Dirty pretty things
Le 29 novembre 2007
Sur le volcan de la Seconde Guerre mondiale, plumes, strass et petites pépées dénudées pour un spectacle brillant et enlevé.
- Réalisateur : Stephen Frears
- Acteurs : Bob Hoskins, Judi Dench, Kelly Reilly, Christopher Guest, Natalia Tena, Patti Love
- Genre : Comédie dramatique, Musical
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Pathé Distribution
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 1h45mn
- Titre original : Mrs. Henderson Presents
- Date de sortie : 11 janvier 2006
Résumé : Peu avant la Seconde Guerre mondiale, l’histoire de la première revue nue de Londres menée d’une main de fer par Laura Henderson.
Critique : Frears et sa muse Judi Dench se la jouent bubble pop electric sur le volcan de la Seconde Guerre mondiale. Plumes, strass et petites pépées dénudées pour un spectacle brillant et enlevé....
Canons de beauté contre poudre à canon - nous ne sommes pas dans un défilé de pouffettes du terroir organisé par un travesti chapeauté, mais chez l’ami Stephen Frears, dans son nouveau film placé sous le signe du music-hall, de danses sur un volcan et des mœurs chamboulées. Dans un Windmill Theater dont les murs tremblant de désir comme de peur ont déjà servi de décor à l’oubliable Tonight and every night [1], avec Rita Hayworth, Frears plante son classicisme bon teint. Pas un amour du rituel endormi à la naphtaline, plutôt ce savoir-faire et cette rigueur affûtée qui l’ont vu briller dans ses Liaisons dangereuses au venin brûlant, ou dans Mary Reilly, sa relecture imparfaite mais fascinante des affres du Docteur Jekyll et de Mister Hyde.
Le spectacle, ici, est vif, le dialogue incisif, et les acteurs souverains, à l’image de la Laura Henderson du titre, veuve joyeuse et hors de tous les corsets de conventions dans un Royaume-Uni aux mentalités guindées et pudibondes, protocoles hiératiques bientôt renversés comme un jeu de quilles. Un Dame Dench Show version champagne, la comédienne trouvant le ton parfait entre la fantaisie et les saloperies balancées par son personnage d’exquise empoisonneuse en manteau de renard. Le réalisateur, lui, gagne pratiquement à tous les coups, du rythme de sa comédie à l’éclat de son musical, de sa peinture historique jusqu’à celle de l’intime. Il n’y a guère que cette sauce au screwball (le ping-pong amour/haine entre Dench et Hoskins) qui semble un rien réchauffée - le reste est une délicieuse réussite.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Une édition à l’image du film : à la fois humble et généreuse. Le making of d’une vingtaine de minutes n’offre rien d’exceptionnel mais présente le mérite d’être très complet et informatif (casting, répétition, décor, etc), le tout parsemé des réactions des principaux intéressés (même le lymphatique Stephen Frears). Bob Hoskins, producteur exécutif et interprète de Van Damm, a d’ailleurs droit à son interview privée. Séquence courte plutôt amusante car la journaliste semble encore toute émoustillée à l’idée d’avoir vu l’acteur entièrement nu dans ce film. Enfin, vous pourrez apprécier le reste de l’équipe (Judy Dench, Kelly Reilly, Will Young et Stephen Frears) interrogés sur le tapis rouge de l’avant-première à Los Angeles. Un peu superficiel vu le temps imparti à chaque échange (quatre minutes maximum).
Image & son : Très belle édition dont le transfert respecte le glamour obligatoire pour ce genre de revues de music-hall. Les couleurs sur lesquelles repose tout l’intérêt du spectacle se marient avec harmonie. L’image en somme est éclatante, tout comme le Dolby Digital qui enfle dans l’ensemble des canaux.
[1] Victor Saville, 1945
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alinea 19 février 2007
Madame Henderson présente - Stephen Frears - critique
Un amour de film, avec de vrais personnages féminins qui tiennent la dragfée haute à un intendant bourru et macho à souhait. Un humour so british, tout en finesse et une reconstitution de l’avant guerre parfait. A ne pas rater !
lamazelle 18 avril 2007
Madame Henderson présente - Stephen Frears - critique
Stephen Frears « Mme Henderson présente » avec Judi Dench 2006
Comme d’habitude, en virtuose, Mr Frears nous emmène dans un univers ! Celui-ci peuplé d’humour noir, de drames, de paillettes, de décombres....!
Il s’agit là de confronter un espace de plaisir et d’oubli avec l’extérieur ravagé par la guerre : comme les caractères des deux personnages centraux ! L’une, Judi Dench, est dans un monde de fantasmes, d’insolence, de strass, de pouvoir et d’argent : savoureuse ! L’autre, Bob Hoskin, est le secret à lui tout seul, la gravité, l’austérité et la rigidité ! Confrontation de deux mondes, ce film est un moment de bonheur pur dans la percussion de ses dialogues, l’originalité du scénario..... l’insolence y règne à chaque plan, quel plaisir !