Le 11 novembre 2020
Une superbe plongée dans le quotidien d’un Japonais presque ordinaire, Yasujiro Ozu.
- Réalisateur : Yasujirō Ozu
- Editeur : Carlotta
- Genre : Cinéma
- Traducteur : Josiane Pinon-Kawataké
- Date de sortie : 10 novembre 2020
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Résumé : Sortis une première fois en 1966 à quelques exemplaires seulement, les carnets d’Ozu ressortent cette année dans une version augmentée et corrigée grâce à la passion de Vincent Paul-Boncourt co-fondateur de Carlotta ainsi que Tomuya Endô qui l’a aidé à rencontré les ayants-droits du cinéaste et surtout la traductrice de la première version.
Notre avis : Avec cet ouvrage, Carlotta ne pouvait pas faire de plus beau cadeau aux amoureux de Yasujiro Ozu, qui vont pouvoir se plonger avec plaisir dans le quotidien de l’un des plus grands cinéastes japonais. Pourtant, si les lecteurs seront ravis, ce livre n’en reste pas moins un cadeau fait à la traductrice Josiane Pinon-Kawataké, qui avait déjà pris en charge la première édition, ainsi qu’à la famille d’Ozu.
En effet, comme le rappelle la préface de Tomuya Endô, la première version des carnets n’avait pas pu être totalement corrigée, ni même modifiée par la traductrice, qui avait été obligée de rendre les épreuves précipitamment, lui laissant un goût amer, ainsi qu’à la famille, qui avait repéré bon nombre d’erreurs et d’inexactitudes. Avec cette nouvelle version, Carlotta entend bien faire oublier cette première édition et proposer les carnets tels qu’ils auraient dû être.
Yasujiro Ozu, réalisateur connu et reconnu, souvent mis à l’honneur dans les salles du Quartier latin lors de rétrospectives, se retrouve donc une nouvelle fois sur le devant de la scène culturelle, mais cette fois pour la sortie de ses écrits, réel événement dans le milieu cinéphile. En effet, la publication de ses carnets sous la forme d’un très beau livre, va permettre à ses admirateurs de se plonger dans son quotidien, s’amuser de ses traits d’esprit, ou s’émouvoir des poèmes qu’il note. Cette publication va également donner la possibilité à ceux qui ne le connaissent que peu ou prou de découvrir chaque journée, certes d’un cinéaste, mais avant tout d’un homme presque ordinaire.
En effet, loin de parler de septième art, Ozu note en réalité, à travers ses propos, des bribes qui commencent toujours par la météo. Si l’évocation de la pluie, du soleil, des nuages ou de la pleine lune peut nous faire sourire, ces informations n’en restent pas moins importante pour le cinéaste, de même que les résultats des concours de sumo qu’il consigne. Ainsi, petit à petit, se dresse le portrait d’un homme relativement simple, qui occupe ses journées en regardant ce sport de lutte, en pratiquant le baseball où en voyant sa famille. Il n’évoque que très peu ses tournages ou les moments d’écriture. Comme si cela n’était pas important, comme si cela n’était que du détail. Cette façon très sporadique d’évoquer le cinéma en devient presque amusante, tant on connaît la renom de l’artiste. La nourriture occupe également une place importante, car Ozu note pratiquement tous les jours ses repas et les restaurants où il mange.
Ce qui frappe à la lecture de ces carnets, c’est leur caractère très factuel, presque documentaire : les textes énumèrent des faits sans aucun affect, comme si l’auteur décrivait la vie de quelqu’un d’autre.
On se rend compte que, petit à petit, Yasujiro reprend la place et efface Ozu : ces mots sont non pas ceux d’un cinéaste, mais ceux d’un Japonais né en 1903, qui raconte son quotidien et les moments marquants de son pays. Ce magnifique ouvrage deviendra sans doute un objet de collection pour les admirateurs du metteur en scène, mais aussi des chroniques passionnantes, même pour ceux qui ne s’intéressent pas forcément au cinéma d’Ozu.
14,6 cm x 20,46 cm
1 262 pages
50 € TTC
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