Bilan 2014 : état du cinéma américain en France

Aucun film américain dans le top 3 annuel, du jamais vu depuis 1990... Le cinéma américain représentait toutefois 49% des entrées au 24 décembre.

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Alors que le top 10 annuel américain est constitué exclusivement de franchises, produits dérivés (Lego), suites et autres remakes, voici un état des lieux du cinéma américain, hors production indie, traitées ici, sur notre territoire.
Le numéro 1 américain de l’année a pour titre Le Hobbit : la bataille des Cinq armées, un carton qui, au 24 décembre, s’établissait déjà à 3.018.000 spectateurs, et qui pourrait encore aligner 1 million d’entrées supplémentaires lors de sa 3e semaine d’exploitation. Pas de doute, le film de Peter Jackson est une oeuvre colossale, culte, qui se dirige vers les 5 millions d’entrées.

Deuxième annuel pour un film américain distribué en France en 2014, La planète des singes : l’Affrontement. Les retrouvailles de César avec le public français a été caractérisé par un bain de foule, avec 3.778.000 spectateurs, soit le 2e plus gros score de l’été, derrière Lucy de Besson (5.191.000). Dragons 2 suit avec 3.366.000, mais on pouvait espérer voir le film d’animation de Dreamworks, qui avait bénéficié de nombreuses avant-premières et d’une présentation à Cannes, dépasser les 4 millions d’entrées. Il n’est pas rare en été que les 5 millions soient franchis par un film de ce genre à cette saison privilégiée de l’année (Ratatouille, L’âge de glace, Shrek, Madagascar...). Rio 2 est l’autre succès animé de 2014, avec 3.260.000 oisillons, contre 2.376.000 perroquets en 2011, pour le premier morceau. Dans le genre film 3D pour gamins, Maléfique, relecture Disney de La Belle au Bois dormant, a été un beau succès pour Angelina Jolie (en tant qu’actrice, elle en avait bien besoin) : 1.955.000 preux chevaliers et princesses. C’est mieux que l’insipide Turtle Ninjas (1.783.000), qui a toutefois réalisé le plus gros buzz de la saga, ou La Grande aventure Lego (1.513.000), qui pouvait faire mieux au vu de son tapage nord-américain. On ne mentionnera même pas les 613.000 casse-croûtes de L’île des Maim-Nimaux, passé inaperçu, battu par Planes 2 (971.000) qui n’a pourtant pas volé bien haut, ou encore Clochette et La Fée Pirate, énième spin-off girlie de Peter Pan qui a séduit 1.043.000 spectatrices en herbe. Dreamworks a été peu chanceux avec M. Peabody et Sherman (1.415.000) mais Les Pingouins à la rescousse, sorti à Noël, a profité de l’absence de concurrence pour faire un score de circonstance (800.000 en première semaine). Paddington est un film britannique, on ne le mentionnera donc pas.

Les films de super-héros. Alors que les USA l’ont classé 7e annuel, la France aussi positionne X-Men Days of Future Past à cette place avec 3.385.000 entrées, un carton, le plus gros de la saga devant X-Men le commencement (2.096.000) ou L’affrontement final (2.807.000). Attention, Hunger Games : La Révolte partie 1, avec 3.015.000 en 5e semaine, devrait profiter de la fin des vacances pour le doubler et dépasser les 3.140.000 de L’embrasement, sorti un an auparavant. Peut-on espérer voir le final de Hunger Games, l’an prochain, enfin franchir les 4 millions ? Les autres films de super-héros n’ont pas excellé cette année, loin des scores occupés jadis par Spider-Man qui se hissait au-dessus des 5 millions à chaque aventure. L’homme-araignée n’est plus que l’ombre de lui-même avec 2.300.000 entrées pour The Amazing Spider-Man 2, un mauvais numéro, battu par Les Gardiens de la galaxie, gloubi boulga Marvel, d’un kitsch assumé, mais qui a su parler aux besoins d’originalité des spectateurs, avec 2.323.000. Pas mal pour un premier volet, mais on se situe loin du top 10 et du score américain mirobolant. Captain America 2 a doublé le score du premier volet avec 1.921.000. Les héros musclés du roman graphique 300 ont su gonfler le moral des troupes, chez Warner, avec 1.563.000 entrées pour cette suite tardive qui ne s’imposait pas. Un résultat digne, loin des 376.000 entrées de Sin City : J’ai tué pour elle, une déconvenue à la hauteur du bide américain.

Autres héros, même s’ils ne sont pas super-héroïques, la créature Godzilla a sauvé les humains des assauts de ses potes monstres, mais 1.361.000 entrées pour un film qui a suscité tellement de buzz, c’est assez ridicule (surtout quand on voit qu’il n’a pas su rattraper la suite de 300 !). Noé a été le second péplum de l’année, avec 1.318.000 entrées, loin devant Hercule de Brett Ratner, avec The Rock (795.000) et surtout La légende d’Hercule de Renny Harlin, qui a trébuché à 235.000 amateurs de séries B. Pompéi a eu une certaine chance en rassemblant au sein de sa cité 715.000 romantiques, au vu de ses qualités médiocres. Sorti le 24 décembre, Exodus : Gods and Kings de Ridley Scott, est parti pour battre toutes les autres épopées de ce genre, nonobstant le flop étasunien, puisqu’il aura du mal à dépasser les 80M$ sur son propre territoire.
Les autres gros bras de cette année étaient représentés par Stallone et sa clique de mercenaires dans Expendables 3, qui avait fuité sur la toile peu avant sa sortie en salle. Avec 1.063.000 entrées, le film a été une déception, mais réalise un carton par rapport aux performances en solo de Stallone dans Match Retour (135.000), sous Rocky grabataire avec Robert de Niro, ou de Schwarzenegger dans Sabotage (116.000). A côté, les 632.000 entrées de Homefront avec Jason Staham et James Franco, film écrit par Stallone par ailleurs, ont été une très bonne surprise pour le distributeur Wild Bunch.
Dans l’action, on retiendra la forme de Liam Neeson, dans l’attente de Taken 3 (sortie en janvier 2015), qui a réalisé un beau score avec Non-Stop (1.228.000), alors que le polar ne lui a pas réussi (Balade entre les tombes a à peine dépassé les 200.000 en octobre). Brick mansions de Camille Delamarre avec Paul Walker, David Belle et RZA, n’a pas été le plus beau des hommages pour la star de Fast and Furious, décédée quelques mois avant la sortie du remake de Banlieue 13, avec 319.000 entrées. Fury (Brad Pitt), Equalizer (Denzel Washington) et Dracula Untold, respectivement dans le film de guerre musclé, le polar violent, et le biopic guerrier, ont réalisé des score équivalents (768.000, 729.000 et 635.000). N’oublions pas le passage discret sur nos écrans du film d’espionnage à l’ancienne The Ryan Initiative de Kenneth Brannagh avec Chris Pine et Keira Knightley, qui n’a pas su dépasser les 500.000 tickets (452.000 pour le dernier Jack Ryan).

Au-delà de Hunger Games, deux autres franchises pour ado ont su faire parler d’elles cette année, en l’occurrence Le Labyrinthe et Divergente. Succès inattendu et colossal pour ce premier, issu de la Young Adult literature avec 3.128.000 spectateurs, devant Samba à 20.000 entrées près. Quelle surprise ! Le second, également un gros succès en librairie et en salle avec 1.490.000, a révélé Shailene Woodley, jeune vedette pleine d’avenir, également séduisante dans le mélo creux Nos étoiles contraires (millionnaire) et aperçue dans une production indie de Gregg Araki (White Bird). Les autres films pour teenagers ont déçu, Vampire Academy (72.000) et The Giver (256.000) ont été des échecs, quand Le 7e fils, qui avait vu sa date de sortie repoussée deux fois cette année, a démarré sa carrière à 190.000 spectateurs pendant les vacances de Noël, un score toutefois encourageant. Notons les 814.000 amateurs de rythmes urbains de Sexy Dance 5, qui régresse par rapport à ses prédécesseurs, mais se retrouve bien loin de l’échec américain qui fut impitoyable (moins de 40M$). En France, c’est un vrai succès ! Peut-on inclure Annabelle dans la catégorie des films pour ados ? Avec ses 1.538.000 pantins, cette poupée de malheur a triomphé comme peu de films de genre ont su le faire dans le passé de par chez nous. On vous invite à lire notre bilan sur le cinéma d’épouvante. ICI
Si 2013 avait été proclamée année de la science-fiction avec des sorties comme Gravity, Oblivion, Star Trek into darkness, le genre aura été plus discret en 2014, malgré l’étincelante sortie de Interstellar de Christopher Nolan, qui n’aura pas franchi les 3.000.000 (2.600.000). Il est suivi par les 4e aventures nanardesques des Transformers, qui sont parvenues malgré tout a être cautionnées par 2.300.000 fans hardcores de cette bouillie filmique. Divergente (1.492.000), Godzilla (1.300.000) suivent. Sans oublier Edge of tomorrow, plutôt bien apprécié par le public après un démarrage poussif. Tom Cruise qui revivait le Débarquement sur les plages de Normandie face à l’envahisseur extra-terrestre, a réussi à convaincre 1.207.000 spectateurs de lui faire confiance, quand le médiocre Transcendance avec Johnny Depp, en chute libre, s’écrasait à 780.000 spectateurs. Le remake de Robocop a fait illusion pendant 2 semaines, avec un total de 676.000 entrées. Finalement, le genre S.F. a surtout brillé grâce au Besson, encore une fois, un film français donc, que personne n’attendait, et qui a fini au-dessus des 5 millions.

On ne manquera pas de mentionner le peu d’attrait de la comédie américaine dans nos salles, elle ne semble ne faire rire personne, échouant à réitérer les scores de Projet X ou Very Bad Trip, et donc à dépasser le million. Triple alliance avec Cameron Diaz, un sacré navet, a soulevé l’adhésion de 810.000 working-girls, ce qui est mieux que les 531.000 entrées de Sex Tape. La comédie de campus Nos pires voisins a su fédérer l’inscription de 723.000 membres dans sa fraternité. Un beau score pour Zac Efron et Seth Rogen. Les deux comparses ne sont pas habitués (ou "plus" dans le cas d’Efron), a de pareils scores. Mise à l’épreuve de Tim Story avec Ice Cube et Kevin Hart, a calé à 8.336 amateurs de Buddy movies quand Match Retour qui opposait Stallone et De Niro faisait dans un genre semblable 130.000 entrées. Récemment Dumb et Dumber De a attiré 147.000 nostalgiques en première semaine, quand le premier titre avait réalisé un total de 630.000 grunges en 1995. Comment tuer son boss 2 est un vrai désastre au B.O. mondial, avec un premier jour France à 8.800 entrées quand le premier volet avait fini sa carrière à plus de 800.000 spectateurs. Blackout Total de Steven Brill avec Elizabeth Banks, pourrait presque se réjouir de ses 100.000 entrées à côté !

N’oublions pas, pour finir, les productions à Oscars. Qu’elles soient nominées ou non, nous allons énumérer les films au potentiel de récompenses (Golden Globes...)...
Sorti fin 2013, Le Loup de Wall Street avec Leonardo DiCaprio, a réalisé l’essentiel de sa carrière cette année, avec un total mirobolant de 3.000.000. Superbe score pour Scorsese. Le David Fincher, Gone Girl, a surpris, et a permis à Ben Affleck de se réconcilier avec les cinéphiles (1.800.000). 12 years a slave de Steve McQueen est l’un des films de l’année. Son score (1.696.000) était prodigieux dans son genre. Wes Anderson à 1.472.000 (The Grand Budapest Hotel), George Clooney à 1.288.000 (Monuments Men), Woody Allen à 1.051.000 (Magic in the Moonlight), Ben Stiller à 973.000 (La vie rêvée de Walter Mitty) ont tous trouvé leur public. Tout comme la coproduction britannique, Philomena de Stephen Frears avec Steve Coogan (722.000). American Bluff de David O’Russell avec Bradley Cooper et Jennifer Lawrence est en revanche une déception avec 644.000 entrées. Le film avait reçu 10 nominations aux Oscars. Dans le même genre, académique, mentionnons Dans l’ombre de Mary, la promesse de Walt Disney de John Lee Hancock avec Emma Thompson, Colin Farrell, Tom Hanks et La Voleuse de livres de Biran Percival Avec Emily Watson, deux échecs (212.000 et 126.000 entrées). Un été à Osage County de John Wells, avec Meryl Streep et Julia Roberts a eu plus de chance en dépassant les 520.000. Entre rire et larmes, ce mélo avait divisé la critique.

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