L’enfer de la drogue
Le 21 avril 2021
Ce polar choral est le meilleur film de Steven Soderbergh. Il fut couronné par trois Oscars.
- Réalisateur : Steven Soderbergh
- Acteurs : Michael Douglas, Catherine Zeta-Jones, Dennis Quaid, Benicio Del Toro, Don Cheadle, Topher Grace, Jacob Vargas, Tomás Milián, Amy Irving, Luis Guzmán, Steven Bauer, Miguel Ferrer
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Thriller, Film choral, Film culte
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Bac Films
- Durée : 2h27mn
- Date télé : 23 avril 2024 22:38
- Chaîne : Ciné+ Premier
- Date de sortie : 7 mars 2001
Résumé : Le président des États-Unis nomme un juge de la Cour Suprême de l’Ohio, Robert Wakefiel, à la tête de la lutte antidrogue. Cependant, ce conservateur découvre que sa propre fille, Caroline, est toxicomane. À San Diego, Helena Ayala mène une vie paisible avec son riche mari Carlos. Mais celui-ci est arrêté, accusé d’être un puissant caïd de la région. Du jour au lendemain, Helena se retrouve sans le sou. La seule façon d’assurer l’avenir de l’enfant qu’elle porte en elle est d’écouler à son tour le stock de poudre blanche. Les agents infiltrés de la Drug Enforcement Administration, Montel Gordon et Ray Castro, appréhendent le trafiquant Eduardo Ruiz, un subalterne de Carlos qui promet de témoigner contre lui à la Cour. Les deux officiers sont chargés de sa protection. Au Mexique, le policier Javier Rodriguez travaille sous les ordres du général Salaza. Confronté à la tentation de l’argent, Javier résiste, mais la corruption le conduit à une situation intenable.
Critique : De Sexe mensonge et vidéo à Ma vie avec Liberace, Steven Soderbergh est l’auteur d’une œuvre passionnante bien qu’inégale. Traffic est sans doute le sommet de sa filmographie. On peut le voir comme un compromis entre la veine expérimentale du cinéaste (Bubble) et son approche plus commerciale, représentée par Ocean’s et ses suites. Sur le mode d’un thriller ayant pour cadre le trafic de drogue et ses enjeux, le film se propose d’entrecroiser quatre récits qui progressivement n’en formeront qu’un, reprenant le mode du cinéma choral mis en place par Robert Altman et qui devait connaître un nouveau souffle avec des titres aussi divers que Magnolia ou Babel. Le scénario n’a pas pour but de dénoncer les interférences entre le pouvoir politique et les cartels de la drogue. Reprocher à Soderbergh de faire l’impasse sur la responsabilité du gouvernement américain nous semble un faux procès, le réalisateur ne jouant pas ici la carte du film dossier à la manière d’un Pakula ou d’un Costa-Gavras.
- Copyright Bac Films
Il préfère se focaliser sur une narration policière brillante, doublée du récit de drames psychologiques et familiaux. L’aspect le plus réussi du thriller réside ainsi dans ses séquences mexicaines, d’autant plus prenantes que l’interprétation de Benicio Del Toro est remarquable. Quant au côté dramatique du film, il tire sa force de la description du parcours du juge Wakefiel (Michael Douglas), dont l’autorité est mise à mal par les déboires de sa fille. Ce volet de l’intrigue, en dépit d’envolées larmoyantes, nous semble plus percutant que les malheurs d’Helena Ayala dont le personnage passe de la naïveté au cynisme avec une facilité qui nuit à la crédibilité du scénario, malgré le jeu convaincant de Catherine Zeta-Jones. Mais l’essentiel est ailleurs, surtout dans la capacité du cinéaste à entrelacer les différentes actions par un montage éblouissant, et à mêler sobriété et recherches visuelles, sans jamais tomber dans le blockbuster roublard ou l’exercice de style stérile.
- Copyright Bac Films
Soderbergh est bien épaulé par son chef-opérateur Keith P. Cunningham qui a utilisé des filtres de couleur pour différencier deux des segments, le jaune pour l’épisode mexicain et le bleu pour la partie avec Michael Douglas, sans sombrer pour autant dans la coquetterie esthétique. Outre les trois acteurs cités, la distribution est sans failles et bien servie par des seconds rôles aussi inspirés que Luis Guzman, Thomas Milian ou Topher Grace. Sur un thème similaire, Denis Villeneuve réalisera quinze ans plus tard Sicario, avec toujours Benicio Del Toro en tête d’affiche.
– Oscars 2001 : Meilleur réalisateur - Meilleur acteur dans un second rôle pour Benicio Del Toro - Meilleur montage
– Golden Globes 2001 : Meilleur acteur dans un second rôle - Meilleur scénario
– Festival de Berlin 2001 : Prix d’interprétation masculine pour Benicio Del Toro
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camyl 21 avril 2021
Traffic - Steven Soderbergh - critique
Le problématique du film...interrogations sur la possibilité de légalisation des drogues même dures..
Cela ferait il exploser la consommation ? la fille du sénateur déclare qui lui est plus facile de trouver de la drogue que d’acheter une bouteille d’alcool (elle a 16 ans).
La logique du scénario : légalisation/contrôle gouvernemental/arrêt du trafic criminel. (Comme à l’arrêt de la prohibition). Très discutable , mais intéressant.