Le 15 décembre 2014
- Voir le dossier : Bilan 2014
D’Annabelle à Alleluia, en passant par Horns, Rec 4, Babadook et American Nightmare 2, retrouvez ici le bilan des productions horrifiques sorties dans nos salles en 2014. Elles ne sont pas légion et sont même souvent médiocres...
Rétrospective de l’année 2014 : le cinéma d’horreur. Il était exsangue en 2014. Chronique d’une agonie.
Gérardmer, Sitges, L’Etrange Festival, Bruxelles, Neuchâtel, le PIFFF… Les festivals spécialisés ont beau se tenir fidèlement ouverts aux cinématographies du fantastiques, les salles, elles, se réservent le droit du boycott depuis de nombreuses années conduisant les distributeurs à ne plus proposer ce type de spectacles aux jeunes audiences pourtant friandes de ce type de programmes dégénérés.
Paradoxalement, alors que le nombre de productions horrifiques ayant été particulièrement bas dans nos cinémas, l’un des plus gros succès annuel est aussi un film surnaturel à tendance horrifique : Annabelle, nanar patenté, avec sa poupée assez minable sous-exploitée, a su profiter d’une campagne de promotion exceptionnelle orchestrée par Warner pour attirer plus de 1.500.000 spectateurs, devenant derrière L’Exorciste, le plus gros succès du genre en France, devant Conjuring : Les Dossier Warren, dont le film était le spinoff. Des polémiques sur le retrait de copies dû aux incivilités des jeunes spectateurs ont accompagné la carrière du film, de quoi asseoir un peu plus le statut de film culte auprès de la jeunesse française.
Les autres succès horrifiques en France en 2014 ont eu pour titre Paranormal activity : the Marked ones de Christopher Landon, un autre spinoff, latin cette fois-ci, qui ouvrait l’année à 562.000 amateurs de documenteur. Bon score pour un produit vite torché sur lequel Paramount a fait un bon travail promotionnel.
Dracula Untold, flop notoire pour Universal aux USA, a su faire de la légende de Bram Stoker, un petit succès hexagonal : le film de Gary Shore s’est installé convenablement dans le top 80 annuel avec 635.000 amateurs de fantastique. Ce biopic épique et guerrier, s’éloignait toutefois des productions horrifiques inhérentes aux productions de vampire.
Révélation indéniable en provenance d’Australie, le formidable Mister Babadook de Jennifer Kent n’a pas su trouver son public en salle (130.000), mais a connu une belle sortie vidéo et est devenu culte grâce à un écho presse très favorable.
Déception pour Rec 4 Apocalypse, de Balaguero qui a été assassiné par la presse et le public. Même pas 270.000 spectateurs, contre 362.000 entrées pour le volet humoristique 3, 493.000 entrées pour le 2, et plus de 540.000 pour le premier opus qui était devenu l’un des plus gros succès pour une production horrifique jamais sortie en salle. Le film ibérique était, il est vrai, un authentique film de terreur qui a marqué le genre.
Parmi les sorties déviantes, soulignons la suite de American Nightmare, Anarchy de James DeMonaco qui a largement dépassé le segment originel : 537.000 pour le 2 contre 367.000 pour le 1.
Dans un genre semblable, on attend beaucoup de Cold In July délicieux thriller sombre de Jim Mickle avec Michael C. Hall (Dexter) qui sortira enfin le 31 décembre, après un passage par Cannes, en sélection parallèle.
Si Catacombes de John Erick Dowdle, sorti dans peu de salles en août, peut s’estimer heureux de ses 200.000 entrées, The Baby (The Devil’s due de Matt Bettinelli-Olpin, infâme navet sorti par la Fox en mai sur le mode du documenteur également, mais foireux, réalisait 180.000. C’était encore trop ! 352.000 pour Délivre nous du mal de Scott Derrickson avec Eric Bana, film de rentrée… c’est pas si mal dans ce contexte.
Les 194.000 cornes de Horns de Alexandre Aja avec Daniel Radcliffe ont été désastreuses ! Le mélange de genres, entre humour Z, romance et gore a déconcerté. Au moins, le réalisateur français qui adaptait un roman signé du fils de Stephen King, Joe King, peut se rassurer en se disant qu’il a réalisé l’un des produits les plus originaux de cette années 2014. Un ovni donc...
Le reste des productions du genre ont été des échecs impitoyables. La comédie Les sorcières de Zugarramurdi de Alex de la Iglesia est à l’image du cinéma espagnol, inexistante, Dark Touch de Marina de Van, le belge L’Etrange Couleur des larmes de ton corps de Hélène Cattet et Bruno Forzani, le trash Big Bad Wolves de Aharon Keshales et Navot Papushado, Ablations, de Arnold de Parscau, pourtant remonté après Gérardmer où il avait été présenté, et le valeureux Alleluia de Fabrice du Welz, remarqué à Cannes, L’Etrange et le PIFFF ont tous essuyé des revers impitoyables.
Rien d’autre à signaler dans ce mauvais genre, il faudra attendre février 2015 et la sortie providentielle de It Follows pour découvrir l’une des meilleures productions horrifiques de ces 10 dernières années. Vous voilà prévenus.
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