Cannes 2009 - commentaires sur la sélection

Le 62e festival de Cannes : après la sélection, les commentaires...

La 62e édition du Festival de Cannes se tiendra cette année du 13 au 24 mai 2009. La sélection, officiellement dévoilée ce jeudi 23 avril, est aguichante de par sa variété internationale et l’impressionnante brochette de pointures qu’elle propose.
Sur un choix ouvert sur le monde dans toute sa diversité culturelle, on peut recenser pas moins de 4 films français (ce qui est exceptionnel !) : Les herbes folles d’Alain Resnais, A l’origine de Xavier Giannoli (le réalisateur de Quand j’étais chanteur, déjà sélectionné à Cannes en 2006) et les derniers Jacques Audiard et Gaspar Noe. N’oublions pas de mentionner également la présence de Robert Guédiguian hors compétition.
En dehors de l’Hexagone, l’Europe sera massivement présente avec l’une des cinématographies les plus célébrées de la Croisette (et pourtant l’une des moins vues par le public français !) : l’Espagne nous enverra quelques uns de ses meilleurs représentants : Almodovar, bien sûr, qui retrouve Penelope Cruz avec Etreintes brisées, mais on soulignera surtout l’arrivée d’Isabel Coixet dans la compétition (on se souvient de son émouvant The secret life of words avec Sarah Polley et Tim Robbins). A noter aussi, hors compétition, le péplum d’Alejandro Amenabar, Agora. Il s’agit de son premier film depuis le mélo Mar adentro.
Toujours en provenance d’Europe, on est très content de retrouver un nouveau métrage d’Andrea Arnold, qui fut très acclamée en 2006 avec le polar glauque Red Road. Il faudra sûrement compter sur son Fish Tank dans le palmarès. Autre Britannique sélectionné, l’incontournable Ken Loach, gagnant d’une Palme d’Or soporifique en 2006 pour Le vent se lève. Il viendra concourir avec son dernier rejeton traitant du football (Looking for Eric). Sa présence dans la sélection officielle n’est nullement une surprise. Tout comme celles de Lars von Trier avec l’horrifique Antichrist (ce film que l’on annonce comme choc nous permettra de retrouver Charlotte Gainsbourg absente des écrans depuis 2007), et de l’Autrichien Michael Haneke avec Le ruban blanc qui analyse le début de la montée du fascisme dans l’Allemagne de 1919.
Du fascisme, il en sera encore question dans le biopic de l’Italien Marco Bellocchio Vincere, qui relate la vie de la maîtresse secrète de Mussolini et de son fils illégitime.
Du côté de la Palestine, Elia Suleiman viendra conter l’histoire de sa famille sur 60 ans dans The Time That Remains, tandis que l’Australienne Jane Campion apportera une touche de romance bienvenue avec Bright star, récit de l’amour écourté entre le poète Keats, décédé à 25 ans, et Fanny Brawne.
L’Asie est l’autre grosse présence du festival. Park Chan-wook dévoilera Thirst ; Johnnie To à travers sa Vengeance permettra à Johnny Hallyday de retrouver le tapis rouge 24 ans après la débâcle de Détective de Jean-Luc Godard. Du philippin Brillante Mendoza, l’on pourra découvrir Kinatay. L’auteur est devenu l’un des chouchous de Gilles Jacob après Serbis, présenté en compétition l’an dernier. Tsai Ming-Liang jouera presque le rôle du vétéran avec Face, tandis que Lou Ye, l’auteur de Summer palace, viendra provoquer le scandale avec le sulfureux Spring fever.
Au niveau de la sélection officielle, la grande surprise vient surtout de l’absence du nouveau long de Jaco van Dormael. Le cinéaste belge absent depuis 12 ans y croyait dur. D’ailleurs son film sortira sur nos écrans durant le festival (sauf nouveau coup de théâtre). Cette grosse production internationale avec Sarah Polley, selon certaines rumeurs, devait être proposée hors compétition, mais le cinéaste et ses producteurs auraient refusé cet affront ! A la place, la Belgique devra se contenter de la présence de Panique dans la ville, un film d’animation programmé pour minuit !
Autre coup de théâtre qui fait beaucoup couler d’encre du côté des USA, l’insignifiante sélection américaine ! Si on en oublie le film d’ouverture, le dernier Pixar, Là-haut, qui sera projeté en 3D, et le retour de Sam Raimi au cinéma horrifique (Jusqu’en enfer qui connaîtra les honneurs d’une séance de minuit), les yankees devront se contenter de deux gros films. Tout d’abord, le Quentin Tarantino qui ravivera les combats sanglants de la 2e Guerre Mondiale dans Inglorious basterds. Cette énorme production avec Brad Pitt et Diane Krueger est sans doute l’événement le plus attendu sur la croisette. Toujours des USA, Ang Lee célèbrera Woodstock dans Taking Woodstock avec Lieb Schreiber. Le comédien sera également à l’affiche du blockbuster Wolverine dans le rôle du frère maléfique de Hugh Jackman. Quelle actualité !
Un temps envisagé pour la compétition, le Tetro de Francis Ford Coppola avec Vincent Gallo est complètement passé à la trappe.
Honneur à la France pour la clôture de cette édition riche et prometteuse avec l’autre grand biopic sur Coco Chanel, Coco Chanel & Igor Stravinsky avec Anna Mouglalis et Mads Mikkelsen. Une manière comme une autre d’introniser Jan Kounen parmi les grands de ce monde après quelques films de genre, le bide mondial de Blueberry et le succès certain de 99 francs.

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