Before the dawn heals us

Après Dead cities, red seas and lost ghosts paru en 2003, il semblait difficile pour M83 d’aller plus loin dans le genre space odyssey pop. Finalement, comme si Kubrick avait eu le temps de filmer A.I. pour transcender son 2001..., Anthony Gonzales vient d’accoucher d’une suite. Et pour notre bonheur, elle dépasse en tous points l’opus précédent. Au programme, quinze titres d’une rare intensité.

Pour rassurer les puristes de M83, les marques de fabrique sont toujours présentes. Ambiances surnaturelles, utilisation abusive de la reverb, montées pop hypnotiques suivies immédiatement d’instants de calme profond. Tous les ingrédients qui ont fait le son de M83 sont là, la maturité en plus. Construit à la manière d’un opéra pop, Before the dawn heals us étonne par sa densité tout en restant un disque que l’ont peut déguster plusieurs fois sans craindre l’indigestion. Loin de tout format radio, Gonzales a écrit ici une symphonie de laquelle il est quasiement impossible d’extraire un morceau en particulier. Un "tout" étonnant d’équilibre et de justesse faisant la part belle aux instrumentations et aux voix (notamment les chœurs des enfants de Saint Louis qui apporte une vision radicalement différente de celle des Choristes).

Before the dawn heals us est un album poignant, alternant sensualité, mélancolie et énergie. Un album qui vous emmène tout droit aux confins de l’univers vous laissant seul, en apesanteur, empli d’une sensation étonnante de plénitude.