger, on s’attendait à La la land, de Damien Chazelle, très (trop ?) consensuel ; mais finalement, c’est le cannois Faute d’amour, œuvre austère mais magnifique sur le deuil et la disparition d’un enfant, qui décroche le prix. Le cinéaste russe, Andreï Zviaguintsev, est nommé aux Oscars dans la catégorie du Meilleur film en langue étrangère.
Pour la promo de Mrs Mills, Sophie Marceau et Pierre Richard ont été très sobres. On s’attendait à mieux de leur part.
Hommage de Manu Payet à 120 BPM... il interprète en acoustique l’hymne homo des Bronski Beat, Smalltown Boy. Très wtf, tout cela. Drôle, comme toujours.
Laura Smet, déshéritée par son défunt père, Johnny, n’est pas oubliée par sa famille du cinéma, et hérite de la présentation du Meilleur Second rôle féminin, remis à Sara Giraudeau.
I am not your negro est le Meilleur documentaire de l’année, devant Visages Villages de Varda et JR. Un choix politique fort, mais aussi cinématographique. Le documentaire vu à travers les yeux de l’écrivain américain James Baldwin, est un chef-d’œuvre.
Isabelle Huppert intervient pour remettre le Prix du Meilleur Acteur de l’année. La star qui sera à l’affiche de trois films en mars, se rêve d’être la Blanche Neige des 7 acteurs qui concourent pour cette prestigieuse statuette. C’est Atchoum qui l’emporte, dixit la Huppert : Swann Arlaud, acteur dont le public connaît le visage, jamais le nom. Peut-être va-t-il enfin mémoriser ce nom essentiel de la nouvelle génération des acteurs.
Hommage à Danielle Darrieux, enfin ! Il aura fallu attendre trois heures.
Dany Boon vient remettre le prix du Meilleur réalisateur. C’est Albert Dupontel, absent car "il n’est pas à l’aise avec les compétitions", qui reçoit le prix pour Au revoir là-haut, dont c’est le 5e prix de la soirée.
Lambert Wilson vient livrer sa définition d’une actrice. Beaucoup de compliments, qu’il résume aussi par le talent, "vous êtes douées".
7 nominations, beaucoup de grands noms, aucune favorite. Suspense... C’est Jeanne Balibar, à la classe intacte, qui remporte le prix. C’est son premier César. "Merci Barbara d’avoir été mon amie depuis mon enfance." On ne vous disait pas "la classe" ?
Quelle verve ! Quelle parole ! Balibar, un choix élitiste, certes, mais qui nous ravit. On ne l’arrête plus...
Retour de la divine, Vanessa Paradis, pour Le Meilleur Film. On croise les doigts pour 120 battements par minute... Et, et... c’est 120 Battements par minute qui s’en empare. Bravo à Robin CAMPILLO !!!
LES LAUREATS
– Meilleur espoir masculin :
Nahuel Pérez Biscayart dans 120 Battements par minute
– Meilleure photo :
Vincent Mathias pour Au revoir là-haut
– Meilleure son :
O. Mauvezin, N. Moreau, S. Thiébaut pour le film Barbara, de Mathieu Amalric
– Meilleure espoir féminin :
Camélia Jordana, dans Le Brio
– Meilleurs décors :
Pierre Rernson, Au revoir là-haut
– Meilleur Montage :
Robin Campillo, Au revoir là-haut
– Meilleur Court métrage :
Les Bigorneaux, d’Alice Vial
– Meilleure Musique originale :
Arnaud Rebotini, 120 Battements par minute
– Meilleur scénario original :
Robin Campillo, pour 120 battements par minute
– Prix du Public :
Raid Dingue, de Dany Boon
– Meilleurs Costumes :
Mimi Lempicka, Au Revoir là-haut
– Meilleur court d’animation
Pépé le morse, de Lucrèce Andreae
– Meilleur long d’animation
Un grand méchant renard, de Benjamin Renner et Patrick Imbert
– Meilleur Premier film
Petit paysan, de Hubert Charuel
– Meilleur second rôle masculin
Antoine Reinartz, dans 120 battements par minute
– Meilleure adaptation
Albert Dupontel et Pierre Lemaitre, Au revoir là haut.
– Meilleur film étranger
Faute d’amour, d’Andreï Zviaguintsev
– Meilleur second rôle féminin
Sara Giraudeau, dans Petit Paysan
– Meilleur documentaire
I am not your Negro, Raoul Peck
– Meilleur acteur
Swann Arlaud, dans Petit Paysan
– Meilleur réalisateur
Albert Dupontel, Au revoir là-haut
– Meilleure Actrice
Jeanne Balibar, dans Barbara
– Meilleur Film
120 Battements par minute, Robin Campillo
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