Pâle copie
Le 10 avril 2024
Un film de science-fiction sans questionnements philosophiques, centré sur un amour terre-à-terre.
- Réalisateur : Steven Soderbergh
- Acteurs : Jeremy Davies, George Clooney, Natascha McElhone, Ulrich Tukur, Viola Davis
- Genre : Drame, Science-fiction, Romance
- Nationalité : Américain
- Distributeur : UFD
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 1h34mn
- Date télé : 9 avril 2022 20:50
- Chaîne : Ciné+ Club
- Date de sortie : 19 février 2003
Résumé : Répondant à l’appel de détresse lancé par son ami Giberian, le commandant du Prométhée, une station spatiale gravitant autour de la planète Solaris, le docteur Chris Kelvin décide de se rendre à son bord. Une fois sur place, il découvre que Giberian s’est suicidé et que les deux autres scientifiques présentent des signes aigus de stress et de paranoïa. Chris mène alors des recherches sur le comportement pour le moins étrange des rescapés. Lui-même sera victime d’une force mystérieuse qui le mettra en présence de Rheya, celle qu’il a aimée autrefois et qui a mis fin à ses jours.
Critique : Inspiré du roman éponyme de Stanislow Lem et du film d’Andreï Tarkowski, Solaris permet à Steven Soderbergh d’entrer dans l’univers de la science-fiction. Paradoxalement, le réalisateur a placé au second plan tous les aspects et les questionnements philosophiques du genre, choisissant de centrer son propos sur la relation amoureuse du personnage principal.
Solaris est une planète étudiée par l’homme, qui renferme un mystère insoluble. En effet, des êtres, sortis du passé des scientifiques, leur apparaissent, et viennent bouleverser toutes leurs croyances. À la suite de l’appel de détresse lancé par l’un de ses amis, le psychologue Chris Kelvin (George Clooney) se rend sur place. À son arrivée sur la station Prométhée, il est immédiatement happé par l’univers "solarisien". Sa femme, morte depuis quelques années, resurgit. Kelvin revit alors son passé, essayant de le comprendre, et tente ainsi de donner une nouvelle chance à son couple.
Il est difficile de parler de ce film sans évoquer l’œuvre de Tarkowski, dont les droits ont été rachetés par James Cameron et ses associés en vue du projet de Steven Soderbergh. Chez le Russe, l’histoire d’amour entre Kelvin et sa femme permettait d’élargir le propos à des thèmes existentiels universels. Son œuvre stigmatisait la recherche de pouvoir de l’homme, son bellicisme ainsi que sa lâcheté. Solaris inquiétait par son aspect lugubre et tortueux. Elle représentait la mémoire et la culpabilité de l’espèce humaine. Le conte philosophique de Tarkovski, bien que parfois indigeste, envoûtait par son ambiance singulière, un huis clos cosmique où chacun des protagonistes parvenait à exister.
Pourtant, en choisissant de mettre en avant la relation passionnelle de Kelvin, Steven Soderbergh transforme Solaris en une love story où la technologie environnante semble de trop. La planète n’est plus que le reflet de l’inconscient particulier, elle devient le prétexte à une rédemption amoureuse peu convaincante. En s’ouvrant par de nombreux flash-back sur la vie terrestre, le film perd de son attrait et devient une histoire d’amour classique. En outre, Steven Soderbergh se concentre sur les questionnements égocentriques de Kelvin et paraît se désintéresser des autres personnages, les rendant inexistants ou parfois ridicules. Le particulier prenant le pas sur l’universel, le film n’est plus qu’une plongée dans le psychisme d’un homme blessé, en proie au désespoir. Nous sommes davantage confrontés à un prolongement de Ghost qu’à une nouvelle vision de l’œuvre de Tarkovski.
S’il était intéressant de rajeunir le propos philosophique de cette histoire, il est dommage d’en avoir autant limité la portée. Reste un film un peu fleur bleue, totalement aseptisé, jusqu’à en perdre sa pertinence.
Côté suppléments, la belle surprise vient des commentaires audios orchestrés par James Cameron (producteur) et Steven Soderbergh (réalisateur). Ou comment deux pointures du cinéma américain discutent en tout simplicité de leur collaboration. Une mine d’informations pour tous les cinéastes en herbe.
Le DVD :
– Édition 1 DVD
– Format image 2.35 16/9 anamorphique compatible 4/3
– Chapitré
– Couleur
– Audio Dolby Digital français 5.1, anglais 5.1, italien 5.1
– Sous-titres français, anglais, italien, hollandais, grec
– Tous publics
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
alinea 2 mars 2007
Solaris - Steven Soderbergh - critique
Les plateaux de Solaris ont servi à Océan’s Eleven et le film est un remake de Tarkovski...mais , peu importe si vous n’avez pas vu le 1er, entrez dans le monde envoûtant de Soderbergh ! L’esthétique de l’image avec moult gros plans magnifiques (George, je t’aime !) vaut à elle seule le détour. Des émotions, du romantisme, de la sensualité comme on aime, nous, les nanas. L’amour n’a plus que faire du temps et de l’espace et si ce film est catalogué "science fiction", il reste une belle et troublante histoire d’amour. Les amateurs d’explosions et batailles spaciales seront déçus, il n’est question ici que d’explosions de sentiments. La frontière entre le réel et l’imaginaire s’efface et on peut se sentir un peu désorienté par ce lien "inconscient-réalité", si on se prend à rêver qu’il est possible de vivre avec ses illusions. Enfin, le spectateur reste libre d’interpréter ses tourments suivant son propre "ressenti", et ça, c’est pas si courant. Le démarrage est un peu lent (d’ailleurs, plusieurs personnes ont quitté la salle de ciné avant la 1ère demie heure), accrochez-vous pour ce voyage plus intérieur qu’intergalactique, ça vaut le détour !