Palais royal !
Le 8 septembre 2022
Une comédie satirique réjouissante, formidable réflexion sur le fonctionnement des institutions britanniques.
- Réalisateur : Stephen Frears
- Acteurs : Helen Mirren, James Cromwell, Michael Sheen, Sylvia Syms, Alex Jennings, Helen McCrory
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Pathé Distribution
- Durée : 1h39mn
- Date télé : 4 octobre 2024 00:00
- Chaîne : Chérie 25
- Date de sortie : 18 octobre 2006
- Festival : Festival de Venise 2006
Résumé : Dimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d’un accident de voiture survenu sous le pont de l’Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planète dans la stupeur, elle provoque en Grande-Bretagne un désarroi sans précédent. Au château de Balmoral en Ecosse, Elizabeth II reste silencieuse, distante, apparemment indifférente. Désemparée par la réaction des Britanniques, elle ne comprend pas l’onde de choc qui ébranle le pays. Pour Tony Blair, il appartient aux dirigeants de réconforter la nation meurtrie et il lui faut absolument trouver le moyen de rapprocher la reine de ses sujets éplorés.
Critique : Décidément, les têtes couronnées inspirent les cinéastes ! Après Palais royal ! l’an dernier, c’est au tour de Stephen Frears de s’attaquer au phénomène Lady Di, mais sur un mode bien différent. Là où Valérie Lemercier s’inspirait de la princesse défunte pour railler facilement les monarchies d’Europe, le Britannique s’engage sous couvert de satire dans une savoureuse et véritable réflexion sur le fonctionnement des institutions de son pays.
C’est donc à travers sa plus éminente représentante, Her Majesty The Queen herself, qu’il aborde la question. Et dès la première séquence, le projet est exposé : Frears entend mettre ses talents d’ironiste au service d’un portrait, ressemblant certes, mais qui contient sa part de subjectivité. Arguant du fait que c’est dans l’adversité que se révèlent les individus, il situe son récit en pleine crise de la monarchie.
Diana vient de mourir et la nouvelle laisse la reine et son époux de marbre (Charles est beaucoup plus affecté ; Frears respecte les princes, dont on aperçoit seulement la silhouette). En total décalage avec l’émotion qui secoue le pays, (la villégiature à Balmoral se poursuit), se refusant à rompre avec la tradition (pas de drapeau sur Buckingham Palace quand la reine est absente...), l’incompréhension et le mécontentement grandissent à l’encontre de la monarchie. Tony Blair, qui a compris la situation et tous les avantages qu’il peut en tirer, s’emploie à infléchir la position de la tête de l’État. Et c’est là que ce qui pourrait paraître anecdotique, voire malsain (en gros, une compilation de ragots), prend toute sa dimension.
- © 2006 Miramax Films. Tous droits réservés.
En effet, les rapports entre Blair et Elisabeth II n’ont d’abord rien d’évident. Confite dans le protocole monarchique, la souveraine entend qu’il soit respecté à la lettre. Bouleverser les usages pour une princesse "rebelle" qu’elle déteste pour s’être ingéniée à mettre à mal tout ce à quoi elle tient (il est clairement dit que Diana était loin d’être l’ange de vertu qu’en ont fait les médias) lui fait horreur. Mais finalement atteinte par la force de la réaction de ses sujets, l’impopularité qui enfle, elle se laisse convaincre de manifester un minimum de commisération.
Opposition entre la fraîcheur, l’ambition, la popularité du nouveau venu (conseillé par un cynique "communiquant" qui se charge de lui retirer tout ce qui pourrait lui rester de naïveté) et la raideur monarchique, The Queen évolue cependant vers la réconciliation pour aboutir à une cohabitation réussie.
Soutenu par l’interprétation exceptionnelle d’Helen Mirren (prix d’interprétation à Venise et Oscar de la meilleure actrice) et Michael Sheen (qui reprend le rôle de Blair trois ans après The Deal [1], mêlant habilement des images d’archives à son récit, trouvant le ton juste (ironique mais parfois tendre, loin de tout manichéisme), Frears prouve, moins d’un an après le remarquable Madame Henderson présente, que les vieilles dames de caractère continuent à l’inspirer !
[1] Remarquable téléfilm réalisé par le même Frears. Il y détaille l’accord passé entre Tony Blair et Gordon Brown au sein du Parti travailliste avant les élections.
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lamazelle 18 avril 2007
The Queen - Stephen Frears - critique
Encore deux mondes confrontés magistralement par Stephen Frears : l’intimité d’une vie et sa transposition sous les feux des médias, à portée de tout un chacun !
Helen Mirren est si vraie que nous sommes pris au piège du voyeurisme tout en étant berné l’instant d’après !
Son personnage se dérobe au moment où l’on croit l’avoir cerné, comme le cerf qu’elle voit un si court instant, qu’il pourrait être une simple vision !
A travers cette histoire on voit la perversité d’un système qui rejaillit sur tous les protagonistes !
Un film sublime de simplicité à première vue, et pourtant si complexe ! Un chef-d’œuvre d’humanité et d’humour noir !
cihan 18 avril 2007
The Queen - Stephen Frears - critique
Ce film est très réussit avec pour moi un oscar selon moi un oscar à la clé pour Helen Mirren. Sa performance est admirable.Les décors son somptueux, surtout ceux de balmoral.La première partie est tout de même mieux reussie, en effet elle est dominée par la présence de la reine qui en impose, j’ai apprécié les manigances de ces vieux aristos qui s’embourbent dans le protocole.A partir du retour de la reine je trouve que le film perd en intensité et devient peu intéressant et on attend avec une certaine impatience la scène finale qui nous dévoile quelque peu les sentiments de la reine. Un très bon film, même si l’on reste un peu frustré à certains moments par la distance de la reine. C’est d’ailleurs ce qui fait en grande partie la réussite de ce film.
A voir absolument !!!!
predator37 18 avril 2007
The Queen - Stephen Frears - critique
"Queen"
Une scène d’introduction aux dialogues piquants et savoureux (so British !) donne le ton et ouvre le film sur deux thèmes brillament écrits par Peter Morgan (Lion d’or à Venise) et traités par la caméra de Stephen Frears. Un sujet fort pour une fiction très contemporraine : L’utilisation/exploitation avec cynisme (people’s princess) d’un événement médiatique et planétaire dans un contexte historique particulier pour l’Angleterre (les travaillistes viennent de prendre le pouvoir aux conservateurs), et ses repercussions sur les institutions, à commencer par les relations entre la couronne et son peuple. Une tension entre deux univers, palpable et parfaitement rendue au visuel par Stephen Frears dans une réalisation habile. C’est aussi et surtout la rencontre entre deux personnages aux antipodes l’un de l’autre, pris entre tradition et vox populi. The Queen Elizabeth II, Helen Mirren, droite et coincée par un protocole qui exige dignité et discretion, au risque de paraitre froide et insensible. Et Tony Blair, Michael Sheen, populaire, moderne, charismatique et ambitieux, qui ne peut qu’écouter et suivre la ferveur populaire au risque de paraitre manipulateur et demagogue. Stephen Frears ne prend jamais parti et choisit le respect en signant deux portraits touchants qui finissent par se retrouver et s’estimer (laissant le cynisme au conseiller Alastair, Mark Bezeley, et au Prince Philip, James Cromwell). Les acteurs sont tous à la hauteur du projet, formidables dans des interprétations fines et réalistes plus que nature. Un vrai petit bijou de cinéma !
capu5962 19 avril 2007
The Queen - Stephen Frears - critique
passion malgre que l’histoire est triste , l’angleterre et le monde ont perdu une grande dame
bbjj83 21 avril 2007
The Queen - Stephen Frears - critique
Bouleversant ce film.
Les institutions britanniques sont décortiquées avec beaucoup d’humour.
Helen Mirren, c’est une divine "Queen".
Si vous aimez la civilisation britannique, vous allez adorer voir ce film.
durand 1er mai 2007
The Queen - Stephen Frears - critique
Très bon film conseiller pour les amateurs d’humour noir.
VincentLesageCritique 31 mai 2007
The Queen - Stephen Frears - critique
La « prestation » d’Helen Mirren étouffe le film, déjà apathique et indifférent, dont il faut tout de même souligner l’inutilité du sujet. Réservé aux lecteurs de Paris Match.
Norman06 22 avril 2009
The Queen - Stephen Frears - critique
Captivant par son scénario fin et intelligent et l’interprétation de Helen Mirren. Le cinéma anglais à son meilleur.