Rock
Le 6 novembre 2002
Précédée d’une sulfureuse réputation en tournée, la nouvelle sensation anglaise du moment.
- Artiste : The Libertines
L'a écouté
Veut l'écouter
Avec en guise de nom un pied de nez à l’ordre moral et déjà une sulfureuse réputation en tournée, les néo-mods de The Libertines sont la nouvelle sensation anglaise du moment, aidés par un premier album dans la lignée des Buzzcocks ou des Jam.
Avec la percée des Strokes et la remise au goût du jour des albums de 35 minutes crachés par des gangs au look veste-cravate-fine-Converse, on pouvait penser que le revival punk-rock ne durerait que le temps d’une saison. C’était sans compter sur les Suédois de The Hives ou les Australiens de The Vines qui, comme toute une flopée de groupes, ont surgi dans la brèche ouverte par les New-Yorkais, redonnant un peu d’urgence à une pop s’enlisant parfois dans des travers expérimentaux. Le genre a même attiré son lot de poseurs plus préoccupés de finir dans les magazines de mode que dans l’histoire du rock.
Les premiers pas des Libertines rappellent donc de bien redoutables clichés. Signés sur le même label que les Strokes, ces Londoniens n’ont pas tardé à s’attirer aussi bien les critiques que les éloges excessifs, sur la foi d’un seul single produit par Bernard Butler, l’ancien guitariste de Suede. S’ensuit alors une tournée où les bagarres entre musiciens succèdent aux nuits de débauche souvent fatales à leurs premiers cachets... A tel point que leur tour-manager, rôdé par 20 ans de métier, finit par se faire renvoyer pour avoir tenté de les discipliner.
Rien de tout ce cirque n’est venu pourtant perturber les morceaux de Up The Bracket. Ce n’est pas un hasard si ces titres ont séduit Mick Jones, le légendaire guitariste de The Clash, qui a produit l’intégralité de l’album. Pas vraiment le genre à se laisser impressionner par la coqueluche du moment, ni à se laisser endormir par la nostalgie, son travail reste discret, exempt de toute référence à son ancien groupe, même si certaines lignes de guitares ou harmonies vocales n’auraient rien à envier à celles du Clash ou des Buzzcocks. Plutôt une bonne nouvelle à mettre au crédit des talents d’écriture de Pete Doherty et Carl Barat.
La filiation des Libertines est d’ailleurs plutôt à chercher dans les années 60, du côté des Kinks, des Small Faces ou des Who : on trouve chez eux la même énergie venue du rhythm & blues, parfois teintée de mélancolie, servant à merveille leurs chroniques urbaines. D’où un évident lien de parenté avec Supergrass, mais aussi avec des Anglais au son plus contemporain comme Day One ou The Streets. Pas forcément obsédés par une orthodoxie garage rock, The Libertines semblent même capables d’emmener leur musique vers d’autres horizons. Ce qui n’est pas l’apanage de nombre de leurs semblables, à commencer par The Strokes.
The Libertines - Up The Bracket (Rough Trade)
The Libertines sur le net
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.