Le 25 décembre 2015
- Voir le dossier : Box-office Hebdomadaire France
Le box-office français est dominé par le distributeur Disney qui exulte des scores de Star Wars, mais se lamente de l’insipidité des résultats du Voyage d’Arlo. Moby Dick, lui, plonge.
Sans concurrence, l’épisode 7 de Star Wars engloutit toute la concurrence et se présente comme le cadeau de Noël attendu par toute une profession un peu malmenée ces derniers mois.
Star Wars : Le Réveil de la force redonne le moral aux exploitants après des mois de résultats assez ternes. Avec 2.705.000 entrées dans 1.093 salles, la franchise de Lucas ne bat aucun record mais s’élève parmi les piliers de ceux qui ont fait l’histoire du 7e art. Un score magnifique qui lui vaut une moyenne formidable de 2.475 entrées par écran. Pourra-t-il finir en tête du classement annuel en 15 jours d’exploitation ? Non, mais au terme de sa carrière, en 2016, il sera évidemment le grand gagnant de l’année 2015, et restera dans les annales comme tel.
Le reste du classement se positionne à des galaxies plus loin, puisque, dès le second du classement, en la personne du résistant Babysitting 2, on rétrograde à seulement 303.000 tickets vendus. Le nouveau chapitre de La Guerre des Etoiles accapare merchandising, marketing, espaces publicitaires, et donc les esprits. La concurrence est déloyale, mais au moins elle permet de compenser l’offre pauvre que les studios et distributeurs concurrents proposent en alternative. Babysitting fait le job avec 1.600.000 entrées dans 553 salles, en 3e semaine. Mais il n’incarne pas la même emphase populaire qu’Astérix, Camping et autre Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu. Trop générationnel, probablement.
Très grosse déception pour Le Voyage d’Arlo qui, malgré les fêtes de Noël, réalise un score indigne d’un Disney / Pixar de saison. Avec 290.000 entrées sans concurrence animée, certes il ne perd que 16% de ses entrées en 4e semaine, mais il dépasse à peine les 1.590.000 entrées. Il aura beaucoup de mal à parvenir aux 3 millions d’entrées. Si il y parvient, ce n’est pas faute d’envie du public (le bouche à oreille est exécrable), mais en raison d’une absence de nouveautés pour enfants jusqu’aux prochaines vacances. Un micro succès sur la durée par dépit, donc un semi échec, ni plus ni moins. En tout cas, un film pour rien pour le studio, qui a perdu des années à développer un projet qui n’enthousiasme personne.
Belle et Sébastien : l’aventure continue perd 25% de ses entrées en 2e semaine, avec 223.000 entrées dans une combinaison très large de 682 salles. Un échec pour Gaumont qui ne rentrera pas dans ses frais avec 524.000 entrées en 15 jours. Les 3 millions du premier volet sont absolument inaccessibles, les 2 millions aussi, reste le million qui sera loin de combler le budget et les frais de marketing.
Lelouch chute sévèrement. Après un bon démarrage, sa rencontre avec Jean Dujardin et Christophe Lambert se traduit par une baisse inquiétante de 56% en 2e semaine. Avec 142.000 entrées, la comédie française n’a pas franchi les 500.000 en 15 jours, ce qui paraissait pourtant acquis huit jours plus tôt.
Spectre franchit les 4.500.000 en 6 semaine, avec 115.000 entrées supplémentaires. Hunger Games est désormais placé au-dessus des 2.500.000 adolescents. Pas mal pour un numéro 4. Les 3 millions demeurent improbables.
Les entrées de La Vie très privée de Monsieur Sim et du Goût des merveilles sont un peu insuffisantes : 76.000 dans 151 salles pour le premier, 67.000 pour le second dans 214. Bacri a largement l’avantage sur Efira. Plus dure sera la gamelle pour Orelsan avec Comme c’est loin. En 2e semaine, la comédie s’abîme avec une perte de 56% entrées, soit 42.000 ados supplémentaires et un total de 141.000 spectateurs qui ont suivi les frasques du rappeur-réalisateur. Maigre.
Plus dure sera la chute pour le Moby Dick de Ron Howard, bide historique aux USA et catastrophe maritime en France avec 52.000 entrées en période de vacances pour sa 2e semaine. Déjà hors du top 10, le film se définit par le plus gros gadin du top 20 avec un plongeon de 62% et une moyenne anémique de 145 par écran. C’est tellement grave qu’Au cœur de l’océan n’a toujours pas trouvé l’oxygène nécessaire pour embarquer 200.000 marins sur sa barque. Le film d’animation allemand Oups ! J’ai raté l’arche fait mieux avec 82.000 entrées en 2e semaine et un total fringant de 179.000 sur la même période. C’est un peu la honte pour Warner qui a pris des risques louables sur ce projet. Il faut le souligner.
Du côté des films cannois, Mia Madre ne bénéficie pas d’un bouche à oreille solide sur la durée (-54% en 4e semaine) ; il peine à franchir les 300.000 après un lancement si prometteur…
Back Home (Louder than Bombs) ne bénéficie pas du même attachement de la part du public qu’Oslo 31 août, avec seulement 17.000 entrées en 2e semaine (-53%). Juliette Binoche dans le très beau film italien L’attente est un peu hors zone (7.567 entrées dans 37 salles, pour sa première semaine). Ce film lumineux méritait bien plus d’égards.
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