Musique française
Le 4 septembre 2002
Paresseux, nonchalant et surtout très talentueux.
- Artiste : Delerm, Vincent
Vincent Delerm sort un premier disque qui s’appelle Vincent Delerm. Titre que Vincent Delerm n’a pas dû aller chercher bien loin. Vincent Delerm est peut-être paresseux. Sa voix nonchalante ne fait pas croire le contraire. Ses musiques douces non plus. Mais bon, Vincent Delerm est surtout talentueux. Très.
Vincent Delerm est un vrai parolier. Drôle, sensible, touchant. Capable d’une concision rare, de ciseler des dialogues avec une précision et un ryhtme étonnants. La Vipère du gabon, où deux personnes parlent de la future naissance de jumeaux tout en passant devant les cages d’un zoo, est un modèle du genre. Vincent Delerm sait raconter des histoires. Parler d’amour ("On écoute du chant grégorien / Elle parle à peine et moi je dis rien / On a une relation comme ça / Fanny Ardant et moi"), du temps qui passe, de soirées ratées au festival d’Avignon, de slalom géant, de Deauville le dimanche sans Trintignant (aussi triste que l’Orly de Brel, avec ou sans Bécaud), de beaux-parents ("Tes parents ce sera peut-être / Des professeurs de lettres / Branchés sur France Inter / Et qui votent pour les Verts / Chez tes parents dans ce cas-là / Y aura Télérama / Un album sur Colette / Et le chauffage à dix-sept"). Vincent Delerm chante les petites choses de la vie, simplement, légèrement. Anglophone, on le dirait songwriter. On penserait alors à Paul Simon et comparaison est raison.
Vincent Delerm est aussi un musicien. Quand il ouvre ses chansons seul au piano ou qu’il glisse quelques notes de jazz rétro, con à dire, mais c’est beau. Quand il s’accompagne d’un quatuor à cordes, con à dire, mais on vibre et on se laisse emporter par ce curieux mélange d’anecdotes et de grands mouvements d’archets. Surtout quand, dans L’heure du thé ("J’étais passé prendre un thé / Et j’ai passé la nuit"), on croit reconnaître une variation du Cannon de Pachelbel. Là, on ne dit plus rien, on se tait. On ferme les yeux. Heureux. Ce doit être l’oeuvre d’un paresseux.
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Marine 9 octobre 2005
Vincent Delerm
Je me demande encore comment on peut parler du quotidien avec tant de simplicité et de poésie... Il n’est pas un chanteur à voix, aucun doute la dessus. Et pourtant c’est ce qui fait son charme ! L’originalité de son timbre allié à la pertinence de ses paroles, la petite pincée d’ironie qui nous touche... on se reconnait dans (presque) chaque chanson ! J’adore, j’adore, j’adore ! Merci Vincent !