Une saison volée

C’est donc un retour en fanfare pour Françoiz Breut, après un break et une absence significative. Une saison volée est en effet son disque le plus coloré et sans doute le plus ambitieux à ce jour. Pas moins de quinze morceaux chantés en quatre langues différentes (même si le français se taille toujours la part du lion) et une impressionnante (et parfois audacieuse) liste d’auteurs-compositeurs : Dominique A pour deux titres (dont le magnifique Km 83), Philippe Poirier, Jérôme Minière, Herman Düne, Fabio Viscogliosi ou Federico Pellegrini des Little Rabbits entre autres. Et le disque bénéficie également d’une superbe production signée Dominique Brusson, qui réussit l’exploit de donner une homogénéité à un ensemble a priori disparate. Car c’est l’autre nouveauté chez Françoiz Breut, et sans doute la plus marquante : les ambiances musicales sont bien plus variées et poussées : le rock de La certitude (de Minière), par exemple, déconcerte autant qu’il charme en début de disque, et le trip-hop suave de Ciudad el mar (écrit par l’Espagnol Jaime Cristobal Urbican) révèle des intonations que l’on ne connaissait pas chez la chanteuse.

Et bien que tout ne soit pas du même tonneau sur Une saison volée, même si la longueur du disque est propice à quelques décrochages, cet album transpire tout de même une joie de chanter et d’interpréter qui fait de Françoiz Breut une chanteuse singulière et authentique, qui semble disposer de bien des ressources encore pour nous surprendre.