Le 31 décembre 2014
- Voir le dossier : Bilan 2014
Parlons télévision. aVoir-aLire vous propose les plus belles découvertes de cette année 2014 en matière de série. Il y en a pour tous les goûts.
Parlons télévision. aVoir-aLire vous propose les plus belles découvertes de cette année 2014 en matière de série. Il y en a pour tous les goûts.
– Le Top 10 de la rédaction
– Tous les disparus de 2014
– Bilan 2014 : les films fantastiques et d’épouvante de l’année
– Bilan 2014 : les 50 films indépendants de l’année
– Bilan 2014 : les comédies françaises
– Bilan 2014 : état des lieux du cinéma américain
– Bilan 2014 : le top 10 des séries
– Les Meilleurs Albums de 2014
– Les affiches les plus belles de 2014
– Les affiches les plus laides de 2014
A l’orée des années 2000, la production télévisuelle a brutalement muté. Les séries telles qu’on les connaissait ont évoluées pour se rapprocher d’un style plus semblable à celui du cinéma. Le schéma narratif, jusqu’alors enchaîné à la composition d’épisodes interdépendants, s’étire désormais de saisons en saisons. Après avoir longtemps été dénigré par l’industrie filmique, le petit écran a trouvé dans ces changements un souffle nouveau. Chaque rouage de la machine hollywoodienne a d’ailleurs vu dans cette nouvelle formule une manne inespérée. Producteurs prestigieux, metteurs en scène reconnus et comédiens aguerris se retrouvent désormais souvent au casting de nouveaux projets télévisés.
Parmi les plus belles découvertes de 2014, on trouve de superbes créations aux prestigieux géniteurs : Steven Soderbergh, Juan Antonio Bayona ou Bruno Dumont. De la cité des Anges à la petite lucarne, les étoiles rayonnent de l’énergie du changement.
P’tit Quinquin (Quatre épisodes)
Avec P’tit Quinquin, série plébiscitée dès sa sortie par l’ensemble de la critique française, Bruno Dumont s’expose et explose en une myriade de fragments cinématographiques. De La vie de Jésus à Camille Claudel 1915, le réalisateur français ne s’était jusqu’ici pas distingué par son sens de l’humour. Sans trahir l’essence de son style, Bruno Dumont cadre les paysages verdoyants de la Côte d’Opale avec le souci technique d’un maître flamand. Et si ses références ne varient pas d’un coup de pinceau, l’usage du format Scope est cette fois-ci mis au goût du rire. Tourné avec des acteurs amateurs, P’tit Quinquin surprend autant qu’elle bouleverse. Petit miracle mâtiné de consanguinité, la série commandée par Arte abat les cartes de l’Humanité. Le commandant Van der Weyden, flanqué de son acolyte Rudy Carpentier, mène l’enquête. Une femme démembrée a été retrouvée dans le ventre d’une vache. « La bête humaine... C’est du Zola, mon commandant » résume le lieutenant. Et Van der Wayden de rétorquer « Arrêtez de philosopher, Carpentier. »
Penny dreadful (Saison 1)
Baptisée d’après un type de publication populaire au XIXème siècle, en Angleterre, Penny dreadful partage avec ces histoires à la petite semaine un certain goût du sordide. A l’instar de ces récits horrifiques, édités sur du papier médiocre et vendus un penny, la nouvelle série de John Logan (le scénariste de Skyfall) brasse les grands classiques de la littérature d’épouvante. Dans le dédale des huit épisodes d’approximativement une heure, monstres et chimères se terrent dans les recoins de nos peurs enfouies. Succubes et démons grouillent sur les pavés humides d’un Londres victorien. Dorian Gray, Dracula, Van Helsing, la créature de Frankenstein, Jack l’éventreur, tapis dans l’ombre, attendent leur heure.
S’affranchissant adroitement des entraves que sont ces références, Penny dreadful compose un univers sombre et cabalistique. La reconstruction historique se fait témoin d’une Angleterre insondable où les chimères se parent de brume aussi bien que de terreur. Porté par un casting exemplaire, de Timothy Dalton à Josh Harnett et Harry Treadaway, la série brille davantage par la qualité de son écriture que l’originalité de sa facture. Eva Green dont le jeu atteint son paroxysme dans une longue séquence d’exorcisme, transporte d’horreurs en émois. Petit théâtre de la laideur humaine, Penny Dreadful est une création romanesque à l’esthétique saturnienne. Si le genre gothique est tombé en désuétude ces dernières années, voici pourtant la preuve de son infinie contenance. « No more let Life divide what Death can join together. » - Percy Shelley.
True detective (Saison 1)
Portée aux nues tant par le public que la critique, la série de Nic Pizzolatto impacte le genre policier par sa qualité formelle. True Detective retrace l’enquête de deux inspecteurs de la Louisiana State Police, Rust Cohle et Martin Hart, chargés de résoudre le meurtre d’une jeune femme coiffée de bois de cerfs et tatouée de dessins sataniques. Polar télévisuel d’excellente facture, la série relègue l’intrigue au second plan. Elle s’attache à peindre la Louisiane et ses bayous aux couleurs macabres du Sud. La ferveur religieuse s’accouple avec l’horreur de l’Histoire et engendre un monstre tapis sous la vase des marais. La relation seule qu’entretiennent les officiers éclaire les ténèbres. A eux deux, Matthew McConaughey et Woody Harrelson vampirisent l’écran. Aux frontières du délire, il n’y a de la place pour rien d’autre.
Game of Thrones (Saison 4)
Pourquoi Le trône de fer ? Parce que cette série emblématique d’HBO demeure plus que jamais un incontournable du petit écran. Les téléspectateurs, toujours plus nombreux, attendent chaque année fébrilement le retour des intrigues dans cet univers imaginaire, en Westeros. Pour cette quatrième saison, HBO a mis à nouveau les petits plats dans les grands avec un budget de 6 millions de dollars par épisode. Les réalisateurs disposent donc de moyens somptuaires pour une série télé pour mettre en scène des effets spéciaux, des combats grandioses, des paysages variés et évidemment de nombreux personnages. Car si Le trône de fer passionne à ce point depuis maintenant 4 ans les téléspectateurs, c’est avant tout en raison de ses protagonistes, qui sont en constante évolution. Loin de tout manichéisme, cette adaptation de l’oeuvre de George RR Martin démontre toute la complexité psychologique de ses personnages. Le trône de fer continue de passionner par ses alliances de circonstances. Par ailleurs, il fait toujours preuve d’une violence des plus débridées, ce qui lui confère un aspect réaliste par rapport à la brutalité supposée de l’époque médiévale. Une violence qui trouve son apogée lors d’un l’épisode 9 mis en scène par le cinéaste viscéral qu’est Neil “The descent” Marshall.
La violence est au demeurant le leitmotiv de cette quatrième saison dont la phrase “all men must die” est bien plus qu’un slogan. Les meurtres sont légion et les personnages les plus charismatiques ne sont à cet effet pas plus protégés que les autres. Lors de l’épisode 8, on a droit à un meurtre particulièrement sanglant qui risque de choquer nombre de spectateurs et de marquer durablement ceux qui s’en seront remis. Voilà autant de raisons qui justifient le visionnage du nouvel opus de cette série. Quoi qu’il arrive, la prochaine saison proposera sans nul doute un spectacle médiéval des plus prenants. Vivement la suite !
Critique par Nicolas Bonnes.
The walking dead (Saison 5)
The walking dead continue sa progression rampante jusqu’aux cimes de la gloire. Adaptation de la bande-dessinée de Robert Kirkman, la série n’a de cesse de rallier des fidèles à sa horde de morts-vivants. Après une quatrième saison déliquescente, Frank Darabont a insufflé une seconde vie à son univers apocalyptique. La construction dynamique de chaque épisode attise la curiosité du téléspectateur et décuple son intérêt. L’introduction et la conclusion de chacun d’entre-eux est soigneusement taillée dans la chair de ses protagonistes. Cette nouvelle saison marque un pas de plus vers le morbide et l’horreur assumés. Les personnages embrassent peu à peu leur nouvelle humanité. Carl s’enlise peu à peu dans la démence, Rick s’éprend de ses démons, Carol s’affranchit de son passé, Tyreese questionne sa culpabilité. Cannibales et vagabonds s’efforcent de survivre sur les vestiges d’un monde perdu. On ne peut qu’espérer que les morts continueront leur marche chancelante vers d’autres épisodes encore plus sanglants, plus imprévisibles, plus définitifs.
Masters of sex (Saison 2)
Sex is science. Il n’est de malsain dans l’acte sexuel que le caractère pervers que la morale veut bien lui donner. Masters of sex met en scène le quotidien professionnel et affectif de deux chercheurs spécialisés dans l’étude des comportements sexuels. William Masters et Virginia Johnson traitent chaque spasme, chaque torsion, chaque sécrétion avec la curiosité froide de scientifiques. La série prend le contrepied de nombre de créations explicitement sensuelles ou racoleuses et tire de son recul une délicatesse tout à son honneur. Plus encore que la précédente, cette saison explore la sexualité sous une infinité de formes : l’homosexualité, la question du genre, la notion de masculinité, la quête de jouissance... Pudique et ingénieuse, la série de Michelle Ashford fait le parallèle entre les avancées laborieuses de la science et les bouleversements moraux qu’expérimentent ceux qui y participent.
The knick (Saison 1)
Steven Soderbergh pousse les portes du bloc d’opération et installe le spectateur dans l’amphithéâtre d’un hôpital. The Knick suit les tâtonnements d’un groupe de chirurgiens dans le New-York du début du vingtième siècle. Suspendu à leurs scalpels, l’avenir de la médecine se soumet au bon vouloir d’Asclépios. De révolutions en déceptions, les pionniers de la science moderne rivalisent d’inventivité et dépassent les limites de notre nature. La réalisation, remarquable, fait l’autopsie du genre télévisuel médical. L’expérience de Soderbergh comme cinéaste du grand écran suinte à travers chaque plan d’ensemble, et la poigne de fer du metteur en scène magnifie tant la photographie que le cadrage.
Fargo (Saison 1)
Joel et Ethan Coen s’attaquent à coups de pic à glace à la frontière ténue entre petit et grand écran. Inspirée par l’univers du film de 1996, Fargo retrace l’arrivée de Lorne Marlvo dans la ville de Bemidji dans le Minnesota et l’influence destructrice qu’il aura sur la population locale. Si la série se targue de reprendre les codes du long-métrage mythique, le créateur Noah Hawley n’en omet pour autant pas de rendre hommage à ses instigateurs. Le casting, déraisonnablement excellent, excite l’imagination. Billy Bob Thornton, Martin Freeman, Colin Hanks, Bob Odenkirk ou encore Keith Carradine rivalisent de sagacité. Eblouissante réussite tragi-comique, Fargo travestit les attentes des spectateurs en fantasmes morbides et burlesques. La neige est maculée de rouge. On aura rarement vu quelque chose d’aussi cocasse.
Hannibal (Saison 2)
Tranche de mythe soigneusement emballée sous-vide, Hannibal met en scène la relation d’un profileur consultant pour le FBI et du psychiatre Hannibal Lecteur, sociopathe cannibale. En s’appropriant le personnage de tueur en série créé par Thomas Harry, Bryan Fuller dissèque les attentes des téléspectateurs pour leur servir, saupoudrées d’une pince d’ironie, en buffet froid.
Cette nouvelle saison ne manque pas d’employer les ingrédients ayant donné à la précédente sa consistance. Les scènes de cuisine d’Hannibal, chirurgicalement orchestrées, mêlent l’horreur à la comédie et l’on se prend à saliver devant la préparation de ravioles d’homme mûr accompagné de sa crème foisonnée truffée. Mads Mikkelsen, virtuose jusque dans ses moindres intonations, donne corps à l’inimaginable. L’introduction de Michael Pitt dans le rôle d’un ploutocrate fou à lier nous donnerait la chair de poule, si l’on ne craignait pas de se la faire arracher pour en faire des papillotes. Attestant d’une gestion exemplaire du rythme scénaristique, Hannibal trouve son équilibre dans la fluidité de ses intrigues et manie les cliffhangers avec la maestria d’un grand Chef.
Helix (Saison 1)
La nouvelle série du créateur de Battlestar Galactica injecte dans les pupilles des spectateurs une tension blanche comme neige. Une équipe de scientifiques enquête sur une redoutable maladie dans un centre de recherche en Arctique. La survie de l’humanité est entre leurs mains. Il suffirait de peu pour que l’on croie à un remake de Carpenter. Helix incube à la lumière artificielle d’une base infectée. Episode par épisode, la série distille ses mystères au compte-goutte. Rigoureusement classique dans sa construction, elle expédie rapidement les sous-intrigues sans pourtant en éventer les secrets. La mise en scène aseptisée place l’écriture au cœur de l’intérêt télévisuel. Si Helix s’avère pauvrement dialoguée, son scénario porte les fruits noircis de l’angoisse. La terreur diffuse qui l’anime lui donne les contours mal-définis d’une hydre à plusieurs têtes.
A retenir également de cette année 2014 :
– A voir : From dusk ’till dawn, Sons of anarchy, Real humans, The affair, The strain
– La série comique : The spoils of Babylon
– La série policière : Broadchurch
– La série horrifique : American horror story
– La série dramatique : Rectify
– Les plus surestimées : Orange is the new black, The leftovers
– Les déceptions : Constantine, The flash, The 100, Extant, Top of the Lake, Utopia, Black Sails
– Les plus navrantes : Tyrant, Bates Motel
– Le Top 10 de la rédaction
– Tous les disparus de 2014
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– Bilan 2014 : les comédies françaises
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– Les Meilleurs Albums de 2014
– Les affiches les plus belles de 2014
– Les affiches les plus laides de 2014
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