Le 18 janvier 2015
- Voir le dossier : Box-office Hebdomadaire France
Les salles de cinéma ont évidemment été sinistrées la semaine du 7 janvier, marquée par des attentats, des fusillades et une marche historique au nom de la liberté d’expression. Retour sur les chiffres.
Les salles de cinéma ont évidemment été sinistrées la semaine du 7 janvier, marquée par des attentats, des fusillades et une marche historique au nom de la liberté d’expression. Retour sur les chiffres.
Huit sorties se sont retrouvées lâchées dans les salles le mercredi 7 janvier 2015. Jour historique, noire pour l’histoire du pays, où l’on voyait une équipe de rédaction balayée par la haine, assassinée pour avoir fait rire. Cette semaine-là, marquée par deux autres fusillades, le jeudi 8 et le vendredi 9, la France a été Charlie, et l’a manifesté massivement le dimanche 11. On a tous été Charlie, et l’on n’avait donc vraiment pas envie d’aller au cinéma.
Quelles conséquences, a posteriori, pour le B.O. hexagonal ? Le public n’a tout simplement pas calculé la présence des 8 nouveautés sur les écrans et plus de la moitié du top 20 a perdu entre 55 et et 80% de leurs entrées. La 10e position nationale se retrouvait même à 65.000 entrées (Timbuktu (-16%, seul film stable !), quand une semaine plus tôt Whiplash atteignait les 122.000 spectateurs à cette même place.
Il est vrai que, la semaine du 7 janvier, outre les attentats, était aussi caractérisée par le début des soldes et la fin des vacances scolaires, deux étapes qui entament chaque année la fréquentation globale.
Aussi, en première place, La Famille Bélier a su visiblement apporter du réconfort aux Français : le feel-good movie ne perdait que 46% de sa fréquentation, demeurant leader avec 620.000 entrées dans 814 salles, sa plus grosse couverture depuis son lancement. A la fin de cette semaine tragique, la comédie flirtait avec les 4 millions.
Invincible, seconde réalisation d’Angelina Joli, lancée avec une belle promotion, s’accapare de la deuxième place avec 242.000 entrées dans seulement 315 salles. Au vu du contexte, c’est un beau score. D’ailleurs, le thriller autour du psycho-killer Guy Georges, L’affaire SK1 peut aussi souffler, après avoir convaincu 167.000 clients d’ajouter un peu de noirceur dans leur quotidien, lors d’une semaine pourtant chargée. Sorti dans 247 salles, le film, distribué par SND, s’offre une moyenne relativement élevée dans ce contexte (677, contre 771 pour Invincibles).
Toutes les autres nouveautés ont été ignoré par le public : Captives d’Atom Egoyan rate le top 10 avec 57.000 spectateurs dans 181 salles. La sélection cannoise et la présence de Ryan Reynolds n’auront pas réussi à le porter plus haut. Chic, comédie vieillotte avec Fanny Ardant, fait partie des dommages collatéraux (46.000 entrées dans 210 salles), Queen and country, qui devait marquer le retour aux affaires du vétéran John Boorman, n’a compté que 34.000 curieux dans 90 cinémas. Valentin Valentin de Pascal Thomas, comédie irrésistible, avec une affiche qui sentait bon le théâtre de boulevard, a été un pur désastre : 31.000 entrées sur 197 sites. Hard day a surtout connu "a hard week" (15.000 entrées dans 63 salles).
Les gadins les plus spectaculaires sont dans l’ordre... Le Père Noël (-92%, 3.657), Astérix le domaine des dieux (-79%, 47.068), Paddington (-78%, 78.158), Le Chant de la mer (-78%, 5.060), Nature (-77%, 7.611), Les Pingouins de Madagascar (-75%), Hunger Games 3 (-75%), Cold in July (-72%), Dumb and Dumber To (-72%), Benoît Brisefer (-70%)... La liste des sinistrés est longue et frappe en priorité les productions enfantines.
Les rescapés, en ces temps insupportables, outre le magnifique Timbuktu qui gagnait en fait 300 salles, ont pour titres Les Héritiers (-19%, 45.801), et Marie Heurtin (+29%, 3.750). Ce dernier, seul film à progresser durant la semaine, profitait de 20 salles supplémentaires. Sur la durée (9 semaines d’exploitation), le film de Jean-Pierre Améris a su mobiliser 248.000 spectateurs.
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