Le 6 juillet 2020
- Scénariste : Jim>
- Dessinateur : Jim
- Coloriste : Delphine
- Genre : Drame
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 3 juin 2020
- Durée : 4
Jim, avec ce quatrième et dernier opus, nous offre une conclusion inattendue à ce cycle. Il écrit et dessine une belle histoire mise en couleurs avec justesse par Delphine.
Résumé : Une Nuit à Rome tome 4 nous entraîne dans le dernier chapitre des retrouvailles de Raphaël et Marie. Retrouvailles qui ont tourné à la catastrophe à la fin du tome précédent. Comment Raphaël va-t-il sauver son histoire avec Marie ?
Dernier bout de route traversé avec ce couple qui fait presque maintenant partie de nos vies. Nous les avons vus négocier le virage de la quarantaine avec un pari un peu fou, pari renouvelé pour le passage de la cinquantaine. Mais avec beaucoup moins de succès au démarrage de ce dernier tome. Raphaël vient d’apprendre après s’être rudement disputé avec Marie que sa mère vient de mourir. Comment rattraper les choses ? Comment être là pour elle maintenant ? Tenter le tout pour le tout. Mais il va vite comprendre qu’à cinquante ans, les folies que l’on peut se permettre ont un coût beaucoup plus élevé. Pourtant, il va s’accrocher.
La réussite de cette série réside, à nos yeux, dans ce pari fou : se retrouver à Rome pour leurs quarante ans, et retenter la chance pour leurs cinquante ans, mais il repose surtout sur ses deux personnages phares. Raphaël nous touche, on est à fond avec lui et en même temps, c’est quand même un bel égoïste, et puis on lui pardonne, on le voudrait bien comme ami, mais finalement, non, pas tant que ça. Cette dualité sympathie, antipathie, on la retrouve aussi chez Marie pour d’autres raisons. Et au final, nous devenons complices de ces deux héros.
En fait, avec leurs qualités et leurs défauts, avec cet amour impossible qu’il n’arrive pas à vivre, Raphaël et Marie sont magnifiquement humains. Coup de folie, coup de foudre, coup bas, mais toujours là, ce couple parfaitement imparfait avance en phase ou décalé, mais il avance. Nous aussi, nous avançons à leurs côtés, nous les attendons, nous les retrouvons, nous les perdons.
Et de savoir qu’on ne les reverra – peut-être – plus jamais, après ces mésaventures, après avoir refermé cette BD, nous les rend encore plus attachants.
La force de cette histoire, c’est que l’on est tiraillé, à la fin, entre l’envie de les retrouver dans dix ans, et celle de les laisser vivre leur bonheur, tout aussi compliqué qu’il soit.
Notre chance, c’est que l’on pourra toujours les retrouver dans la relecture de ces deux cycles.
Et Jim réussit à faire en sorte que la fin, douce-amère, ni heureuse ni malheureuse, ou mi-heureuse mi-malheureuse, reste touchante, vibrante. Nos erreurs nous rattrapent toujours et la vie continue, dans une direction souvent inattendue.
Jim parvient ainsi à redonner ses lettres de noblesse à la comédie romantique. Celle qui vous fait rire et pleurer en parlant d’amour, qui vous donne envie de repousser dans les limbes le mot fin. Il parvient en prenant la simple recette : un homme, un femme, des rires, des larmes, de l’amour, la vie... et le temps qui passe, à créer une histoire forte, marquante, inoubliable.
Jim, Delphine / Grand Angle
Une histoire marquante également par son graphisme. On retrouve le trait de Jim, et son énergie. A travers les personnages qui lèvent les bras au ciel, qui crient, qui courent, qui râlent, qui trépignent, qui s’effondrent, c’est toute une galerie d’expressions et de positions qui apportent une dynamique au récit.
Les décors réalistes mais en même temps tracé d’une main légère, prennent du poids grâce aux couleurs. Delphine, qui a mis en couleurs ce nouvel opus, nous offre une lumière romaine qui fait rêver immédiatement à la ville éternelle. D’ailleurs, la perte de cette lumière se ressent inconsciemment quand on quitte Rome. On réalise l’importance de la ville dans le récit, sa précieuse part dans le pari fou de Raphaël et Marie.
Un dessin énergique et des couleurs envoutantes, une composition et une mise en scène qui se resserrent sur les personnages pour soudain s’ouvrir sur le monde qui les entoure, tout un travail graphique qui fait que l’on tourne les pages, à l’affût des bonnes ou mauvaises nouvelles qui attendent nos deux compagnons de route.
Une Nuit à Rome T4 est un très bel adieu à des personnages qui nous accompagnent depuis dix ans. Dix ans entre ces deux cycles. Et pourtant, quand on nous a annoncé le tome 3, cela a fait « tilt » tout de suite, ces dix ans se sont résumés à quelques heures. Comme Raphaël quand il revoit Marie. Si vous aimez les belles histoires, où rien n’est jamais vraiment sûr sauf l’amour, alors il vous faut avoir dans votre bibliothèque les quatre tomes de Une Nuit à Rome.
120 pages – 18,90€
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Galerie photos
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