Le 27 août 2020
Et si la mort devenait synonyme de paix intérieure ? A travers des parcours différents, Tatiana Théron raconte l’histoire contemporaine de ceux qui cherchent à fuir le bruit de leur existence. Des parcours de vie dépeints de manière originale, comme une réflexion sur l’urgence dans notre société.
- Auteur : Tatiana Théron
- Editeur : Editions du Retour
- Genre : Roman
- Nationalité : France
- Date de sortie : 10 juillet 2020
- Plus d'informations : Editions du Retour
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Résumé : Trois personnages sont confrontés à l’idée de la mort. Parmi eux, Sébastien, qui s’apaise en suivant le bruit de l’eau, dans le but de mettre fin à sa vie, puis une jeune fille, qui voit la mort comme une performance, ou encore une délivrance en « tuant le père ». Un seul but : le silence, enfin.
Critique : L’allitération en « s » contenue dans le titre nous met déjà dans l’ambiance : à travers ce roman, il est question de bruit, celui qui nous entête, qui traîne dans un coin de la tête et avec lequel on apprend à vivre. Jusqu’au jour où c’est le silence qui devient désirable, la volonté que tout s’arrête prend le dessus et, enfin, le monde autour cesse de résonner. En décidant d’aborder avec légèreté et détachement l’histoire d’un suicide raté, Tatiana Théron désacralise la mort, la transformant en un but, un enrichissement, plutôt qu’un événement dramatique. Puisant des références tantôt dans la culture populaire, tantôt dans le registre classique, elle ajoute la musique au silence, celle qui reste agréable parce qu’elle est mélodieuse.
Autour de la mort, l’idée d’un refuge pour l’un, d’une performance pour d’autres, d’une délivrance ou encore d’un mode de vie. A cela, elle additionne la rencontre. Celle, inopinée, de Sébastien, l’un des protagonistes, qui décide de s’accrocher, comme pour mieux retrouver la vie. Elle n’était ni programmée par les obligations quotidiennes, ni provoquée par une application, mais simplement mise sur sa route par le hasard. Ce qui frappe dans tous les parcours racontés, qui auraient pu être davantage approfondis, c’est la solitude des personnages. Comment finalement, la société qui nous entoure, de plus en plus bruyante et présente, laisse-t-elle des individus en tête-à-tête avec eux-mêmes, cherchant davantage la reconnaissance que la connaissance de ce qui les anime ? En abordant cette question, l’auteure construit une vision de la société contemporaine certes très urbaine, mais finalement partagée par de nombreux individus.
Les phrases sont parfois trop longues, mais ne nuisent ni à la lecture, ni au propos. Car l’auteure semble effleurer ses héros, pour davantage laisser l’imagination leur donner corps.
Ce quatrième roman de Tatiana Théron est empreint d’un symbolisme qui réfère à nos sociétés pressées, où ce qui s’avère important n’est désormais plus perçu comme prioritaire. Cette idée, philosophiquement romantique, est modernisée à travers le texte. Publié dans notre monde post-confinement, ce livre au ton humoristique, voire parfois sarcastique, pose un regard bienveillant, tout en douceur, sur les autres.
Editions du Retour
200 pages
15€
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