Catherine Mouchet en état de grâce
Le 5 octobre 2021
Évocation stylisée de la vie de Thérèse de Lisieux. Prix du Jury au Festival de Cannes et César du meilleur film.
- Réalisateur : Alain Cavalier
- Acteurs : Catherine Mouchet, Hélène Alexandridis, Aurore Prieto
- Genre : Biopic, Historique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Tamasa Distribution , UGC Distribution
- Editeur vidéo : Arte Editions
- Durée : 1h34mn
- Date télé : 7 janvier 2022 20:50
- Chaîne : Ciné+ Club
- Reprise: 6 octobre 2021
- Date de sortie : 24 septembre 1986
- Festival : Festival de Cannes 1986
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Résumé : Lisieux, 1888. Thérèse Martin, âgée de 15 ans, veut entrer au Carmel. Elle se heurte aux réticences de la mère supérieure qui la juge trop jeune ainsi qu’au refus du clergé local, curé et évêque. Obstinée, Thérèse se rend à Rome et obtient une dérogation du pape. Au couvent, durant neuf ans, elle met toute son énergie à vivre un amour du Christ qui contribuerait au salut des autres. Mais elle fait aussi l’apprentissage de la solitude et de la domination de soi. Ajoutée au froid, aux privations et au manque de soins, la tuberculose provoque sa mort en 1897.
Critique : Thérèse marque à la fois une continuité, une rupture et une synthèse dans l’œuvre d’Alain Cavalier. On lui devait jusqu’alors des films classiques mais aux thèmes novateurs (L’insoumis, sur la guerre d’Algérie), de pures commandes (La chamade, d’après Sagan), une superbe comédie d’auteur (Le plein de super), des drames singuliers tournés avec vedettes (Un étrange voyage, avec Rochefort) ou acteurs inconnus (Martin et Léa) ; et enfin des films purement expérimentaux, tel Ce répondeur ne prend pas de messages. A priori, Thérèse est rattaché à cette dernière tendance tant Cavalier tend vers l’épure et le dépouillement, manifestant une ascèse digne de Bresson, Dreyer ou du Pasolini de L’évangile selon Saint-Matthieu.
- Copyright Tamasa Distribution
Pourtant, la rigueur formelle de Thérèse et son austérité n’altèrent pas sa lisibilité, son esthétique ayant touché un vaste public, de son accueil triomphal au Festival de Cannes (où il reçut le Prix du Jury) à sa sortie en salles quelques mois plus tard. Si l’aspect documentaire est indéniable (Cavalier avait entrepris de nombreuses recherches sur la vie de Thérèse de Lisieux), le résultat n’est ni une hagiographie de la jeune femme, ni un biopic de maniaque de la reconstitution, ni une bondieuserie édifiante, ni une satire anticléricale à la Buñuel, ni même l’une de ces œuvres d’artistes mystiques comme Le sacrifice de Tarkovski, présenté la même année. Le récit évoque en près de cinq cents plans la vie de Thérèse Martin, de son adolescence familiale en compagnie de son père et ses sœurs, jusqu’à sa mort prématurée. Si le cinéaste n’oublie pas des passages obligés de sa biographie, à l’instar du déplacement de la très jeune fille au Vatican, il préfère s’attarder sur des instants furtifs et rituels de l’existence de la religieuse : des fous rires avec une jeune novice, avec laquelle elle évoque la possibilité de non-existence du Christ, l’aide à la toilette d’une vieille Carmélite mourante, les corvées de cuisine...
- Copyright Tamasa Distribution
Thérèse est surtout le portrait d’une adolescente de son temps, amoureuse de Jésus et obstinée dans son projet. Camille de Casabianca, fille du réalisateur, a coécrit le scénario et des dialogues qui atteignent une justesse sans tomber dans l’emphase. « Le plus dur, ce sont les trente premières années », fait-elle dire à une ancienne tentant de rassurer la jeune mystique prise de doute face à la dureté de sa condition... De superbes fondus au noir relient des plans atteignant la perfection d’une composition picturale, magnifiée par des jeux de voiles et de bougies et une superbe photo de Philippe Rousselot. Sans musique ni autres fioritures, Thérèse tente de cerner l’essence du cinéma. Pour son premier rôle, Catherine Mouchet imprègne l’écran de sa sensibilité, apportant encore un supplément d’âme à un film porté par la grâce. L’œuvre obtint six César dont ceux du meilleur film et du meilleur espoir féminin, écrasant de redoutables concurrents tels Jean de Florette ou 37°2 le matin.
Thérèse - Film annonce from Tamasa on Vimeo.
– Sortie en version restaurée 4K : 6 octobre 2021
– Également disponible en Médiabook BR / DVD
– Césars 1987 : Meilleur film - Meilleur réalisateur - Meilleur espoir féminin pour Catherine Mouchet - Meilleur scénario - Meilleure photo - Meilleur montage
– Festival de Cannes 1986 : Prix du Jury - Mention spéciale Prix œcuménique
– Syndicat Français de la Critique de Cinéma 1987 : Prix du meilleur film
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