Sonatine, mélodie mortelle - le test Blu Ray

Le film : Après deux premières réalisation solidement ancrées dans le milieu mafieux japonais, Takeshi Kitano s’était offert une parenthèse pleine de poésie et de romantisme avec A scene at the sea. Pour son quatrième passage derrière la caméra, le réalisateur (qui compte désormais dans le paysage cinématographique local), signe son retour aux films de Gangsters avec Sonatine,mélodie mortelle, qui deviendra l’une de ses œuvres iconiques et sa première percée critique à l’international. Beat Takeshi y incarne Murakawa, chef yakuza au bout du rouleau envoyé avec ses hommes à Okinawa afin de régler un différend entres bandes rivales. Mais là ou le métrage semble se diriger vers une classique histoire de yakuzas, les sanglants règlements de compte pourront attendre, car la mélancolie et l’anti-conformisme sincère du Japonais vont encore frapper : en quelques minutes, tous les enjeux sont soldés et Murakawa et compagnie se retrouvent confrontés à une longue plage d’attente, avec comme seuls adversaires le temps qui passe et surtout l’ennui.

Copyright Office Kitano
Un ambitieux (et troublant au premier abord) choix de la part de Kitano, qui se permet de prendre son sujet totalement à contre-pied avec une réussite certaine. Devant un splendide décor naturel (la mer, comme souvent chez Kitano), les criminels sans foi ni lois opèrent un retour étonnant vers l’enfance et l’innocence en élaborant toutes sortes de jeux, parfois attendrissants, même si certaines dérives (roulette russe en tête) viendront parfois nous rappeler que nous n’avons pas affaire à des enfants de chœur.
Une fable surprenante et purement émotionnelle, qui traite magnifiquement ses personnages sans trop en dire, leur offrant une bulle de bonheur avant la résignation et l’inéluctabilité de leur destin.

Copyright Office Kitano
Malgré des distributeurs japonais frileux quand à son exportation (jugeant le film trop imprégné de la culture japonaise pour être correctement vendu en Occident), Sonatine trouvera malgré tout son public en France deux ans après sa sortie japonaise, et obtiendra même le prix de la critique au festival du film policier de Cognac 1995.

Bandai Visual Company Shouchiku Co. Shôchiku Eiga Yamada Right Vision Corporation Studio Canal

Le test Blu Ray :

Disponible exclusivement dans les magasins Fnac & Fnac.com et sur shop.wildside.fr

Les suppléments :
Copyright Office Kitano Une troisième volée d’entretiens avec Benjamin Thomas (spécialiste de Kitano), toujours aussi riches en anecdotes et analyses pertinentes.

Copyright Office Kitano

L’image :
Copyright Office Kitano Un nouveau master bienvenu, permettant d’apprécier de la meilleure des manières les splendides (et naturels) décors du film. Le grain d’origine est bien présent, au service d’un transfert HD riche en détails et justement dosé. Digne du support et fidèle à la vision de son auteur.

Le son :
Les deux pistes (VO et VF) sont en stéréo encodée en DTS HD MA 2.0 et réalisent principalement un travail d’ambiance, sobre mais néanmoins efficace. Les dialogues sont parfaitement intelligibles, au même titre que l’emblématique bande originale.

Extrait :