La vie sans lui
Le 17 août 2012
Catherine Deneuve absolument admirable dans un film ambitieux et troublant, mais un brin étroit pour elle.
- Réalisateur : Gaël Morel
- Acteurs : Luis Rego, Élodie Bouchez, Catherine Deneuve, Adrien Jolivet, Guy Marchand, Thomas Dumerchez, Elli Medeiros, Salim Kechiouche
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 23 mai 2007
- Festival : Festival de Cannes 2007
Catherine Deneuve absolument admirable dans un film ambitieux et troublant, mais un brin étroit pour elle.
L’argument : Camille voit sa vie brisée par la disparition de son fils dans un accident de la route. Incapable de faire le deuil, elle s’attache à Franck, le meilleur ami de celui-ci, qui est aussi le responsable du drame. Les proches de Camille ne comprennent pas son attitude. Le vide se fait autour d’elle. Qu’importe le scandale, Franck devient l’objet consentant de son affection. Mais il va prendre peu à peu conscience que l’obsession de Camille le met en danger.
Notre avis : Déjà familier des univers durs et âpres, Gaël Morel récidive. À travers le terrible drame vécu par Camille, il se penche sur la difficulté de faire son deuil, le manque, les tentatives désespérées pour se raccrocher aux branches, comprendre l’incompréhensible, supporter l’insupportable.
Camille, c’est Catherine Deneuve. Et c’est peu de dire qu’elle apporte beaucoup au film. Dans un rôle voisin de ceux qu’aurait pu lui proposer Téchiné (ou d’autres, dans une filmographie bourrée d’héroïnes borderline), celui d’une femme cabossée, elle excelle. Tout à la fois brisée et volontaire, flottante et autoritaire, injuste pour les membres de sa famille car résolument tournée vers une drôle de forme de survie, l’actrice irradie. Elle rembarre à tout va tous ceux qui voudraient la ramener à un semblant de normalité pour composer une Camille imprévisible, à la recherche d’on ne sait quoi. Tout le talent de Gaël Morel est en effet d’introduire une bonne dose d’incertitude dans cette délicate évocation qui évolue de manière parfois troublante (identification au fils défunt, relation trouble, parfois à la limite du sentimental, qui se parfume alors d’inceste...).
Dommage alors pour ce film que son personnage principal et son interprète l’écrasent quelque peu. C’est que Morel ne résiste pas totalement à la tentation de l’auto-complaisance (voir le dernier plan, forcé). Très réussie sur le plan esthétique, sa mise en scène souffre d’un certain flottement dans le cadre, perdant de l’intensité nécessaire au sujet. Peu à l’aise avec le traitement à réserver à certains personnages secondaires (notamment les amis de Mathieu), focalisé sur une relation intéressante, mais qui évolue peu, il perd de sa force. C’est un peu dommage, mais n’empêche heureusement pas totalement de goûter l’étrange singularité d’Après lui.
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cgaillardot 6 juin 2007
Après lui - la critique
J’ai beaucoup aprécié ce film. Catherine deneuve y est magnifique, dans un rôle proches de ceux qu’elle avait dans les films de Téchiné. Là encore, Gaël Morel traite d’un sujet difficile, bouleversant mais avec brio une fois de plus.
La photo est particulièrement réussie. On se laisse emporter sans tomber dans le pathos.
L’émotion est là. Tout est suggéré, c’est beau et troublant.
Norman06 26 avril 2009
Après lui - la critique
Une agréable surprise. Emule de Téchiné, Gaël Morel apporte toute sa sensibilité à ce scénario en demi-teinte. Deneuve éblouissante, une fois de plus.
Frédéric Mignard 23 août 2012
Après lui - la critique
Gael Morel gagne ici en sobriété avec ce drame endeuillé où Deneuve ressort la grande gagnante... Toujours aussi formidable cette actrice, même dans la micro production française.