Un coup de rouge
Le 29 février 2016
L’amour sans filet, mais en couleurs et en chansons : le Vecchiali nouveau est une audacieuse comédie tragique, facétieuse et sans concession.
- Réalisateur : Paul Vecchiali
- Acteurs : Paul Vecchiali, Pascal Cervo, Astrid Adverbe, Julien Lucq, Manuel Lanzenberg
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Durée : 1h37mn
- Date de sortie : 9 mars 2016
- Plus d'informations : http://www.shellac-altern.org/films/344
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http://www.avoir-alire.com/c-est-l-amour-la-critique-du-film
– "C’est l’amour" est à retrouver en intégralité sur CINE+ A LA DEMANDE
– Festival Entrevues de Belfort 2015 – Séance Spéciale
– Mostra internationale de cinéma de Sao Paulo 2015 – Perspective Internationale
– Festival international de cinéma de Mar del Plata 2015 – Panorama
– Festival du cinéma européen de Séville 2015 – Sélection officielle
L’amour sans filet, mais en couleurs et en chansons : le Vecchiali nouveau est une audacieuse comédie tragique, facétieuse et sans concession.
L’argument : Odile soupçonne Jean, son mari, de la tromper. Elle décide de lui rendre la pareille et accomplit sa vengeance dans les bras de Daniel, qui, lui, partage la vie d’Albert.
Un amour irrépressible, inattendu et tragique naît entre Odile et Daniel...
Notre avis : Au générique du nouvel opus de l’inépuisable Vecchiali (depuis il a tourné Le cancre, avec Deneuve, Amalric, Anny Cordy, Françoise Arnoul, Edith Scob et Marianne Basler), des larmes de sang coulant sur fond bleu annoncent la couleur : le rouge sera de mise. Pas celui de l’hémoglobine certes, comme dans les gialli italiens des années 70 auxquels on pense inévitablement, mais le rouge vif d’une écharpe qui appellera celui d’une robe éclaboussant l’écran.
- C’est l’amour - Vecchiali 2015 (c) Shellac
Cette couleur rouge fait planer l’hypothèse d’une issue tragique sur l’histoire d’amour programmée (lorsque la jeune femme annonce à son mari son intention de le tromper), puis précipitée telle un corps chimique par l’apparition de l’acteur au foulard rouge sur l’écran de télévision.
Un amour impossible (elle ne peut ni se résoudre à quitter son mari, ni renoncer à partir) qui semble appartenir au domaine du fantasme et être aussi irréalisable que celui qu’imaginait le protagoniste de Nuits Blanches sur la jetée. Les chansons entendues dans le film soulignent sa proximité avec la peur (Ho paura) et la mort (Hello madame chantée par l’émouvante Simone Tassimot dans le rôle de la mère).
- C’est l’amour - Vecchiali 2015 (c) Shellac
Ces chansons, exécutées sans filet face à la caméra, on pourrait les trouver casse-gueule, voire ringuardes. Elles n’en sont que plus bouleversantes.
Car Vecchiali, à son habitude, n’a peur de rien et sutout pas de l’explicite, de la frontalité, voire d’une forme de naïveté revendiquée. Traitant d’une situation éternelle, archétypale (une variation sur le thème de Tristan et Yseult) mais incarnées dans un contexte actuel, il a trouvé, une fois de plus, une forme singulière pour dire la concomitance du bonheur et du drame, les petits décalages entraînant cette petite souffrance qui peut devenir énorme*.
- C’est l’amour - Vecchiali 2015 (c) Shellac
On retrouve donc avec bonheur le côté résolument théorique, mathématique, des choix de mise en scène, notamment dans la scène de ménage initiale filmée deux fois de suite (le procédé sera repris dans une scène ultérieure), l’homme étant d’abord seul à l’image puis l’inverse : il ne sont pas (plus) ensemble, pas dans le même espace (Vecchiali : Dans chacun des champs, le personnage se présente de la façon la plus favorable pour lui (ou elle). Et le personnage OFF est davantage perçu par le personnage IN comme dur, voire « irrévérencieux ».)*
Sans cesse ce film à la fois léger, ludique, mais en même temps sans concession, intransigeant, confronte, juxtapose ce qui paraît inconciliable : la souffrance avec la gaîté, le pathos du premier degré avec les clins d’œil facétieux (à Genêt, Guiraudie) allant jusqu’au comique vachard (le personnage de l’agent artistique), le naturalisme cru des situations et des corps non formatés avec la stylisation des dialogues littéraires, de la musique, du coloriage qui lui donne un côté album d’enfant. *
Tout cela fait de C’est l’amour une comédie tragique, cruelle, vivifiante, irritante même, mais qui séduit par l’humour provocateur que lui insuffle Vecchiali lui-même dans le rôle d’un père-témoin faussement bienveillant qui n’hésite pas à mettre son grain de sel pour le meilleur ou pour le pire.
- C’est l’amour - Vecchiali 2015 (c) Shellac
*citations extraites du dossier de presse
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