Le 22 septembre 2020
Ulysse Terrasson adapte la BD de Jim sous forme de roman. Alors que nous avions découvert ces héros dessinés sur papier, nous voilà plongés dans leur intimité, leurs pensées, leur cheminement intérieur. Adoptant un style léger, Ulysse Terrasson nous offre une nouvelle version de cette histoire, qui reste pourtant la même. Un récit tout aussi intéressant à découvrir, que vous ayez lu la BD ou pas.
- Auteur : Ulysse Terrasson
- Editeur : Grand Angle Roman
- Genre : Roman
- Nationalité : Française
- Scénariste : Jim
- Date de sortie : 10 juin 2020
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Résumé : Une Nuit a Rome nous raconte l’histoire de Raphaël, jeune quarantenaire qui reçoit pour son anniversaire une cassette VHS de Marie, sa première passion. Une cassette où les deux jeunes amants, à vingt ans, se promettent de passer leur quarante ans ensemble à Rome. Mais aujourd’hui, Raphaël est en couple avec Sophia, et travaille pour son beau-père. Ils sont heureux, vivent ensemble et vont partir en vacances dans la famille de la jeune femme. Sophia aimerait bien un bébé. Avec Raphaël bien sûr. Ce dernier voit les avantages et le bonheur tranquille de cette vie bien rangée. Mais revoir Marie, juste une fois, rien qu’une fois...
Critique : Si vous avez déjà lu la BD de Jim, ce roman pourrait vous étonner. En effet, tout en racontant le même récit, il donne l’impression de le découvrir selon un autre point de vue. Nous partagions, dans la BD, quelques pensées des personnages et nous suivions leurs actions, leurs errances, leurs doutes. Là, nous sommes immergés dans leurs réflexions et principalement dans celles de Raphaël.
Si vous n’avez pas pris connaissance de la bande dessinée et que vous aimez les histoires romantiques, folles, où les personnages apparaissent avec leurs qualités et surtout leurs faiblesses, alors lisez ce roman.
Découpé en très courts chapitres de une à six pages, le récit se passe du point de vue de Raphaël. Mais nous ne restons pas tout le temps à ses côtés.
Ulysse Terrasson adopte l’emploi du "je" pour le personnage, qui devient donc le narrateur de l’histoire. Et quand il nous parle de Marie, de ce qu’elle vit de son côté, loin de lui, il utilise le "tu". Ainsi, nous demeurons dans la vision du héros, tout en naviguant entre les deux protagonistes de l’histoire.
Après nous avoir habitués à cette narration, l’auteur rebondit soudainement et passe au "je" pour d’autres personnages, Sophia, par exemple. A la lecture, nous avons été surpris par ce changement sans annonce. Nous avons hésité un instant, nous demandant soudain où était Raphaël, avant de comprendre cette modification du point de vue. Donc nous n’étions plus avec lui. Après cette mise en place, on s’habitue vite à ces changements. Certes, ils sont quelque peu perturbants, mais il faut reconnaître que le roman se dévore d’une traite. Et il est vraiment difficile de suspendre sa lecture, le texte privilégiant les phrases courtes, des paragraphes qui s’enchaînent, et une action qui se déroule, sous nos yeux, haletante. Même quand on connaît la fin.
Pour implanter les personnages dans notre réalité, Ulysse Terrasson multiplie les références à des artistes ou à des marques. Une case de BD qui représente un personnage devant un Apple, avec un verre de Coca, cela peut déranger. Dans un roman, une phrase qui mentionne semblablement la marque à la pomme et celle du soda gazeux, cela peut surprendre, d’autant qu’on a l’impression que ces allusions sont récurrentes. Toutefois, ces défauts ne sont rien au regard de la globale réussite orchestrée par Ulysse Terrason, qui nous fait ressentir toute l’humanité des personnages de Jim.
Il manque juste un petit quelque chose concernant l’un d’entre eux : la mère de Sara. Cette vieille femme qui se laisse aller est bien présente dans le roman. On comprend, à travers sa courte apparition, la douleur, le combat qu’on ne veut plus mener, la proximité de cette fin qui nous attend tous. Malheureusement, ce que ses yeux nous avaient donné à voir en quelques cases dans la BD, à savoir les frissons d’une vie entière de mystères et de secrets, de joie et de tristesse, d’envie et de regrets, nous ne les avons pas perçus dans le roman. Mais, comme dit l’adage, adapter, c’est trahir. L’auteur doit parfois faire des choix difficiles pour se mettre au service de la narration.
Une Nuit a Rome est une belle histoire, qui a donné une belle BD. Aujourd’hui, grâce à l’adaptation de Ulysse Terrasson, elle devient un beau roman. Ces petits riens qui font la vie, ces coups de folie que nous avons eus – ou aurions voulu avoir -, ces regrets que nous traînons – ou avons oubliés - palpitent au travers de ces pages et font battre notre cœur.
254 pages- 18,90€
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