Headbanger’s paradise
Le 10 juin 2003
Où Metallica sonne... comme du Slayer. Etonnant, non ?
- Artiste : Metallica
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Pionniers du trash puis premières stars universelles du metal grâce aux tubes du Black Album (1991), les Californiens de Metallica n’ont cessé depuis de couper leur son d’influences pop. Jusqu’à ce St. Anger furieux et dépenaillé, qui louche curieusement vers l’underground.
Un fossé sépare St. Anger de ses prédécesseurs, et il n’est pas que temporel. Six années depuis la parution de Load puis Reload, tentatives peu convaincantes de Metallica de s’acclimater au son "pop alternative" alors en vigueur sur MTV. Et si l’on ajoute le pompeux S&M, relecture avec grand orchestre du patrimoine de Metallica parue entre-temps, on est bien loin de la déflagration St. Anger. Beaucoup, et pas seulement les réfractaires au genre, n’auront d’ailleurs pas le courage de dépasser les premiers titres. La faute à une production ultra-brute : caisses claires qui sonnent comme des casseroles, guitares sous-mixées et surprenantes baisses de volume inopinées. Fumisterie pour se débarrasser d’un album attendu depuis longtemps, crise de jeunisme ou coursier qui s’est trompé dans les bandes à livrer à la maison de disques ?
Disons plutôt une manière de célébrer les vingt ans d’un premier album, Kill’Em All, qui par la grâce d’une "fuck you" attitude bien sentie, redonnait vitalité à un heavy metal ridiculisé par la vague punk. Hetfield et sa clique n’ont d’ailleurs jamais caché puiser autant chez les bikers Motörhead ou les punks Misfits que chez les brontosaures du hard rock. Ceci dit, refuser tout solo au guitar-hero Kirk Hammett, s’essayer vaguement au rap-metal sur le morceau titre ou accueillir le bassiste fusion Robert Trujillo (ex-Suicidal Tendancies), qui ne joue cependant pas sur l’album, sont des procédés un peu gros pour rendre un peu de crédibilité à un groupe dont l’image avait été ternie par le procès intenté aux utilisateurs de Napster en 2000.
Prié de renoncer au gros son léché qui avait fait le succès du Black Album, le producteur Bob Rock a certainement eu la main un peu lourde. A tel point que les cavalcades psychotiques de Frantic ou Purify rappellent plus les rivaux historiques Slayer (qui eux, n’ont jamais percé dans le grand public) que le Metallica des années 80. Face à ces démonstrations de force un peu gratuites (et répétitives), des My World ou Shoot Me Again mieux construits semblent plus dignes des sommets de Ride the Lightning ou Master of Puppets. Reste à voir combien de temps Metallica est prêt à assumer cette option hardcore face aux impératifs du marché.
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