Le 26 novembre 2020
Sang-Ho Yeon signe un premier film coup de poing sur la violence absolue que peut représenter le harcèlement scolaire. Particulièrement sombre, The King of Pigs ne s’oublie pas. Bien au contraire.
- Réalisateur : Yeon Sang-ho
- Acteurs : Kim Hye-na, Ik-Joon Yang, Oh Jeong-se
- Nationalité : Sud-coréen
- Distributeur : Splendor Films
- Titre original : Dwae-ji-ui wang
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
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Résumé : Une fois adultes, Kyung-min et Jong-suk se remémorent leur classe de sixième et la brutalité de ce qu’ils ont vécu à cette époque, autour d’un verre. C’est sûr, un verre ne suffira pas à oublier…
Critique : Ce n’est pas exactement un film familial. The King of Pigs laisse un goût amer dans la bouche, il ne vous ménage pas. Il vous frappe sans crier gare, à main nue, et c’est pour ça qu’il faut le voir. Pour le comprendre, il faut bien se questionner sur ce qu’on attend d’un film. Le confort ? Parfois, peut-être. Mais ce n’est pas tout à fait l’idée de Sang-ho Yeon, son auteur. Non : il faut aussi savoir être marqué par une œuvre. Marqué au fer rouge. Personne ne peut vous garantir d’adorer ce long métrage, mais une chose est sûre : vous n’avez jamais vu ça.
- Copyright © Splendor Films
C’est bien vrai : il faudra attendre 2020 (et même 2021, pandémie oblige) pour admirer The King of Pigs au cinéma en France. C’est grâce au succès du Dernier train pour Busan en 2016, et la sortie largement couverte de sa suite, cette année, Peninsula, que le premier film de leur auteur – The King of Pigs, donc - se trouve exposé à juste titre. Premier film, donc, et premier choc.
Tout d’abord, le rapport de Sang-ho Yeon à la violence est double : esthétique et psychologique. Les deux s’entremêlent pour offrir une production très singulière dans son dessin anguleux, ses traits rageurs, et son propos assez cru, autant dans les dialogues que ce qu’il ose aborder. Les lignes des visages des personnages, lorsqu’ils s’emplissent de rage – donc souvent- sont assez glaçantes. Le jeu sur les déformations physiques, qui se poursuit et s’intensifie à mesure que les visions cauchemardesques se multiplient dans l’œuvre, fait son effet.
- Copyright © Splendor Films
Yeon manie la tension avec brio, la fait monter crescendo et teinte son histoire de métaphores qui offrent du sens, et des visuels marquants. Et c’est agréable d’observer des plans forts, à la composition aussi minutieuse qu’évocatrice. Ils enveloppent un récit qui, comme on l’a dit, prend rarement des pincettes.
Ce qui nous conduit au scénario machiavélique. Son impact et sa malice sournoise offrent à son auteur toute la latitude pour développer un propos puissant : dénonciation implacable des extrémités auxquelles peut conduire le harcèlement scolaire, et questionnement sur les dérives intestines qui conduisent à le perpétuer.
Glaçant, on vous dit. Mais diablement important.
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