Le 11 février 2016
- Festival : Festival de Cannes 2016
À peine George Miller désigné président du jury du 69e festival de Cannes qu’arrive l’heure d’entamer les prévisions des films potentiellement sélectionnés en compétition et dans les autres sections. Tour d’horizon - non exhaustif - de ce que nous réserve le prochain rendez-vous cannois, du 11 au 22 mai 2016.
Passer au crible les films hypothétiquement retenus dans la sélection officielle du 69e festival de Cannes est une tâche moins épineuse qu’il n’y paraît, avec la bonne boule de cristal. Tout du moins peut-on miser sur quelques-uns avec plus d’assurance que s’il était question de parier sur la présence de Fleur Pellerin sur la Croisette en mai prochain - et pour cause - (mais moins, cependant, que sur celle de Canal Plus). Alors que Thierry Frémaux vient d’annoncer son maintien au Festival de Cannes (et à l’institut Lumière), et à quelques heures du début des vraies hostilités de la Berlinale 2016, quels pronostics hasarder ?
Les films en sélection, voire en compétition…
Bruno Dumont avait eu beau en 2014 essuyer un semi revers avec P’tit Quinquin, mini-série pour Arte d’abord ignorée par le festival cannois puis reléguée à la Quinzaine des Réalisateurs, son film Ma Loute pourrait cette fois tirer son épingle du jeu. Pourquoi ? Parce que Fabrice Luchini, Juliette Binoche et même Valeria Bruni-Tedeschi, mais aussi parce que le cinéaste semble poursuivre sur une lancée comique féconde susceptible de le rabibocher avec Thierry Frémaux. Quoi qu’il en soit, si ce n’est pas en compétition, nul doute que le métrage sera en mesure de concourir dans d’autres sections.
Plus évident cette fois, la probable sélection de Julieta, l’histoire d’une mère recherchant sa fille signée Pedro Almodovar, grand habitué de la Croisette (Tout sur ma mère, Volver…). À noter que le film est attendu dès le mois de mars dans le gros de la péninsule ibérique.
Forte probabilité qui hérissera sans aucun doute les personnes exaspérées par le manque de renouvellement du festival, de nombreux vétérans devraient être de la partie. Les frères Dardenne, d’abord, présenteront certainement La Fille Inconnue, avec Adèle Haenel. Tandis que Xavier Dolan pourrait montrer l’adaptation de la pièce de Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, avec Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Nathalie Baye ou encore Gaspard Ulliel.
Pas plus original mais toujours par déduction, Ken Loach pourrait faire son énième retour à Cannes avec Moi, Daniel Blake, radiographie des ravages de l’ultralibéralisme.
Sachant, enfin, que Cristian Mungiu n’est pas loin de finaliser le montage de son film Photo de famille, sa présence semble assez inévitable. De même que celle de Nicolas Winding Refn et de son The Neon Demon, qui ne se cantonnera pas forcément de la séance de minuit.
Quels films pour escorter Ma Loute, de Bruno Dumont ?
L’on verrait bien parmi les frenchies, toutes sections confondues :
– Planétarium, de Rebecca Zlotowski (avec Natalie Portman) ;
– Frantz, de François Ozon ;
– Paris est une fête, de Bertrand Bonnello ;
– Son corps, de Benoît Jacquot, adaptation de The Body Artist de Don deLillo ;
– Mal de pierres, de Nicole Garcia ;
– La Loi de la jungle, d’Antonin Peretjatko ;
– Demain et tous les autres jours, de Noémie Lvovsky ;
– Victoria, de Justien Triet ;
– Rester vertical, d’Alain Guiraudie ;
– Personal Shopper, film fantastique d’Olivier Assayas taillé sur-mesure pour la séance de minuit (avec Kristen Stewart) ;
– L’Économie du couple, de Joachim Lafosse ;
– Une vie, de Stéphane Brizé ;
– M, de Sara Forestier ;
– Les Philosophes, de Guilhem Amesland ;
– La Prunelle de mes yeux, d’Axelle Ropert ;
– Éternité, de Tran Ahn Hung ;
– Réparer les vivants, de Katell Quillévéré ;
– La Danseuse, de Stéphanie Di Giusto ;
– Ma vie de courgette, film d’animation de Claude Barras, sur un scénario de Céline Sciamma.
Quels cinéastes étrangers sur la Croisette ?
Marco Bellochio pourrait cette fois trouver sa place à Cannes, avec Fais de beaux rêves, compte tenu du peu de films italiens cette année, si l’on excepte le documentaire sur Ennio Morricone de Giuseppe Tornatore (Lo sguardo della musica), candidat de choix à Cannes Classic. Le Mexicain Amat Escalante (Heli, 2013) a lui aussi toutes ses chances avec son Untamed. Kiyoshi Kurosawa, bien qu’ayant envoyé son thriller Creepy à Berlin, pourrait en faire de même avec La Femme de la plaque argentique à Cannes, dont le casting réunit notamment Tahar Rahim et Olivier Gourmet. Quant à Paul Verhoven, son adaptation de "Oh…" de Philippe Djian, renommée Elle (avec Isabelle Huppert), devrait au moins figurer hors compétition. Le britannique Ben Wheatley, que l’on pressentait déjà l’an passé, pourrait faire son entrée avec Free of Fire. Tout comme sa compatriote Andrea Arnold avec American home.
En vrac, l’on citera également :
– Emir Kusturica avec Le long de la voir lactée ;
– Albert Serra avec La Mort de Louis XIV (avec Jean-Pierre Léaud) ;
– Park Chan-wook, avec Agassi ;
– Wim Wenders, qui ferait son retour à la fiction à Cannes grâce à Les Derniers Jours d’Aranjuez, avec Reda Kateb ;
– Alejandro Jodorowski, avec Poesia ;
– Stephen Frears, avec Florence Foster Jenkins ;
– Cristi Puiu, avec Sierranevada.
Que dit le cinéma américain à Cannes en 2016 ?
Si beaucoup semblent compter sur Silence, de Martin Scorsese, ou encore sur The Lost city of Z, de James Gray, tout porte à croire que ceux-ci ne pourront être finalisés à temps, or le principe du Festival de Cannes étant avant tout de respecter la deadline...
Alors qu’à l’inverse, il y aura (encore) l’embarras du choix du côté de Terrence Malick, avec Weightless (Ryan Gosling, Christian Bale, Natalie Portman) et son documentaire Voyage of Time.
Quoi qu’il en soit, le tableau pourrait ne pas démériter outre-Atlantique, avec notamment :
– Sully, de Clint Eastwood ;
– Paterson, de Jim Jarmusch ;
– Snowden, d’Oliver Stone ;
– Loving, de Jeff Nichols, qui s’offrirait ainsi un doublé après le Midnight special à Berlin ;
– Story of my life, de Denis Villeneuve (le Canadien a tourné ce film de SF juste après la 68ème édition) ;
– Birth of a nation, de Nate Parker.
À noter évidemment qu’il sera encore temps dans les prochaines semaines de revoir cette copie au fil de l’eau. Gageons toutefois que Frémaux & co réunissent des trublions (femmes et hommes) à la mesure de George Miller et de son équipe, dont on connaîtra la teneur en avril prochain.
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