Le 22 février 2013
- Festival : Les César 2013
Le cinéma français s’autocongratule ce soir sur Canal +... A-t-on besoin de cela ? Pas forcément vu la piteuse année que celui-ci vient de nous faire passer...
Le cinéma français s’autocongratule ce soir sur Canal +... A-t-on besoin de cela ? Pas forcément vu la piteuse année que celui-ci vient de nous faire passer...
Désormais le succès répété d’Amour est un peu redondant. Camille redouble, comédie sympathique mais nullement d’exception comme le laisse suggérer ses 13 nominations, est une mauvaise blague. De rouille et d’os nous divise. Heureusement que Leos Carax et son Holy motors viendra relever le niveau d’une cérémonie qui s’annonce ronflante. Quelques bons films en sélection qui risquent de repartir sans rien : Dans la maison d’Ozon (6 nominations) et Cloclo (5 nominations, mais à part celui du meilleur comédien, aucune reconnaissance au sommet !). Le prénom est truculent (5 nominations), mais ne nous inspire aucune récompense. Quelques jours de printemps est sublime, mais le dernier drame de Stéphane Brizé avec le magnifique Vincent Lindon, même pas nominé comme Meilleur film, pourrait repartir bredouille.
Avec Jamel (Hollywoo, Sur la piste du Marsupilami) comme maître de cérémonie dont tout le monde ne partage pas l’humour et Kevin Costner qui sera la gloire américaine "has-been" à recevoir un César d’honneur, on s’attend à passer une soirée palpitante !
21:00 Jamel ouvre la cérémonie. Le style est donné, il demande à ce qu’on respecte sa présidence. Un peu d’irrévérence avec ses nominations pour son gouvernement imaginaire, où quelques grands noms (Depardieu, Thomas Langmann) s’en prennent gentiment plein la figure. Objectif pour cette soirée, remuer le microcosme du cinéma français un peu bourgeois sur les bords. Il sera de bon ton de sourire de tout dans l’assemblée.
21:07 La cérémonie est ouverte.
21:08 De Caunes pastiche à mort les succès récents du cinéma français. Et même ses flops (Astérix), conviant les polémiques politiques (Encore Depardieu !) et la comédie musicale. Il n’a pas perdu de sa superbe humoristique.
21:14 De Caunes prend les commandes. Et s’amuse de l’article de Vincent Maraval sur le cinéma français : "une famille normale pour une année normale" ?
21:18 Lambert Wilson, en talons aiguilles (du 44) et costume classe, révèle le meilleur espoir féminin : Izïa Higelin fille de, chanteuse appréciée et reconnue, actrice passée un peu inaperçue, l’emporte sur Lola Dewaere, fille de, nominée dans Mince alors (nomination surréaliste au passage). On est plutôt satisfait par ce choix. Quoique, Alice de Lencquesaing dans Au galop, cela aurait été très bien... Camille redouble perd deux prix d’un coup ! Et de deux...
21:23 Ludivine Sagnier annonce le Meilleur premier film. On la retrouvera bientôt dans Amour & turbulences d’Alexandre Castagnetti, aux côtés de Nicolas Bedos.
Gagnant (mérité !) : Louise Wimmer de Cyril Menneguin
Comme des frères de Laurent Gélin est nominé. Une énième faute de goût dans une soirée ouverte sur la comédie la plus imparfaite. Rengaine et Populaire ne déméritaient pas.
21:31 De Caunes iconoclaste fait de l’humour sur les films avec des "vieux qui meurent", Emmanuelle Riva rit peu. Après sa blague sur les coffrets VHS offerts au casting de Amour pour visionner les films français de l’année, il fait fort.
21:32 Isabelle Carré, à la coupe de cheveux et à la tenue géométrique improbable, introduit le Meilleur second rôle masculin. Guillaume de Tonquedec offre au Prénom un premier (?) prix. Camille redouble perd encore deux prix.
21:38 Retour de l’humour contemporain avec Manu Payet pour le Meilleur film d’animation. Il interpelle Costner un peu embarrassé. L’acteur réalisateur américain semble se demander ce qu’il vient faire ici. Payet fait son chaud/show. Il a ses fans. Pas de quoi remplir les salles de Radiostars
Gagnant : Ernest et Célestine de Benjamin Renner, Vincent Patar, Stéphane Aubier, est évidemment le grand victorieux. Tout le monde l’a adoré, n’était-ce pas mérité ? Du côté de l’animation française influencée par l’Afrique, Kirikou 3 avait plus de chance que Zarafa de Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie qui avait déçu... D’ailleurs, pourquoi était-il nominé ?
21:48 Meilleure adaptation présentée par Céline Sallette, vient troubler le public de sa robe rouge. Tiens Lucas Belvaux est nominé pour 38 témoins... Mais c’est Jacques Audiard et Thomas Bidegain pour De rouille et d’os qui l’emportent. Les compères n’en sont pas à leur première récompense. On doit à Thomas Bidegain les vannes de la soirée, dixit De Caunes, qui ironise sur la percée du Qatar en France.
21:52 Marina Foïs débarque, l’air décalée, la coupe de cheveux au bol. Elle sera dans Boule & Bill dans quelques jours. Elle se permet un peu de révisionnisme en affirmant avoir été la Meilleure actrice 2012 pour Polisse. Gag réussi. Elle nous révèle le Meilleur espoir masculin...
Tout le monde le savait... Matthias Schoenaerts dans De rouille et d’os était la révélation de l’année. Après Bullhead où il imprégnait l’écran de sa présence virile animale, il permet à Audiard d’emporter son 2e César de la soirée.
22:00 Franck Gastambide, réalisateur du film "le plus rentable de l’année", l’hilarant Les Kaira, nous propose le gagnant pour le César pour la Meilleure photo. Romain Winding est gagnant pour Les adieux à la reine. Il collaborait pour la 5e fois avec Benoît Jacquot pour un long-métrage. Holy Motors était plus valeureux dans ses éclairages. Note de la rédaction.
22:04 Notre "Kaira" préférée, avec son "Arabe et son nain" (qui débarquent finalement pour imposer leur gouaille irrésistible) présentent le César du Meilleur Son : Antoine Deflandre, Germain Boulay et Eric Tisserand permettent à Cloclo d’imposer son son de cloche !
Ils interpellent la ministre de la culture sur les délocalisations dans le domaine sonore... Trop long ! Trop de récitation, la ministre ne doit pas se sentir malmenée.
22:11 De Caunes déclame un texte en anglais, dans un accent français poussé à son extrême, à destination de Kevin Costner. Quelques clins d’oeil à la polémique sur les acteurs français trop payés. Avec une belle vache en provenance de Roumanie, évidemment, une jument sur scène. L’actu, toujours prioritaire.
La magnifique Olga Kurylenko vient proposer le César du Meilleur film étranger. On trouve des nominations qui viennent des 4 coins du monde, dont le Britannique Ken Loach, La part des anges qui n’en demandait pas autant ! Et même un film américain, Argo de Ben Affleck. Qui l’emporte en plus, comme partout dans le monde.
22:20 Omar Sy devient enfin le centre de l’attention... De Caunes revient sur la personnalité préférée des Français. Il est la France, s’amuse De Caunes avant de faire entrer l’Armée Rouge pour qu’elle chantonne l’hymne national. L’ombre de Depardieu plane décidément sur la cérémonie.
22:22 Arrivée de Thomas Dutronc et Emilie Simon pour la Meilleure musique originale.
Alexandre Desplat bat ses concurrents pour De rouille et d’os. Il est absent en raison de sa nomination aux Oscars (il n’a pas la même vigueur qu’Emmanuelle Riva)... Est-il encore français dans l’âme après autant de travail à Hollywood ?
22:26 Michel Leeb, pardon Laurent Laffite, vient chercher le pardon après sa piètre prestation dans De l’autre côté du périph. Il réussit à lâcher un "grosse pute", alors qu’il vient annoncer le Meilleur scénario original de l’année. Pour une fois, l’humour passe.
Michael Haneke obtient le prix pour Amour. Le réalisateur est absent, il prépare une mise en scène de théâtre en Espagne. Curieuse absence pour un favori. Alors, Amour, film français ou autrichien ?
22:31 Ils nous ont quittés. Les disparus de l’année. La version intégrale est à voir ICI sur notre site.
22:36 De Caunes cite les acteurs français Torreton, Deneuve, Kassovitz, Bardot... Les fameux coups de gueule de cette fin d’année sur les dérapages de Depardieu ou sur la situation du cinéma français. On aime cet humour !
Virginie Ledoyen et JoeyStarr viennent avec sobriété célébrer les actrices dans un second rôle. Camille redouble va-t-il encore repartir bredouille ? C’est que le film est cité deux fois dans cette catégorie.
Gagnante : Valérie Benguigui ne vient pas aux César pour rien ! Elle se fait un nom grâce au Prénom. Bravo. Mais on n’est vraiment pas dans un second rôle d’exception, tout cela fait très "Molière".
22:44 Guilaine Londez vient remettre De Caunes à sa place avec humour. Elle prend la parole au nom de José Garcia, son meilleur ennemi. Le présentateur prend sa revanche en jetant le numéro du comédien en pâture aux spectateurs. Tout cela pour nous mener au César du Meilleur film documentaire.
Gagnant : Le documentaire sur la douleur homosexuelle au siècle dernier dans Les invisbles de Sébastien Lifshitz l’emporte sur l’excellent Bovine, qui était l’autre favori de la catégorie, et sur Les nouveaux chiens de garde, bon documentaire sur la collusion entre les politiques et les médias. Un beau prix.
22:51 De Caunes s’amuse sur la destinée de Star Wars qui, selon lui, devrait être réalisée par Michael Haneke. Un teaser dévoilant Dark Vador agonisant sur un lit, dans un pastiche d’Amour, vient faire rire l’assemblée. Du goût d’Emmanuelle ?
22:53 Le gouvernement de la Ministre de la culture rame pas mal, mais pas sa plume, selon le présentateur de Caunes qui s’adresse à la Ministre dont il a retrouvé quelques écrits érotiques... qui redonne du sens aux trois premières lettres du mot culture.
22:55 Audrey Lamy se prend pour Céline Dion et vient proposer deux prix. La coupe de cheveux digne d’un saut du lit mérite d’être soulignée. L’hilarante vedette de Scènes de ménages et bientôt en second rôle chez Gans dans La Belle et la Bête vient décerner le César du Meilleur décor pour Katia Wyskop. Deuxième César de la soirée pour Les Adieux à la Reine. Pensée particulière pour Maurice Pialat, de la part de la gagnante. Nous aussi il nous manque. On préférait son cinéma. Si, si... même si on aime Jacquot.
23:00 On reste avec Céline Dion pour le Meilleur montage : De Rouille et d’os, encore, permet à Audiard de triompher. Juliette Welfling remporte son 4e César dans cette catégorie, à chaque fois pour Audiard. Holy Motors était méritant ! Mince alors...
23:02 Michel Hazanavicius vient offrir un César d’honneur à Kevin Costner. Petit cirage de pompes. Oseront-ils montrer des extraits de Tin cup, Mr. Brooks et Coast Guards ? C’est sûr que Costner dans Les Incorruptibles (en 1987), c’était quand même autrement plus valeureux.
23:08 : Standing ovation d’occasion pour Kevin Costner qui, malgré l’âge, à quand même gardé de sa superbe. La star américaine est émue. Troublant au vu de son parcours... Mais vu la déchéance qu’il a connu à Hollywood, ce triomphe français soudain doit lui renvoyer un effet miroir douloureux.
Kevin Costner vient de tourner à Paris Three days to kill, aux côtés d’Amber Heard, sous la direction de McG. Une production Luc Besson.
23:14 Encore un comique... François Damiens remet le César du meilleur costume. L’humoriste traite Jamel de macaque... Querelle à deux balles, le gag est longuet (8 minutes !). Pour Kevin Costner, cela a duré 80mn !
Humour belge pour film d’histoire à la française : Christian Gasc pour Les adieux à la reine l’emporte haut la main. On n’en imaginait pas autrement. Quatrième victoire pour l’heureux élu et 5e collaboration avec Jacquot. Camille Redouble a encore perdu ! Quel beau cadeau ces 13 nominations ! Cadeau empoisonné.
23:27 La radieuse Aïssa Maïga vient célébrer les petits formats : le meilleur court-métrage de l’année revient au Cri du homard de Nicolas Guiot (Grand Prix du festival de Bruxelles).
23:33 Charlotte Gainsbourg, irrésistible, et habillée, avant sa plongée dans la nymphomanie chez Lars von Trier, vient rendre hommage au regretté Claude Miller qui l’a révélé au cinéma dans L’effrontée et La petite voleuse. Une voix douce pour citer les 7 meilleurs réalisateurs...
Mais un gagnant : Michael Haneke, toujours en Espagne, pour Amour. Un réalisateur étranger devant les grands noms français dont Audiard, Jacquot, nos chouchous François Ozon, Stéphane Brizé et Leos Carax.
23:37 Omar Sy vient se la jouer tout sourire. II a la santé la star d’Intouchables, car après tout, c’est encore son année, et il a bien raison d’en profiter. Il vole le texte d’Isabelle Carré et fait durer le suspense. Qui sera la meilleure actrice en 2013 ?
Pas de souci pour Emmanuelle Riva, déjà gagnante d’un BAFTA et bien partie pour les Oscars, elle a le prix que tout le monde lui attribue depuis des mois, pour Amour. Corinne Masiero mérite toute notre considération pour son incarnation magnifique de Louise Wimmer. Léa Seydoux et Catherine Frot n’avaient pas des rôles d’une telle portée et n’avaient donc aucune chance.
A 85 ans, Emmanuelle Riva est d’une grande dignité, malgré une robe rouge très sanguine. Il s’agit de son premier César. Et celui-ci est largement mérité.
La standing ovation a eu du mal à se mettre en place.
23:47 Ils sont 7 acteurs à convoiter le César : Bruel veut enfin l’avoir pour Le prénom, Jérémie Renier était un Cloclo parfait... Mais Bérénice Béjo, belle, mais un peu transparente, délivre le prix à un absent... Jean-Louis Trintignant pour Amour. C’était sa 5e nomination aux César, il l’obtient enfin. L’erreur est réparée !
Le fils de l’acteur qui est à Bruxelles, réussit à avoir son père au téléphone... La star d’Un homme et une femme est concise et cache son émotion. La classe.
23:55 Jamel Debbouze, toujours président de la cérémonie, vient remettre le César tant convoité du Meilleur film, après avoir rendu un hommage à sa belle qu’il "kiffe". Le comique commente chaque nominé...
Evidemment, sans surprise, la Palme d’or de Cannes 2012, Amour de Michael Haneke remporte le César le plus prestigieux.
Bilan : Amour repart avec les récompenses principales, sans humilier Jacques Audiard, l’honorable Camille redouble qui n’avait pas sa place aux César, s’esquive avec rien. Voilà une cérémonie sans surprise qui s’est permise d’humilier en grande pompe une petite comédie française qui n’avait jamais convoqué pareils honneurs. Un bien triste constat.
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