Actuellement dans les salles : pas grand chose, Henri !

Comédie Z, art et essai sans envergure, blockbuster sans flamme... Nous donne-t-on vraiment envie de retourner au cinéma cette semaine ?

Le retour du beau temps a eu raison du box-office qui a chuté de près de 60 à 70% en fonction des films d’une semaine à l’autre ! Les spectateurs, en manque de caresse solaire, sont allés dans les parcs et sur les plages se faire dorer la pilule.
Les distributeurs avaient depuis belle lurette prévu le coup, n’engageant aucun film à potentiel. Frileux en mai en raison des ponts ensoleillés, méfiants pour juin lorsque la Coupe du Monde de football enflammera la nation, il ne reste plus grand-chose à se mettre sous la dent, pour ceux qui nourrissent encore le désir de toile.
Au lieu des 18 sorties hebdomadaires, on tourne depuis 2 semaines à 6/8/10 nouveautés, la plupart étant en plus de l’art et essai sans exposition et aux titres peu évocateurs (Estomago, Police adjectif, Adieu Falkenberg, Aisheen, L’autre rive, Rabia, Maniquerville...). Les esprits étant concentrés sur Cannes, ces films-là ne peuvent que rester dans l’anonymat.

En parlant de la Croisette, mais où sont les sélectionnés ? Que dalle dans les salles, à part Robin des Bois (une resucée de Gladiator et une énième version d’une histoire qui n’a vraiment plus rien d’emballant), un Godard conceptuel et donc confidentiel et le Kiarostami avec Binoche, qui lui mérite les honneurs et a su faire de Cannes une actualité disponible aux spectateurs dans leur cinéma de quartier. Maigre, à l’image d’un festival dont les derniers rejetons devraient sortir les uns après les autres dans la plus grande discrétion, à commencer par Uncle Boonme d’Apichatpong Weerasethakul, dont la radicalité, n’attirera pas les foules d’Entre les murs et La leçon de Piano (c’est finalement Pyramide qui sort le bel objet sensoriel le 1er septembre).
Faute de grands films cannois, les masses pourront toujours s’en mettre plein la vue avec des blockbusters lâchés avec parcimonie. Les spectateurs vont les voir, mais n’en retiennent pas grand chose. Le kitsch d’Iron man 2, le classicisme de Prince of Persia et bientôt le bling bling photoshoppé de Sex and the city 2 (quelle affiche !!!)... Tout cela est quand même bien vain.

Pour poursuivre cette maigre tournée des salles, petite pensée émue pour la comédie Z populaire, qui fait un triple come-back cette semaine. Indéniablement ancrée dans les années 70/80 avec La fête des voisins, le film !, Triomf ou Amélie au pays des Bodins, l’exploitation salle du cinéma franchouillard tient du miracle... Ces trois avatars ne sont pas les seuls films à sortir de nulle part. Metropolitan, à la dernière minute se décide à lancer Infectés, qui avait tout pour être un parfait DTV. Déjà la semaine dernière, le distributeur nous avait fait le même coup avec Street Dance 3D, autre film de genre pour ados, affublé de l’une des affiches les plus laides de l’année, mais tout de même récompensé par une 3ème place hebdomadaire et 209.000 spectateurs ! Même Jennifer Lopez et son Plan B miteux (caché à la presse), n’a pas fait mieux.
Et pour ceux qui pensent que l’été sera forcément mieux, M. Météo vous annonce que l’été risque bel et bien d’être pourri ! Mais ça, ce sera le menu du prochain édito...