Lunettes noires pour nuits blanches
Le 24 septembre 2003
Retour en demi-teinte pour le trio phare du renouveau du rock garage.
- Artiste : Black Rebel Motorcycle Club
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Moins paresseux que sur son premier album, le plus anglais de tous les groupes californiens revigore son rock narcotique et teigneux. Pour tous ceux qui ont pris le soleil du fond de leur cave cet été.
Derrière leurs lunettes noires, les faux frères de San Francisco Peter Hayes et Robert Turner sont des garçons extrêmement réactifs aux critiques. A force de lire que le psychédélisme de leur premier album virait au soporifique, les Black Rebel n’ont pas attendu la fin de leur tournée pour écrire un morceau à réveiller les corbeaux morts, Stop. Et le trio de s’atteler à Take Them On, On Your Own, disque plus nerveux que son prédécesseur un peu vite oublié - malgré la présence du hit Whatever Happened To My Rock & Roll ? (Punk Song).
Sans retard à l’allumage, l’album connaît un début aussi flamboyant qu’on pouvait l’espérer, dégainant après Stop un Six Barrel Shot Gun à l’ascendance Stooges/Primal Scream certifiée. Le stonien We’re All in Love suit, avec ses subtiles lignes de guitare à faire croire qu’un Keith Richards en très grande forme s’est glissé dans le studio. Particulièrement dévastateur sur scène, le majestueux refrain de In Like the Rose permet d’appréhender plein de bonnes intentions la suite des opérations. Alors que sur leur premier essai, les BRMC s’étaient bien vite embourbés dans une léthargie sous influence Jesus And Mary Chain, seul un Ha Ha High Babe en pilotage automatique rappelle ici cette dérive narcotique. Sur un rythme baggy martelé par le briton batteur Jago, le Generation adressé aux apathiques enfants des années 2000 reprend vite de la hauteur.
Souvent hargneux ("Kill The US Government"), les Black Rebel Motorcycle Club se montrent aussi désarmants sur And I’m Aching, complainte acoustique dont la simplicité tranche agréablement avec la monotonie de certains titres en roue libre. Un sens du contraste malheureusement trop rare pour faire de Take Them On un véritable album de chevet. Preuve que les prouesses soniques du trio, tirant le meilleur parti de la formule basse-guitare-batterie, ne compensent pas une certaine paresse d’écriture. Mais un groupe qui remplace au pied levé les White Stripes en tête d’affiche d’un des plus gros festivals anglais a-t-il besoin de s’en inquiéter ? Incroyablement populaires chez nos voisins d’outre-Manche, les BRMC ont déjà largement dépassé le statut de groupe culte au point de rappeler les premières années d’Oasis, crânerie et cocaïne en moins.
Black Rebel Mototorcycle Club - Take them on, on your own (Virgin)
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