Birthright T.2 . L’Appel - La chronique BD

Mikey est un enfant disparu dans un monde fantastique, Terrenos. Revenu dans la réalité, il cherche à sauver les deux mondes, avec l’aide de son frère aîné désormais moins âgé que lui. Pourtant, la quête du héros cache des parts d’ombre, et les deux mondes recèlent bien des obstacles pour que la lumière arrive à vaincre les ténèbres...

© Delcourt

Quand Birthright a commencé, on pouvait s’attendre à un Narnia croisé avec Jumanji... Il n’en a rien été : la greffe fantastique a parfaitement pris grâce à un scénario bien ficelé, qui se retrouve dans ce tome 2, qui assure une belle continuité. Dans le premier opus, un premier mage succombait à Mikey, ce héros torturé, et l’on s’attendait à voir un second (de cinq) mordre la poussière. Non, la série promet d’être plus tortueuse, plus longue et plus épaisse. C’est un devin envoyé par l’autre monde qui se met en travers de la route de Mikey, lui-même possédé par un démon au service du Mal absolu, le Roi Dieu Lore. Inutile de rentrer dans les détails, mais les revirements et surprises sont à nouveau au rendez-vous, et les personnages prennent de plus en plus de consistance, pas seulement Mikey, mais bien tous ceux qui l’entourent, depuis sa famille dans le monde réel jusqu’à ses amis du monde parallèle. Les multiples flash-backs sont à nouveau bien exploité, sans perdre le lecteur pour autant, afin de placer le cheminement du héros, son apprentissage, mais aussi ses souvenirs avec son frère, son père, sa mère... Autant d’atouts qui sont des gages pour poursuivre avidement une série bien embarquée.

© Delcourt

Aussi étrange que cela puisse paraître, Birthright ne tire pas sa force de ses mondes inventés, de ses combats légendaires et de son bestiaire magique. En vérité, ces éléments sont même un peu kitsch, avec un charme un peu désuet, et les scènes de combat sont par exemple assez lourdes et attendues. Le méchant de la série n’a pas un aspect particulièrement effroyable ou inquiétant, il est même plutôt drôle dans son genre, mais c’est surtout sur la frontière entre le Bien et le Mal que tout se joue. Chaque caractère doit être replacé dans un contexte, chaque action a des conséquences qui peut être envisagée de plusieurs points de vue... C’est en tout cas vers ce quoi Birthright semble nous emmener. Le traditionnel combat Bien et Mal d’un monde de fantasy peut être revisité, le héros peut être déchu, le Mal peut triompher... Du moins jusqu’au prochain tome.

Courageux sans être ambitieux, L’Appel surfe désormais sur la psychologie plus que sur le côté Donjon et Dragons. Certes, de nouvelles armes étranges font leur apparition au bon moment pour vaincre tel magicien, de nouveaux territoires du monde étrange de Terrenos sont découverts, mais au final on retient davantage l’atmosphère de suspicion, les différents sacrifices de chacun et les retrouvailles de deux frères.

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