Le 20 octobre 2014
Album standard pour un grand groupe sur le mode repeat.
Album standard pour un grand groupe sur le mode repeat.
Songs of innocence, proposé de façon mercantile, gratuitement aux abonnés d’Itunes, sans leur demander leur avis, a démarré par une polémique inédite pour le groupe irlandais qui devait marquer le coup après plus de 5 ans d’absence et l’inégal No line on horizon.
Bono s’en est depuis excusé, mais sous le management de Guy Oseary, gourou de Madonna, à fond dans la réinvention de la musique pour les stades, au détriment du contenu musical, sa mine penaude n’a pas forcément convaincu.
Sorti depuis sur toutes les plateformes de téléchargement et en format physique, le 13e album studio de U2 est devenu depuis l’objet d’un certain mépris de la part des fans de la première heure. Le groupe ayant vendu son âme au diable et l’objet, dans sa cohérence artistique ayant été bradé par cette gratuité, jeté en pâture aux fans de Apple, forcément l’intérêt a été moindre.
Si en France, on a bien accueilli l’opus avec une première place canonique pour le groupe, au Royaume Uni, la défaite a été totale : entré en 6e place, c’est devenu le pire démarrage de leur carrière depuis l’album October en 1981 ! Habitué aux premières places là bas (dix fois numéro 1), le groupe a tendu le bâton pour se faire battre.
Artistiquement, l’album, produit par le DJ américain Danger Mouse, est une succession de titres qui sonnent juste dans leur cohérence, jamais trop longue, avec une suffisance de guitare pour créer l’illusion d’une descendance noble, celle des albums les plus eighties du groupe, avec une basse qui parfois ne déplairait pas Arcade Fire comme sur The Crystal Ballroom. La tentation de se laisser aux guitares infernales d’Achtung peu raviver quelques beaux souvenirs, mais tout est trop propre, trop travaillé pour animer l’enthousiasme, comme sur la ballade Every breaking wave où la voix de Bono essaie de retrouver les hauteurs des hymnes les plus riches en émotions du groupe.
On n’est jamais surpris, ni même ému, alors que la volonté de susciter empathie et synergie est évidente (Song for someone), mais ne prend pas. La voix de Bono dans le cliché rabaisse des morceaux sûrement enjoués (Iris, hold close me close). Plutôt mélodieux, l’album 13 de U2 s’écoute sans difficulté, mais ne mérite pas qu’on s’arrête dessus. Il y a tellement mieux ailleurs.
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Marla 20 octobre 2014
U2 : Songs of innoncence - triste descendance
Album pas terrible... Sans parler du flop de l’album imposé sur l’iPhone : http://marlasmovies.blogspot.fr/2014/09/quand-apple-et-u2-jouent-big-brother-la.html
rdb63 21 octobre 2014
U2 : Songs of innoncence - triste descendance
"des morceaux sûrement enjoués (Iris, hold close me close)." : voilà le genre de formules qui discrédite une critique puisque si vous aviez correctement écouté la chanson et lu ses paroles ou si vous vous étiez simplement renseigné sur Bono, vous sauriez qu’Iris est le prénom de sa mère qu’il a perdu à l’âge de 14 dans des circonstances dramatiques. Il lui a consacré auparavant plusieurs titres, et celui-ci est le plus poignant (loin d’être "enjoué" donc).
Par ailleurs, dire que "Songs of innocence, proposé de façon mercantile, gratuitement aux abonnés d’Itunes, sans leur demander leur avis" est un autre passage de votre article qui prête à rire : en effet, quel terrible plaie que d’offrir un album entier gratuitement comme si c’était pour punir les clients d’Itunes !
Que vous n’ayez pas apprécié l’album, soit. Mais argumentez votre déception avec un peu plus de justesse et sans mélanger le marketing et la musique.