Terre-Neuve ravive la synthpop brute de beauté

Est-ce pour la splendeur froide de ses paysages que Ludovic Bousquet-Carton a baptisé son projet d’artiste Terre Neuve ? Le chanteur par circonstance, qui compte bien confirmer dans le domaine, vient en tout cas des Landes, région de bien des magnificences en matière de nature qtui lui ont visiblement servi d’inspiration.
Le premier EP de l’artiste pourrait, au premier abord, paraître comme un cliché de la musique électro pop française, de celle qui, née avec des instruments vintage ad hoc, inonde l’internet de son caractère home-made, et qui trouve dans les nouveaux médias un moyen de diffusion facile et donc anonyme.
Il n’en est rien.
Vu notamment en première partie des Divan Fauve, à la Maroquinerie, à Paris, Terre-Neuve explose bien des a priori sur le système D. Derrière un habillage de mec normal, au chant de récitation, quelque part entre Dominique A et Etienne Daho, il a un atout choc, celui des escapades en aller simple pour le songe du grand crépuscule.

copyright ANTJE SCHOMACHER

Sur des textes en français forgés par un proche, auteur, à la plume littéraire, Bousquet-Carton ravive la beauté cristalline des mélodies nomades qui choisissent l’errance comme terre d’accueil.
L’EP de 6 titres, ancré dans des sonorités new-wave, aux nappes de synthé addictives, dans leur simplicité nullement naïve, suscite l’inspiration, engrange l’émotion, ravive l’intonation d’une variété eighties de folles espérances hors de tout système, si ce n’est le sien, celui d’un processus artistique amniotique qui répète l’éveil des sens en 6 actes d’introspection par une synthpop qui n’a que rarement été aussi épanouie.
A écouter de toute urgence.